L’insurrection des partisans de Donald Trump : un tournant historique de la démocratie capitaliste-$-salariale
La tentative d'insurrection de manifestants pro-Trump armés voulant par la force arrêter le fonctionnement normal du Congrès par leur irruption violente dans le Capitol n'est pas un accident mais une conséquence inévitable du déclin du capitalisme-$-salariat aux Etats-Unis depuis le début des années 1980. Un déclin qui rend cette démocratie capitaliste-$-salariale de plus en plus problématique, contradictoire et chaotique.
La panique était telle à Washington que la liberté d'expression due être sacrifiée sur les réseaux sociaux, un grave recul donc pour la plus grande démocratie capitaliste-$-salariale du monde, pour se protéger d'un éventuel nouvel assaut des hordes pro-Trump. Les troupes de la garde nationale déployés ont commencé depuis deux jours à porter des armes dans les rues de Washington, un changement radical à la veille de l'investiture du président élu Joe Biden. Ce changement n'a pas d'explication immédiate et la garde nationale s'est refusée à tout commentaire. La tension est donc à son comble à Washington.
Ces évènements étonnants, en ce début de 2021, sont une très mauvaise nouvelle pour la démocratie capitaliste-€-salariale du Vieux Continent qui observe de façon impuissante et résignée la montée du chômage et la précarité en sciant ainsi la branche sur laquelle elle est assise. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le déclin du capitalisme-€-salariat a déjà entrainé le Brexit et surtout l'extrême droite monte dans tous les pays. La dégradation durable de la situation économique, comme à la décennie 2009-2019, entraîne toujours sur le plan politique une radicalisation de l'électorat traditionnel. Il semble que l'extrême droite s'accroit plus vite que la gauche radicale. Par exemple, aux Etats-Unis, Donald Trump est largement plus populaire que Bernie Sanders. En France, la gauche radicale au second tour est difficile (actuellement) même si Jean-Luc Mélenchon en était proche en 2017.
Cela est dû à la nature ultra-conservatrice de l'extrême droite surfant sur plusieurs générations d'habitudes et de mentalités populaires : si le capitalisme-salariat va mal, c'est qu'il n'y pas assez de capitalisme-salariat (pas assez d'emploi...salarié), si le chômage monte c'est à cause de l'immigration, etc. Lorsque les valeurs traditionnelles de travail salarié, de famille et de nation entre en crise de déclin irréversible, comme c'est le cas depuis 40 ans, entraînant chômage, précarité et vieillissement de la population (au Japon où on a un capitalisme-¥-salariat hyper-rationnel, déclin économique égal carrément chute démographique, la précarité détruisant plus rapidement la famille dans ce pays) l'électorat se droitise, devient conservateur majoritairement mais, avec le temps, forcément il y aura murissement intellectuel de la majorité face à la poursuite du déclin économique qui ne s'arrêtera qu'avec l'abolition du capitalisme-salariat lui-même.
Pourquoi cet optimisme ? Parce que depuis l'antiquité jusqu'à nos jours l'Histoire n'a été qu'une lutte de superclasses. Karl Marx et Friedrich Engels ont popularisé la théorie de la lutte des classes et ils avaient raison. Maîtres et esclaves, seigneurs féodaux et serfs, capitalistes et salarié.e.s ont toujours été en opposition antagoniste tant tôt ouverte tant tôt latente. Et cette lutte de classes durera tant qu'il y aura des capitalistes et des salarié.e.s.
Mais en examinant l'Histoire d'un peu plus près, surtout en se basant sur les travaux de médiévistes français tels que Pierre Bonnassie, Georges Duby, etc. on remarque que l'esclavagisme n'a été aboli que lorsque les esclaves sont devenus minoritaires que le servage n'a été aboli que lorsque les serfs aussi sont devenus minoritaires. A chaque fois donc l'abolition d'un mode de production n'est possible que lorsque ce mode de production devient minoritaire parallèlement à la transformation majoritaire d'un nouveau mode de production. La lutte des classes se déroule à l'intérieur d'un mode de production(esclavagiste, féodal, capitaliste-salarial) alors que la lutte des superclasses se déroule entre deux modes de production en opposition.
L'existence du chômage signifie que les éléments d'un nouveau mode de production(communiste) sont là et la hausse du taux de chômage signifie la hausse du taux de ces éléments. En plus le moteur de la naissance de ces éléments c'est la hausse de la productivité c'est à dire qu'inévitablement ces éléments(chômeurs.ses) seront dominants. D'où le déclin historique du capitalisme-salariat qu'on observe en occident depuis 40 ans. Mais en même temps tant que les éléments du capitalisme-salariat sont dominants, même s'ils sont en déclin, les éléments du mode de production minoritaire ne peuvent pas s'imposer politiquement. C'est ce qui explique l'échec historique du communisme depuis la publication du Manifeste communiste il y a plus de 170 ans, l'URSS (considérée aujourd'hui faussement comme un régime communiste) n'ayant été qu'un capitalisme-salariat de pénurie .
C'est le rapport de force économique entre le capitalisme-salariat et le chômage qui détermine la possibilité de la révolution communiste. C'est lorsque les chômeu.rs.ses seront majoritaires dans la population active que l'idéologie communiste pourra être comprise par la grande majorité et par conséquent possibilité de révolution communiste. Elle ne peut jamais être l'oeuvre d'une minoritaire révolutionnaire même s'ils ont chacun le QI d'Einstein. La société communiste est donc le stade où la démocratie devient vraiment réelle.
Le XXIe siècle verra nécessairement l'explosion du chômage (et le basculement inévitable de la majorité de la population dans ce chômage) avec l'industrialisation de nouveaux pays sur le marché mondial et l'accélération de la robotisation. Dans cette phase de raréfaction de l'emploi salarié, le revenu minimum universel sera la base de toute politique progressiste. Mais cela ne suffit pas, ce revenu minimum n'est que transitoire, il faut politiquement un Parti communiste des chômeu.rs.ses indépendant, dès aujourd'hui, pour préparer et assurer la transition révolutionnaire vers la société communiste. Sans un tel parti politique, comme nous le voyons déjà avec l'insurrection armée des pro-Trump et l'impuissance des Démocrates(ils ont été au pouvoir de 2008-2016, c'est leur échec qui a amené Donald Trump à la présidence des USA), la défense de la démocratie et l'abolition définitive du chômage seront impossibles.
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