L’Homme qui valait 400 milliards de déficit négocie les retraites : Waterloo assuré !
La paranoïa touche entre 0,3 % et 2,5 de la population générale. Le DSM-IV définit à minima les troubles dont on doit être victime pour être considéré comme tel : il faut donc posséder au moins quatre des manifestations suivantes :
1.le sujet s’attend sans raison suffisante à ce que les autres l’exploitent, lui nuisent ou le trompent
2.est préoccupé par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou la fidélité de ses amis ou associés
3.est réticent à se confier à autrui en raison d’une crainte injustifiée que l’information soit utilisée de manière perfide contre lui
4.discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans des commentaires ou des évènements anodins
5.garde rancune, c’est-à-dire ne pardonne pas d’être blessé, insulté ou dédaigné
6.perçoit des attaques contre sa personne ou sa réputation, alors que ce n’est pas apparent pour les autres, et est prompt à la contre-attaque ou réagit avec colère
7.met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité de son conjoint ou de son partenaire sexuel.
Je suppose que vous avez coché intérieurement au minimum 4 des 7 propositions précédentes concernant le cas que nous auscultons une fois de plus ici.
Le messe est dite
A la manière Napoléonienne, façon sacrificielle , puisque c’est l’usage d’utiliser cette comparaison à son sujet, Nicolas Sarkozy dit « la rupture » vient d’être exilé du champ médiatique par les dernières élections régionales, mais également par des sondages catastrophiques. On pourrait rajouter à juste titre que celui-ci recherche inconsciemment cette issue depuis son élection en mai 2007.
Nicolas Sarkozy vient donc de se réfugier dans l’île d’Elbe Elyséenne. Et comme tout bon prisonnier, celui-ci ne conçoit son enfermement que comme la parenthèse devant mener inévitablement à son évasion. Et dans le cas qui nous intéresse, celle-ci se doit d’être grandiose afin de mener ses troupes jusqu’à la déroute finale en 2012 . Nulle autre issue n’est envisageable, c’est écrit semble-t-il. Même lâché de toute part comme aujourd’hui, son « tempérament », dont la tempérance fait cruellement défaut, doit être assimilée en fait à un « manque de discernement » pathologique.
Le dernier combat : les 100 jours des retraites
L’enjeu est donc de taille puisque par un autisme qui confine, comme nous venons de le voir à la maladie, la négociation au sujet des retraites lui semble être le seul et unique enjeu dont il sortira vainqueur, contrairement à tous « les ânes » qui l’ont précédé. Et il inverserait par là-même la tendance de fond négative de l’opinion publique dont il ne comprend pas exactement les ressorts. Un chantier, enfin à sa mesure vient donc de s’ouvrir, et il est certain qu’il va faire son boulot jusqu’au bout : serrer la vis au pékin moyen afin que celui-ci soit sauvé dans l’au-delà, lorsqu’il sera vieux. Afin que ce dernier puisse enfin vénérer l’auteur de cette révolte réforme comme un sage qui voyait pendant que personne ne voulait voir. Une sorte de Gandhi avant l’heure en somme.
Alors, on va tourner la vis une fois de plus, en précisant bien, non pas que c’est la dernière fois, mais que ce sera une réforme populaire pour enfin "sauver" les retraites, les retraités, les Français, le modèle français et éviter ainsi le Waterloo tant recherché.
Le décor est planté, la date butoir est fixée comme une épée de damoclès au dessus de la tête du président. A la rentrée, cette proposition de loi doit donc être validée en conseil des ministres, avant de passer dans les assemblées. Il espère donc y arriver, et s’il n’y arrive pas, il pourrait même incriminer l’opposition.
Tous les cas de figures lui sont cependant défavorables, comme nous allons le voir. Si il n’y arrive pas, comme il s’y est engagé, il sera dans la moyenne de ces trois premières années de mandat, et s’il force celle-ci en accusant l’opposition d’obstruction, l’opposition sortira à nouveau renforcée.
L’environnement politique réel de ces négociations.
Nicolas Sarkozy est seul, et ses ex porte-voix sont désormais pris pour ce qu’ils sont sont : des trompettes de la renommée. Les syndicats qui sont humiliés régulièrement depuis presque trois ans, n’ont absolument aucuns intérêts à ce que cette réforme se fasse sous l’ère Sarkozy. Ils ne collaboreront donc pas, et laisseront le cas échéant le président faire passer une loi « de force » qu’il ne cautionneront pas. Le "pourrissement" est leurs meilleurs alliés dans cette histoire, il leur permettra de rester crédible auprès de leurs bases pour gagner de la sorte en popularité.
Avec plus de 400 milliards de déficit entre 2007 et 2010 pour le budget de l’état, personne n’ira faire raisonnablement la leçon aux opposants à cette énième réforme ratée pour "seulement" 10 milliards de moins à l’année concernant notre régime de retraite.
L’opposition possède dans cette négociation son arme anti-Sarkozy. Elle ira donc dans un premier temps à la table des négociations, et choisira méticuleusement le moment de sa sortie. Celle-ci sera hautement médiatisée afin de montrer à nouveau qui est aux commandes. Ce sera d’ailleurs de bonne guerre.
Enfin et surtout, tous les sondages indiquent que l’opinion publique est contre cette réforme, où plutôt contre les méthodes de goujats qui sont utilisées une fois de plus. 64 % des français actifs sont pour une retraite le plus tôt possible, contrairement à ce que disait une presse désinvolte vis-à-vis de l’intelligence de ses lecteurs. Les Français actifs sont près à se carapater le plus tôt possible vers ce havre de paix. En cela, il serait légitime de se demander pourquoi au juste ? Quelles sont les causes de ce malaise social au boulot ? Le gouvernement actuel n’est pas à même de répondre à cette question puisque noyauté par le Medef de part en part.
A nous donc la bonne nouvelle de l’année, façon France-soir nouvelle mouture avec la Pravda inside. Nous allons voir le chef de l’état se rétamer en beauté sur la dernière marche du podium des mégalos-paranoïaque, une catégorie finalement assez répandue de nos jours.
A la place du Grand Paris bouffi d’emphase, on pourra inaugurer en l’honneur de notre président un Trafalgar-Sarkozy-square afin que les enfants puissent jouer enfin à la pelle et au seau gentiment.
Jetons de présence
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