L’INSEE veut éviter la fermeture de Fessenheim
L’engagement présidentiel de fermer au plus tard à la fin de 2016 la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) n'en finit pas de compliquer la vie des acteurs de la filière française de l'énergie. Dernièrement, l’Institut national de la statistique (Insee) est venu rappeler les conséquences d'une telle fermeture sur l'emploi, non seulement au sein d'EDF mais également auprès des sous-traitants du groupe d'Henri Proglio. Beaucoup commencent à plaider pour une solution alternative.
Le cabinet Syndex l'avait déjà dit dès 2012 mais l'Institut national de la statistique (Insee) souhaite le rappeler : une éventuelle fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim pourrait avoir de graves conséquences sur le marché de l'emploi. L'institut public vient de publier une étude dévoilant l'impact économique qu'aurait cette décision.
« Au total, pour la région, l’existence de 1.900 emplois et les revenus de 5.000 personnes dépendent de la centrale » rappelle l'Insee qui explique donc que ces emplois disparaîtraient et ne pourraient être remplacés, même si le démantèlement du site prend du temps. Cette étude côtoie de nombreuses autres sur les bureaux des ministres concernés et, déjà, il se murmure qu'Arnaud Montebourg et Ségolène Royal chercheraient un moyen de contourner l'obstacle et de respecter l'esprit mais pas la lettre de l'engagement présidentiel.
Le projet de loi sur la transition énergétique propose de plafonner la capacité nucléaire française à son niveau actuel, ce qui suppose en effet que la mise en service de l'EPR de Flamanville soit compensée par la fermeture d’au moins 1.600 MW. Mais, contrairement à ce qu'avait promis François Hollande pendant la campagne présidentielle, il laisse EDF décider des réacteurs à fermer. « Ce que dit le projet de loi permet à EDF, s’il le souhaite, de dire quels sont les deux 900 MW qu’il faut fermer. Cette porte-là est ouverte » explique-t-on chez la ministre de l'Ecologie.
Ainsi, afin de préserver l'emploi et la fierté présidentielle, ne vaudrait-il pas mieux fermer deux réacteurs présents sur des sites différents plutôt que les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim ? C'est une des pistes actuellement explorée.
Cette solution offrirait de nombreux avantages : en effet, elle éviterait de se brouiller avec les actionnaires minoritaires allemands et suisses (32,5 %) de Fessenheim. Elle permettrait de préserver les emplois du site du Haut-Rhin sans trop pénaliser les deux sites qui verraient l'un de leurs réacteurs se voir fermer. Enfin, elle éviterait de gaspiller l'argent des travaux entrepris à Fessenheim (plus de 360 millions d’euros) réalisés après que la centrale eût obtenu les autorisations d’exploitation pour dix années supplémentaires.
Le nom d'un des réacteurs pouvant être fermé est déjà connu : il s'agit de Tricastin 1, qui pourrait nécessiter de lourds travaux pour être prolongé. L'exécutif choisira-t-il cette solution qui semble satisfaire tout le monde ?
12 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON