L’imposture des biocarburants
Dans l’agitation climatophobique qui règne dans tous nos médias aujourd’hui, qu’elle soit le fruit de rapports scientifiques internationaux, de discours politiques récupérateurs, d’ONG de diverses obédiences ou encore de publicistes sans vergogne, tout le monde parle d’environnement avec plus ou moins d’honnêteté. De nombreuses initiatives sont louables, mais...
...lorsque l’on recherche les causes véritables du drame qui s’invite dans nos existences à la vitesse d’un tsunami planétaire, les pistes conduisent toutes vers cette religion totalitaire et dogmatique qui a étendu son emprise sur presque l’entièreté des Etats dits « libres ». Je veux parler de cette idée destructrice qui veut que : (dogme n°1) l’homme soit programmé pour vouloir accumuler des biens au détriment de ses semblables sans avoir à tenir compte de l’environnement qu’il prétend dominer.
Comme tout dogme, il s’agit tout au plus d’une croyance surnaturelle qu’il faut que tout fidèle révère et impose au plus grand nombre pour la pérennité du culte. Voilà pourquoi le discours dominant ne remet pas en cause la croissance de consommation matérielle et énergétique, préférant imposer des pseudo-alternatives qui ne résoudront en rien les problématiques du réchauffement planétaire conjuguées à l’épuisement des différentes ressources naturelles surexploitées. Les biocarburants sont un exemple parfait du mensonge néolibéral (ou capitaliste).
L’imposture sémantique
Car de bio, cette alternative n’a que le nom. Ce nom que l’on rapproche de nos jours à un sentiment de qualité que la plupart de nos produits de consommation ont perdu. Synonyme de pureté et de respect de l’environnement, l’appellation Bio est particulièrement maladroite dans le cadre d’une adition de maximum 5% d’huile végétale (colza, betterave, froment) à du pétrole. Il est donc facile de comprendre qu’un carburant à base de 95% de pétrole ne participera en rien au sauvetage de notre biosphère. De plus, l’Union européenne acceptera d’autant plus facilement que les semences pour ses cultures soient génétiquement modifiées et que les quantités de pesticides et engrais chimiques ne soient en rien réglementées puisque la destination de ces cultures ne sera pas l’assiette du consommateur. Ceci allant complètement à l’encontre d’un concept méritant le label Bio.
La facture écologique de la filière des biocarburants
Si les habitants de la planète imposaient une relocalisation de l’économie et un retour à une gestion du bien commun par le biais d’institutions nationales réellement démocratiques, notre besoin en carburant chuterait considérablement et rapidement, laissant des centaines de millions de barils sous terre. L’humanité créerait alors, par son inaction, des puits de carbone naturels, évitant des émissions inacceptables de gaz à effets de serre (GES) et de particules cancérigènes dans l’air. Permettant ainsi aux générations à venir la possibilité d’avoir recours parcimonieusement à cette ressource en cas de besoin, tout en sachant que l’arrêt du gaspillage pétrolier inciterait de brillants cerveaux humains à innover dans la recherche d’alternatives non-polluantes.
Mais hélas, aujourd’hui, nous voulons tous des produits manufacturés en Asie dans des conditions sociales que nous n’accepterions pas pour nos enfants. Nous considérons comme acquis le droit de pouvoir aller bronzer sur les îles du bout du monde que l’on voit à la télévision en prenant l’avion pour s’y rendre. Tout cela a un coup environnemental majeur. Alors le système invente des solutions qui n’en sont pas, car la filière des biocarburants européenne sera alimentée par de l’éthanol provenant des cultures de canne à sucre et de pétrole végétal issu de la culture de soja transgénique cultivé en lieu et place de la forêt amazonienne. Ainsi, le système économique que nous laissons saccager notre planète va, sous couvert d’une conscience écologique médiatiquement porteuse :
- Réduire
encore plus largement la superficie de la forêt amazonienne ;
- Utiliser
des semences issues des laboratoires génétiques (avec les risques
sanitaires que l’on connaît) ;
- Noyer
tout cela de pétrole à travers les différents intrants chimiques que ces
cultures nécessitent (pesticides et engrais chimiques proviennent tout les
deux de la transformation du pétrole et du gaz « naturel ») ;
- Exproprier de nombreux paysans brésiliens et les priver ainsi de la terre dont ils ont besoin pour nourrir leur famille sans même leur proposer du travail en échange puisque l’exploitation du soja sera mécanisée au maximum ;
- Et enfin, transporter à travers le monde ces productions inutiles avec les risques de pollutions en cas de naufrages et en tout cas, générant la pollution constante liée au transport intercontinental.
Piètre bilan donc, qu’il est bon de garder à l’esprit quand nous demandons des comptes à nos élus.
Les gains ne seront que financiers, vous en doutiez ?
Les filières locales de productions d’additif végétal sont-elles une solution moins toxique et plus avantageuse pour sauver le climat ?
Certainement en ce qui concerne la réduction d’émission de GES dû au transport par mer, mais c’est la porte ouverte qu’attend le lobby des semenciers transgéniques pour répandre leurs coûteux poisons dans nos contrées réfractaires à ce genre de « progrès ».
Quand aux réductions de GES dans le transport européen, l’impact au vu des chiffres sera ridiculement minime. Et ne soyons pas crédules en y voyant une alternative à l’épuisement des ressources de pétrole ; en France, si on cultive du colza / pétrole végétal sur 60% des surfaces désignées pour ce type de culture, on produira de quoi permettre aux camions français de rouler deux jours.
A l’époque où l’on tente de nous vendre les OGM pour lutter contre la faim, consacrer des surfaces cultivables pour faire rouler des 4X4 prétentieux est un non-sens de plus...
Mais surtout, gardons à l’esprit qu’il n’est plus temps de vouloir une production d’énergie moins polluante, mais bien d’exiger des économies d’énergie vigoureuses et la mise en place d’une société où le respect de tous est un objectif et non une barrière. Pensons global, vivons local.
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