
- Valmy
Par étymologie, l’identité est ce qui réunit dans un « même » quand la Nation, elle, renvoie au mot « naissance » avec cette revendication, qu’au-delà de la terre, lieu de toutes les racines et des prédestinations, il y a l’affirmation de la Liberté qui met le citoyen au-dessus de la place à laquelle l’homme de l’Ancien Régime était assujetti.
Autant dire que s’il fallait débattre d’une « identité nationale » ce ne pourrait être que dans le cadre du dépassement des origines et des individualités pour revendiquer l’affirmation des valeurs universelles de la République dans le sens des idées de 1789 puis de « La Nation « en danger de Valmy !
Nous sommes donc bien loin de cette escroquerie intellectuelle et de cette manipulation de l’Histoire qui tendrait à rapporter ce concept politique à la nostalgie maurassienne de La Terre. Celle-ci n’a rien de politique, elle n’est que l’illustration d’un mythe des origines, un fantasme. Et ce n’est pas sans amusement que j’entends certains vilipender la relation à la Terre tout en défendant « la Terre Promise » : passé et avenir se rejoignent ici dans un même culte dangereux pour lequel l’homme est déterminé à la fois par sa terre et son ethnie.
Ce qui n’est pas anodin c’est aussi ce glissement de sens entre terre et territoire - ce dernier marquant le lieu d’une clôture imposée, d’un lieu de seconde zone : territoires palestiniens ou territoires d’outre-mer, sortes de limbes qui instaurent une hiérarchie géographique dans la citoyenneté. L’homme du territoire est condamné à un décentrement, à l’errance, à la précarité et au non-droit quand celui de la terre est propriétaire par le seul fait d’un héritage.
Il y a donc cette terre liée aux privilèges et ces « territoires » dont la « banlieue » fut, hier comme elle l’est aujourd’hui, le lieu du bannissement, une zone de non-droit mais de devoirs imposés sans que les principes de l’égalité y prévalent.
Alors s’il fallait retenir l’idée d’une quelconque « identité nationale » ce serait bien loin de ces notions d’une terre originelle inégalitaire ou des terroirs avec leurs différences de fromages, de cépages ou de parlers régionaux. N’en déplaise à Pétain, la Terre ment, elle ne fait que mentir de même que Pernaut sur TF1 ne fait qu’insulter les valeurs de la République en occultant les banlieues –« zones dangereuses « – pour mettre en avant la France des terroirs, simple illustration d’un fascisme à la française..
Cette identité nationale serait plutôt la nécessaire lutte d’émancipation de ceux qui sont reclus dans les banlieues géographiques et mentales. Ce sont les résistances et les luttes qui font un peuple.
La Nation s’oppose à la terre, aux terroirs et aux territoires, elle n’est pas géographique mais seulement un progrès politique dans la revendication de l’universalité des principes républicains.
La vraie identité nationale ne saurait être l’objet d’un débat : elle est un combat !