L’immunité, un pas vers l’immortalité
Sur le terrain très concurrentiel de l’immortalité, Serge Dassault est un prétendant sérieux. Je comprends mieux pourquoi il s’accroche tant à l’hémicycle. Aurait-il adroitement protégé son destin en passant par les urnes comme d’autres par un bénitier pour recevoir l’immunité ? Ah l’immunité… une bien belle chose. En voilà un projet de vie ! Un vrai long fleuve tranquille.
En parlant avec des amis qui sont assez peu familiarisés avec la chose politique, j’ai constaté qu’ils faisaient souvent l’amalgame entre « immunité » et « impunité ». Je leur explique que ce n’est pas la même chose : l’immunité est un statut que l’on obtient quand on est à un haut niveau d’influence et qu’il est nécessaire d’être protégé. L’impunité est tout autre chose, c’est… comment dire… un sentiment différent… un peu comme si vous roulez à 200km/h et que les radars ne vous flashent pas, justement parce que c’est vous et qu’ils vous reconnaissent. L’impunité c’est le miracle du chemin au sec entre les gouttes.
Auprès de mes amis, je brode bien sûr pour habiller le concept. Je touille pour dissoudre et puis je termine sur une pirouette poétique pour faire parler les bavards. Au fond, l’immortalité c’est bon pour ceux qui sont déjà immortels, pas pour les autres, ou alors c’est un leurre, un conte pour enfants où les adultes tentent d’y cacher le réel obscur.
Même en brodant une bonne langue de bois, les badauds naïfs que nous sommes, ne s’y trompent pas. Avec l’immunité, la république s’est dotée d’un outil de grande tranquillité. Serge Dassault, avec ses 88 printemps et ses 7 petits milliards, n’a pas peur d’être rattrapé par la vie normale. L’immunité est la clé d’une retraite paisible. Il y a bien sûr la nécessité de protéger les secrets de l’état, mais il y a aussi les petits secrets entre amis qui desservent l’état. Et ceux-là, il serait de bon ton de les sortir de l’immortalité. Alors Serge, si on en parlait ?
Ne rêvons pas. Les prétendants à la grande tranquillité veillent au gain. Il est néanmoins possible d’avancer l’idée que si certains « sujets » au sens « individus » de l’État redevenaient des citoyens comme tout le monde, cela ferait le plus grand bien à la république, à l’état en premier, et accessoirement aux badauds qui paient leurs cafés au comptoir avant d’aller au boulot.
À moins que l’on me démontre que l’immunité est à la république, ce que l’immortalité est au divin.
1 réactions à cet article
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Il a fait quoi encore cette fois-ci ?
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