L’immigration en question ? Choisie, et non subie
Les pays africains, ex-colonies de la France, après près de quarante-six ans d’indépendance, sont toujours sous-développés et offrent peu de débouchés à leurs populations. Le chômage bat son plein, trouver du travail relève de la gageure.
Les Etats francophones et mêmes anglophones sont défaillants : mauvaise gestion des fonds, détournements de cette manne destinée au peuple. Les citoyens africains sont pour beaucoup victimes de l’incurie des dirigeants, du népotisme, du clientélisme, du tribalisme, de la corruption, de l’incompétence, de l’incapacité et de la malhonnêteté des gouvernements mis en place avec la complicité de l’ancien colonisateur français. Les dirigeants français savent parfaitement ce qui se passe, et feignent de ne pas s’en apercevoir ; les services publics fonctionnent mal, même si certains pays essaient de sortir du marasme dans lequel ils se trouvent ; l’Etat est défaillant dans bien des cas. La France a vicié le processus d’émancipation des peuples, en veillant à ce que ne parviennent au pouvoir que les plus médiocres ou les plus serviles. Dans le contexte actuel, ou toute perspective d’emploi est compromise, les jeunes Africains, qui n’ont plus de choix, se voient obligés d’émigrer vers l’Europe occidentale. Leur choix se porte naturellement vers l’ancienne colonie : la France. La loi de Monsieur le Ministre de l’Intérieur est une loi draconienne et restrictive, tendant à piller les pays africains de leurs diplômés. Monsieur Sarkozy s’en défend, naturellement ; les faits sont là, dans son discours et dans la loi qu’il a fait voter au mois de mai 2006.
Petit aperçu de l’émigration
La France, en venant en Afrique noire et sub-saharienne, a pris aux Africains, sans demander leur avis. Elle a imposé sa culture, ses conditions. Quand elle a eu besoin des Africains, elle a fait appel à eux. Il n’y a qu’à voir : la traite négrière transatlantique ; des anciens combattants ; l’encouragement de l’immigration quand elle avait besoin d’une main-d’œuvre peu qualifiée et bon marché pour les basses tâches. La France s’est toujours servi des Africains sans leur demander leur avis. Cette même France, autrefois colonisatrice, refuse d’assumer les conséquences de ses actes. Alors qu’elle a encouragé et soutenu les régimes dictatoriaux, incompétents et incapables, qui ont transformé par leur incurie ses anciennes colonies en pays pauvres très endettés (PPTE), cette même France refuse aujourd’hui d’accueillir les victimes de la prévarication, de la gabegie, et des politiques d’exclusion et de pillage dont elle est directement ou indirectement responsable.
Monsieur Nicolas Sarkozy, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, fils d’immigré (comme il l’a dit dans une émission TV, celle de M. Drucker), président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), et prétendant à la succession de Jacques Chirac, semble oublier que la France est un pays d’immigration. Beaucoup de personnes voient en la France leur salut. Il ne sert à rien de mettre en place un système verrouillé. La coopération n’a jamais rien produit de bon, à part des assassinats, des pillages et des escroqueries. (Un bon livre : Main basse sur l’Afrique, même s’il a besoin d’être actualisé). Sachez, Monsieur Sarkozy, que l’obstination et la détermination des jeunes à aller en Europe ne seront pas entamées : les vols charters ; les bateaux et autres moyens de navigation maritime, les barrières électrifiées (Mélina...), les abandons dans le désert par la police marocaine, et tous obstacles ne parviendront pas à les dissuader de venir en Occident. La coopération africaine avec la France est un échec.
Attente des jeunes immigrés
La France veut-elle que ses ex-colonies soient véritablement indépendantes ? Quand va-t-elle arrêter son interventionnisme dans les affaires intérieures des pays africains ? Le souci de la France est-il de perpétuer les rapports de domination et d’exploitation commencés aux temps de la colonisation ? Le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Tchad sont présents pour rappeler le fonctionnement de notre pays. Ne pas s’étonner de l’immigration qui continue. Monsieur le ministre Sarkozy, que voulez-vous ? Les pays africains doivent-ils fonctionner comme au temps de l’esclavage ? Triage des meilleurs citoyens afin que ces derniers viennent se mettre au service de la France ? Que sait-on de la demande des jeunes Africains qui viennent ici en France ? Les réponses sont variées, selon la condition de ces jeunes : les jeunes ayant achevé leurs études viennent chercher du travail, car les perspectives d’emploi sont rares ; les autres recherchent de bonnes conditions d’étude, de bonnes conditions de travail, de la sécurité sociale, la justice sociale, etc.
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