L’internationale ne sauvera pas le genre humain
Elle est en place, mais ce n’est pas celle qu’on nous avait promise. Si une « internationale » règne en ce moment sur le monde, c’est bien celle de la finance.
D’un autre côté, nous ne devrions pas être surpris. Les membres de ce milieu très fermés peuvent facilement se payer des voyages et maîtrisent mieux les langues étrangères que les populations qu’ils oppriment. Cerise sur le gâteau, ils ont un accès privilégié aux technologies les plus coûteuses et sont mieux équipés pour communiquer.
Ces hommes et femmes, sans foi ni loi, n’hésitent pas à imposer leurs règles. Celles qui leur permettent de faire toujours plus de profit. Ils nous obligent à acheter des éthylotests, des vestes fluorescentes ou même des vaccins.
Ils partent du principe que c’est la production qui offre des débouchés aux produits, et sont prêts à transformer la planète en désert pour fabriquer les biens qui répondront aux besoins qu’ils auront créés pour nous, de toutes pièces.
Ils ne reculent devant aucun sophisme et maîtrisent les rouages de la psychologie de masse. En manipulant les quelques leviers dont ils disposent dans les médias (peur, haine, culpabilité, pitié, envie) ils condamnent des peuples à la misère, à la guerre ou à l’apathie.
Ils mènent une guerre de tranchées. Chacune de leurs victoires (fin de l’étalon or en 1971, interdiction faite aux États d’emprunter à leur banque centrale en 1973, indépendance politique de la banque centrale européenne en 1998…) est consolidée jusqu’à être considérée comme un dogme, puis ils passent à l’étape suivante.
Ce monde de la finance n’est heureusement pas tout-puissant. Et sa principale faiblesse réside dans le fait qu’il a besoin de nous. Si ce n’était pas le cas, cela ferait longtemps que nous serions réduits à l’esclavage et subirions le fouet pour travailler avec plus d’ardeur. La seule raison pour laquelle ils nous ont laissés accéder à notre niveau de vie actuel, c’est que nous étions plus « rentables » le ventre plein et dans un logement confortable que le ventre vide et sous une bâche ou à la rue. Hélas, cela risque de ne pas durer.
Malgré leurs assauts répétés pour anéantir notre modèle social et nous faire régresser vers une société dans laquelle les richesses seraient toujours de moins en moins bien réparties, ils ont besoin du peuple, et si ce n’est plus pour ses bras, ce sera pour son intellect ou même son imagination. La résistance reste donc possible.
Ces gens-là, en effet, ne sont motivés que par le profit et ne peuvent rien imaginer qui soit utile à autre chose. Leur force est de tout transformer en or, mais c’est aussi leur faiblesse. Pour laisser émerger des concepts générateurs de richesses, ils doivent tolérer chez leurs esclaves un espace de liberté, et c’est depuis cet espace qui nous est concédé que nous devons agir.
Obsédés par le profit, les affameurs des peuples chercheront le meilleur moyen de faire de l’argent avec ce qui nous servira d’armes. Ce fut le cas avec les réseaux sociaux dans quelques pays du Maghreb, ce sera encore le cas avec d’autres technologies, toutes celles qu’ils ne maîtrisent pas bien, mais qu’ils mettent à disposition du public en échange de quelques deniers.
À tous ceux qui ont choisi le camp adverse à celui de la finance et de la surconsommation, je propose de réfléchir à tout ce que la science et les nouvelles technologies nous apportent pour résister. Que ce soit pour nous libérer de nos chaînes ou pour frapper le système qui nous opprime, toutes les nouveautés, toutes les découvertes et toutes les avancées technologiques doivent être repensées de façon à stopper les assauts du monde de la finance, puis à le faire reculer.
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