L’imposteur
« La presse et l’imprimerie ne sont plus libres en France »
(Zemmour, 2015)
« je lui compte mes mésaventures passés dans les médias que j’ai fréquentés et qui ont tous, sauf le Figaro, fini par me renvoyer, sous la pression conjointe du CSA, des rédactions, des médias, voire des dîners en ville (..) Il rit et m’assure qu’il n’est pas fait du même bois que les autres
(Zemmour, relatant sa rencontre avec Bolloré en juin 2019)
Lui :-« Tu verras, d’ici quelque temps, à quelques mois de la présidentielle, sortira un « homme providentiel », qui montera partout dans les médias, et qui deviendra LE candidat face à Macron. »
Moi : -« noooon, j’y crois pas, pas une seconde ! On a déjà eu Bigard, et c’est carrément pas crédible »
Lui : -« tu verras, je te parie un restau que ce sera le cas ! »
Moi : -« allez pari tenu ! »
(Discussion animée entre moi et un de mes amis un soir de septembre 2020, autour d’une pinte)
C’est l’histoire d’un mec
Un « intellectuel » qui étale son « érudition » à coup de citations historiques tronquées, biaisées, sorties de leur contexte. L’histoire sans l’historiographie, comme pourrait le dire l’excellent Bégaudeau, c’est un peu comme l’écologie sans lutte des classes : du jardinage, quoi.
Et c’est un fait bien établi : Zemmour jardine. C’est son fonds de commerce.
Et quand on dit fonds de commerce, il faut bien être conscient qu’on parle au premier degré, et uniquement au premier degré : il vend sa camelote, comme n’importe quel bourgeois qui se respecte, et rien d’autre.
Et ça, il excelle dans ce domaine, il faut le reconnaître. Les chiffres de vente de ses bouquins sont stratosphériques, à l’image de sa dernière déjection, écoulée aussi rapidement qu’une flaque de pisse dans le caniveau, à plus de 100 000 exemplaires en une semaine. Un record, et aussi un rêve d’éditeur, ça oui.
Mais surtout une imposture, mère de toutes les impostures : le fait qu’il en vende autant, ne veut pas pour autant dire que sa parole soit d’évangile. Et le fait qu’il soit devenu le champion de la dénonciation du « système », alors qu’il en fait lui-même plus que jamais partie, ne semble absolument pas gêner ses thuriféraires.
Car en effet, qu’est-ce qui caractérise le plus ce candidat non déclaré, à part le fait qu’il soit devenu la roue de secours obligée d’un macron en manque de candidat suffisamment maléfique pour appeler à faire barrage (et espérer réitérer l’entourloupe de 2017) face à lui au second tour ?
Travestissements, approximations et manipulations
Comme relevé à de multiples reprises par de vrais historiens, c’est-à-dire des gens sérieux, des chercheurs reconnus internationalement (en disant ça je pare bien sûr à l’avance, l’inévitable accusation de « gauchiste » que je sens fuser comme le rot que fait mon neveu à chaque fois qu’il aperçoit son petit pot) à l’exemple de Johan Chapoutot, spécialiste du nazisme archi reconnu, ou encore de Frédérick Casadesus.
Ce dernier accuse d’ailleurs clairement le polémiste d’extrême droite -puisqu’au fond, c’est ce qu’il est, et rien d’autre- de « travestissement des faits historiques pour des raisons idéologiques ».
Et force est de reconnaître qu’il n’a pas tort… Qu’il s’agisse de la narration que le petit Zemmour fait du rapport que Catherine de Médicis entretenait à l’égard des protestants, aussi bien que de l’opinion de Mme de Staël envers les soldats prussiens, ou encore sur les barbares contre l’Empire Romain, à chaque fois c’est la même chose : il tord les faits historiques pour les faire coller à ses théories fumeuses. Et apparemment, plus c’est gros et plus ça passe : à un moment il affirme sans détour que « l’Empire Romain d’Occident a été détruit par des barbares qui venaient du Nord (..) tandis que l’empire d’Orient a été détruit par les Arabes ». Or, n’importe quel étudiant de première année sait que les invasions n’ont été qu’un symptôme de l’affaiblissement global de l’empire, qui s’est écroulé sur plusieurs siècles (et pas quasi immédiatement comme le petit Eric le suggère) sous le poids de multiples facteurs (tarissement des mines d’argent en Espagne, affaiblissement des routes commerciales, poids de l’entretien des légions du fait des frontières très étendues de l’empire, décomposition politique, etc). Relire attentivement des historiens spécialistes de la question comme Henri-Irénée Marrou pourra s’avérer utile, du moins pour celles et ceux que la vérité et l’exactitude intéressent –ce qui n’est manifestement pas le cas des centaines de milliers de gogos qui achètent ses bouquins, et lui assurent une rente imméritée de gourou de secte.
Nous pourrions d’ailleurs continuer encore longtemps, la liste de ces dissimulations, arrangements et manipulation avec les faits et le réel. Une tribune très intéressante à lire se trouve ici
Elle est le fait de plusieurs doctorants en Histoire (sans doute tous des islamo gauchistes, selon Zemmour et ses soutiens, qui préfèrent tordre les faits plutôt que de reconnaitre les longues années de recherche validées par les pairs). Ces doctorants furent indirectement attaqués par sa majesté des mouches, qui publia une tribune qui se voulait assassine sur les « pédagogistes », et donc sur le dernier livre de Philippe Meirieu, spécialiste des sciences de la pédagogie : tout ce qu’il réussit à récolter, ce fut un démontage en règle de son dernier étron en forme de livre, que je ne prendrai même pas la peine de citer tellement il ne le mérite pas. A ce niveau d’indigence intellectuelle, de mauvaise foi et d’aveuglement, il faut répliquer par les faits, rien que les faits.
Et c’est d’ailleurs une constance chez le chouchou N°2 des médias et de la finance (le N°1 étant, bien sûr, Jupiter. Et à eux deux ils constituent les deux faces de la même pièce) : il attaque systématiquement les universitaires, les producteurs de savoir, les chercheurs, car c’est là le grand danger pour lui. Un peu comme les scientologues attaquent les psychiatres, Zemmour essaie maladroitement de se payer les universitaires, seuls à même de démasquer son imposture, son manque de rigueur, sa fainéantise, son aveuglement idéologique qui lui fait tordre les faits à sa guise, au gré de ses fantasmes.
Les faits sont têtus
C’est parce que les faits découlent toujours du réel, qu’un examen ne serait-ce que superficiel de ceux-ci, nous en apprend finalement beaucoup plus sur le petit Z, que n’importe quel thuriféraire énamouré d’un plateau TV voué à lui servir sa soupe antisystème, alors qu’en lui tout transpire le système : le petit Zemmour est un gros menteur, et il se prend systématiquement les pieds dans le tapis quand il essaie d’étaler sa maigre « culture » historique. J’en ai presque honte en l’écrivant : en parlant de « culture », alors qu’il est aussi cultivé que son double, manu l’éborgneur, quand il s’agit de faire passer un concept fumeux aux forceps ou un mensonge enrobé de vérités, à un auditoire en adoration devant tant de paillettes.
Et c’est là que le bât blesse : comment un tel imposteur peut-il avoir un tel succès ?
Autant pour BHL, auquel on pourrait le comparer, on peut le comprendre : le type est mauvais, aussi bien littérairement que commercialement parlant, il ne vend pas, et se ridiculise tout seul, ses multiples enfumages sont très souvent démasqués….
Autant ici, pour ce BHL de droite extrême, c’est une énigme. Et oui, j’ose la comparaison, car là aussi les faits sont têtus : même inculture crasse, mêmes réseaux qui font tout, même bourgeois empli de thunes et de potes qui lui servent la soupe en permanence, même haine des opposants…et pourtant, malgré les débunkages qui n’en finissent plus, il réapparait toujours, l’air de rien, démystification après démystification, procès pour racisme après condamnation, sur tous les plateaux télé de ses amis oligarques, tel un bernacle teigneux refusant de lâcher le rocher qui lui sert de perchoir.
En tentant une analyse du « phénomène », il n’y a vraiment que le vernis « de drouate » ou « de gôoooche » qui finalement les distingue, BHL et lui. Mais grattez un peu sous la couche et en profondeur, c’est le même vide. Un abysse. Mais un abysse qui profite de la dépolitisation accélérée, de l’atomisation toujours plus étendue des classes populaires. L’explication est sans doute à chercher là…et la Gauche, la vraie, pas le P »S », y a sans aucun doute sa grande part de responsabilité, en ayant abandonné l’éducation populaire, qui seule faisait sa force. Mais c’est un autre sujet qu’il nous faudra creuser : revenons à notre mouton, avant qu’il ne se fasse égorger..
A BHL qui ment et rement sur la Lybie, sur la Serbie, sur Israël…en écho Zemmour qui ment sur Vichy (qui aurait sauvé les juifs des nazis), sur les croisés (qui auraient civilisé l’occident), sur la civilisation Grecque (mère de l’occident !).
Tout ça pour quoi ? Là ou BHL nous rejoue la « bonne », la « juste » guerre du Bien contre le Mal (droits de l’homme vs barbarie), Éric se la donne guerre de civilisation, grand remplacement et Coran intrinsèquement djihadiste.
Sur ce dernier point, d’ailleurs : a-t-il seulement lu le Coran dans la langue, ce qui permet d’en comprendre tout le sens ? A-t-il seulement consulté quelques-uns des milliers de textes exégétiques, d’Avicenne à Averroès, du corpus coranique ? On se doute bien que non : bien trop fainéant. Et c’est bien dommage, ça n’est pas l’islamo gauchiste qui sommeille en moi qui le dit, mais des journalistes de La Croix (finalement bien plus chrétiens que lui !) qui citent Olivier Hanne, chercheur islamologue réputé dont hélas, (désolé pour Éric et ses fans) les nom et prénom ne sonnent pas trop maghrébin : le discours d’Éric Zemmour sur l’islam repose sur une manipulation historique, comme l’illustreraient ses citations de versets du Coran « piochées pour défendre une thèse et non reconstituer le sens du texte ». Lisez, et savourez : sur l’Islam comme sur le reste, triple mensonge, triple manipulation, triple simplification. Je cite l’article : « Zemmour prospère sur les légitimes inquiétudes de nos concitoyens, après les attentats de 2015. Il œuvre par ses discours à un choc avec l’islam, confondant allègrement musulmans et islamistes, suspectant tout Français musulman d’agir au nom d’un projet d’occupation ou d’invasion.
En tant que chercheurs, attachés à la France et à la raison critique issue des Lumières, nous contestons fermement ces analyses. Bien plus : ce système de pensée est une subversion de l’histoire, car il repose sur trois démarches de manipulation intellectuelle…le détournement des sources, le manichéisme, la confusion, les faux concepts comme le « grand remplacement ».
Et c’est d’ailleurs bien ça le problème : qu’opposer à une croyance -c’est-à-dire au fond au même mécanisme que les fous d’Allah- qui ne repose sur absolument aucune preuve tangible, si ce n’est des faits ? On sait que les faits ne suffisent pas aux adeptes du mensonge, car ils vivent non pas dans le réel, mais dans le monde des idées. Ce sont tout simplement des idéalistes…
La négation de la réalité : l’idéalisme des forcenés
A l’image du petit délinquant merdique qui « embrasse » la foi en Allah, en allant se faire sauter au milieu d’innocents, et qui pour ça croit réellement qu’il ira au paradis…Zemmour et ses fidèles croient sincèrement qu’ils sont en danger d’être « grand remplacés ». Ils croient sincèrement que tous les arabes et les noirs sont des voleurs, des violeurs, des tueurs (en actes ou en puissance, c’est pareil disait l’autre). Ils croient sincèrement que « notre civilisation, notre identité » sont « menacés ». Et osez poser un seul instant la question à un fan, voire au grand gourou lui-même, sur ce qu’est réellement leur fantasmée « identité française », ils seront bien incapables de cerner de quoi ils parlent réellement, et, à part nous servir une resucée à base de « sauciflard, pinard et christianisme civilisateur », ils auront toutes les peines du monde à matérialiser ce que constitue réellement une « identité française » autre que la nationalité scotchée sur un bout de papier.
C’est clairement ce que l’on appelle une croyance : certains croient en un ami imaginaire, le petit Éric et ses copains de chambrée, glorifient l’homme viril, celui qui en aurait, et le clament à longueur de temps…un peu comme Papacito (le physique en moins, pour le cerveau c’est pareil) : c’est toujours celui qui éprouve le besoin de le clamer haut et fort sur tous les toits, qui au bout du compte fait l’éclatante démonstration qu’il reste toujours, au fond de lui, ce petit garçon apeuré qui cherche sa manman et qui a peur de se la faire couper à tout bout de champ par un monde qu’il ne comprend pas. Et qu’il caricature avec la pire des caricatures, caricaturant la cause des femmes avec les 0.1% de « féministes hystériques », la cause des homosexuels opprimés avec le 1% de « folles » qui s’habillent et se comportent comme tels…
Mais mon pauvre petit chou : tu croises sans doute tous les jours, jusque dans ton équipe de campagne, des pauvres types qui « en sont », et qui n’osent tout simplement pas l’avouer, par peur de tomber sur un obtus dans ton genre. Des hommes ou femmes qui ne ressemblent en rien à ton fantasme, si pratique, si commode, si simplificateur, si réducteur : tous les homos sont des folles, toutes les féministes des hystériques castratrices, et tous les gauchistes des bourgeois façon BHL. Non seulement tu es binaire, mais surtout tu es un gros fainéant : tu fais le néant, tu penses le vide, et ne fais surtout aucun effort pour te remettre en question. Pour penser contre toi-même. Tu patauges dans tes certitudes jusqu’au cou, et ça te va. Fainéant je te dis !
De la même manière, tu fantasmes ces « quartiers remplis d’arabes, de voleurs, d’islamistes et de délinquants », quartiers où tu n’as jamais mis l’ombre du début d’un mollet chétif. Si tu y étais allé -autrement que ton prédécesseur Sarko, avec son Karcher ridicule, ou ton alter ego Manu l’éborgneur, avec sa morgue de visiteur de zoo-, si tu y avais vécu, voire travaillé, tu aurais remarqué que la délinquance, les problèmes et tout le reste y sont certes très présents…mais que ça n’est pas leur première caractérisation. Il y a une grande majorité de gens « normaux », quoique beaucoup moins riches que toi, qui tentent d’y vivre, dans des conditions que tu ne supporterais même pas pour ton chien.
D’ailleurs, les chiffres de la police le prouvent, mais quand ça ne t’arrange pas, encore une fois tu t’adonnes à ton plaisir coupable : tu les nies. Tu nies la réalité « les chiffres de la délinquance dans les quartiers sont truqués » ! t’exclames-tu, et d’embarquer dans ton délire le même genre de personnes que toi : des gens qui ne connaissent pas ce qu’ils haïssent, et qui prétendent le connaître uniquement par la petite lucarne qui les a si bien aliénés, endoctrinés, soumis jour après jour, à coups de reportages anxiogènes, de faits divers sordides, en boucle, tout le temps.
5 millions de nuances de gris
Tu veux que je te dise comment je m’amuse avec tes fans ?
En fait non : ça ne me fait pas trop rire, juste de la peine, pour ces pauvres gens qui sont perdus.
L’autre jour je discute avec des collègues de bureau, au café. Quatre collègues, pour être précis. Qui savent où je me situe politiquement. Et qui, une fois de plus (par masochisme sans doute : ils aiment ça quand je les pousse à la dissonance cognitive), m’ont lancé sur la criminalité, l’insécurité, la délinquance…et forcément : sur toi.
Et on va dire que ça me casse les bonbons de répéter cent fois les mêmes choses, mais je pense que j’ai un mauvais karma : j’ai dû être bolchévique dans une vie antérieure, et je devais manger un nourrisson tous les matins au p’tit déj. Faut donc que j’expie dans cette vie-ci : c’est ma pénitence. Expions, donc.
A la pauvre fille perdue et terrifiée par l’état de la société, qui me disait avec véhémence qu’elle allait voter pour toi, parce qu’elle avait peur et se sentait en insécurité permanente, je demandai candidement :
-« Tu as peur, c’est un fait. Mais dis-moi : comme tout le monde dans cette pièce, est-ce que tu t’es déjà fait agresser, violer, dépouiller, voire menacer ? Et si oui, combien de fois ? »
Et elle de bugger littéralement, de ne pas comprendre, et d’éviter de me répondre directement (comme les autres d’ailleurs).
Il se trouve, au bout de 5 minutes de discussion, que la seule personne à s’être fait agresser dans la pièce, c’était moi. Que la seule personne à avoir travaillé dans ces quartiers, au contact de leurs habitants, c’était encore moi. Et que bien sûr l’agression dont j’avais été victime ne l’avait pas été à l’intérieur d’un de ces quartiers : mais en dehors. Ce qui n’enlève rien à sa violence, ni à sa réalité. Et que bien sûr, je ne nie pas que la violence, dans notre société, n’est pas présente : car je l’ai vécue, moi ! Et s’il te plait : arrête donc de travestir tout ce que j’essaie de te dire, en « il nie qu’il existe de la violence ». Apprends à penser. S’il te plait. Tu es tellement plus intelligente que ça.
En creusant un peu plus, au bout de 5 minutes supplémentaires il s’avéra que cette pauvre fille me livra le fond réel de sa pensée, et tous les collègues autour (dont un bon deux tiers était d’accord avec elle) acquiescèrent également :
-« …mais j’ai peur pour mon gosse, tu comprends, avec tout ce qu’on voit à la télé, tout ce qu’on entend à la radio et dans les journaux, tu ne peux pas nier que la violence n’existe pas, etc. etc. »
Fermez le ban : ma petite, il faut que tu regardes les études de psychologie sur « le syndrome du grand méchant monde », ou encore mieux sur « la fabrication du consentement ». Je te mets les liens, et je résume : j’ai balancé cette saloperie de tévé il y a environ 22 ans maintenant.
Et, crois-le ou non : du coup je suis ressorti explorer le vaste monde, pour me rendre compte par moi-même, et pas à travers une lucarne manipulée par des intérêts antagonistes aux miens, ce qu’il en retournait vraiment.
Et, outre le dommage collatéral qui fait que je me sente parfois hors de ce monde, quand, par exemple, vous chantonnez tous des slogans de pub débiles, et attendez que je les reprenne en chœur avec vous (oui je sais : je suis mal dans mon travail, que voulez vous je refuse de m’intégrer !), il se trouve que ça m’a redonné aussi énormément de temps pour lire, et penser de nouveau, voyez-vous. Et c’est juste extraordinaire : j’ai enfin du temps pour améliorer ma compréhension de ce monde, que moi aussi, comme beaucoup, je voyais en noir et blanc. Désormais, comme la sadomaso du film là, il parait que c’est plutôt 50 nuances de gris. Il parait même que nous ne sommes pas plus de 2% à l’avoir fait en France, à avoir balancé cette saloperie à la poubelle : est-ce que ça nous rend exceptionnels ? Certainement pas : juste un peu moins manipulables et aliénés.
Une insulte
Au final, pourquoi me suis-je fendu d’un tel billet ?
Pour me faire plaisir ?
Parce que j’en ai marre de cette France de parvenus, de menteurs, de corrompus, de faux-culs ?
Parce que, à six mois de l’élection, j’ai perdu mon pari, et en conséquence je dois un (bon) restau à un ami qui a eu le nez bien plus fin que moi, pour le coup ?
Avant tout parce que je déteste les imposteurs, les menteurs et les lâches.
Mais que, par-dessus toutes ces détestations, celle qui me meut le plus, c’est bien celle du bourgeois, le responsable-mais-jamais-coupable par qui le mal arrive, toujours.
Éric, tu es juste ce que tu es : un pauvre (mais très riche financièrement) type de droite, avec des « idées », et seulement « des idées » de droite extrême. Aucune expérience du vrai monde : tu dors, vis, bouffes, baise et chie dans la soie, alors que des millions de tes concitoyens font la queue à la soupe populaire, perdent leur emploi, choisissent entre se chauffer et manger, et ont peur du lendemain.
Et, en bon bourgeois que tu es, tu ne penses qu’à une seule chose : te déguiser.
Car au fond, tu en es conscient, j’en suis persuadé : tu es conscient que tu es un imposteur, qui ne cherche qu’à vendre toujours plus les torchons approximatifs et creux que tes adorateurs appellent « livres », tout en faisant semblant de te préoccuper d’un « déclin » dont tu profites, assorti de « préoccupations sur les souffrances des français » que tu n’as jamais ni connues, ni éprouvées. Tout comme ton côté face, j’ai nommé le banquier éborgneur.
Tout comme lui, tu es une insulte à notre intelligence collective, à l’intelligence populaire : de toi, l’Histoire ne retiendra que la médiocrité, et l’extraordinaire dégringolade civilisationnelle (pour le coup, tu vois, là-dessus je te donne raison) d’un système à bout de souffle, qui arrive à porter aux nues un type aussi grotesque que toi.
Qui prétends accéder à la fonction suprême, alors qu’il ne sait même pas de quoi il est vraiment question. Tu ne connais pas la vraie vie. Et tu vas donc te crasher.
Ça ne serait pas si grave, si dans ton crash tu n’emmenais que toi et ta petite personne. Mais on connait le problème : le système que tu transpires par tous les pores de ta peau, quoi que tu en dises, quoi que tu prétendes l’inverse -souviens-toi : les faits sont têtus, boutiquier ! -, ce système que tu dénonces et qui te fait copieusement bouffer, t’a choisi pour essayer de se maintenir en place, alors que ça craque de partout. Et, si jamais tu te crashes dans ton délire, le seul problème c’est que tu emmèneras une grande partie des classes populaires avec toi. Et qu’entre temps, malgré ta relative insuffisance, tu fais d’énormes dégâts, causes une énorme confusion dans les esprits.
En as-tu seulement conscience, du mal que tu fais ?
Tu es la roue de secours d’un système à l’agonie : il est temps que la roue se dégonfle, et que le système qui t’a fabriqué, et qui te porte à bout de bras aujourd’hui, crève pour de bon.
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