L’heure, c’est l’heure !
Témoignage des méthodes indignes et injustes appliquées par la Smerep, la sécurité sociale pour étudiant.
Mardi 1er juillet 2014, 6 h. Mes yeux sont encore marqués par le peu de sommeil, mais, comme des millions de Français, je m’extirpe de mon lit et m’empresse de me glisser sous la douche. À vrai dire, j’ai du temps devant moi, mais ne le gaspille pas à rêvasser. Car aujourd’hui débute mon premier jour de formation à un job d’été à la Smerep, la sécurité sociale étudiante. L’heure de mon téléphone indiquait 7 h 30 quand le RER B, à son habitude, avançait aussi vite qu’un éclopé. « Putain, accélère », implorais-je nerveusement le conducteur de ce train d’enfer. Celui-ci avait eu raison de ma bonne volonté et je comptais déjà plus d’une demi-heure de retard quand il me restait à parcourir le quart d’heure de marche qui me séparait du lieu du rendez-vous. Tant pis. Je me mue en Jack Bauer et m’accorde « cinq minutes chrono » pour réussir ma mission : courir afin d’éviter un trop grand retard.
En sueur et un brin essoufflé, je me présente devant l’hôtesse d’accueil. Après lui avoir indiqué la raison de ma venue et celle de mon retard regrettable, celle-ci appelle au téléphone Lucie Lefèvre, la responsable de la formation. La secrétaire raccroche le combiné quelques instants plus tard et ses mots tombent comme un couperet. « Elle dit que c’est trop tard, et que la personne peut rentrer chez elle ». Stupéfait, je demande à m’entretenir avec elle. La secrétaire la rappelle à nouveau. En vain. « Elle est en formation et ne peut (veut ?) pas vous voir. Désolé ». Décidé à ne pas me faire évincer de la sorte, sans explications, je restais posté à l’accueil quand finalement, après une heure d’attente, un responsable ose s’intéresser de loin à mon cas. M’écoutant d’une oreille, il accorde à me lâcher : « Peut-être que vous payez pour les autres, car par le passé nous avons eu des problèmes de ce genre ». Et finis par me présenter la porte de sortie, moins de cinq minutes après avoir entamé la discussion.
Voilà donc les agissements extrêmement arbitraires et révoltants de la Smerep. Peu leur importe si j’avais prévu de l’avance ou si je venais de débourser près de 100 euros - une somme conséquente pour l’étudiant que je suis – en frais de transport mensuel exclusivement en prévision de ce travail. Fallait-il donc que je prenne en otage le conducteur du train pour le forcer, coûte que coûte, à avancer ? Et qu’en serait-il si j’avais eu du retard après avoir subi une agression ? J’estime n’avoir jamais manqué à mon devoir et avoir toujours fait preuve de respect en me présentant à l’heure lors des différents entretiens antérieurs. Or, cette matinée me laisse un goût très amer. Car Mme Lefevre, qui semble vivre avec une horloge à la place de la raison, n’a que faire d’être informé du motif de mon retard.
Outre m’avoir fait subi un traitement déconcertant, pour ne pas dire déshonorant, celle-ci n’a même pas eu la décence de répondre à mon mail où je lui saurai gré de m’exposer ses arguments concernant cette mise à la porte expéditive. Mais voilà. À la Smerep, l’heure c’est l’heure et l’absolutisme est roi. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, que votre fichu train prenne du retard ou que vous vous fassiez tabasser au coin de la rue, ils semblent éperdument s’en contrebalancer. Eux préfèrent traiter les retardataires comme des chiens que l’on dégage sans vergogne.
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