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L’Iran brouille les pistes pour la cause palestinienne

Le scénario émergent caractérisé par l’intervention de milices et de groupes terroristes alignés sur l’Iran dans le conflit en cours à Gaza n’est rien de moins qu’une véritable catastrophe stratégique dans la question palestinienne. Non seulement il sape l’identité de Gaza aux yeux du public mondial, mais il occulte également la complexité du conflit en le transformant en un champ de bataille géopolitique opposant Israël et les États-Unis à l’«  Axe de la résistance  » dirigé par l’Iran.

L’aspect déroutant réside dans l’incapacité collective de toutes les parties à saisir le danger imminent de cet enchevêtrement à plusieurs niveaux. Ils laissent la cause palestinienne, qui a été traitée pendant des décennies par beaucoup comme une question d’exploitation intéressée, glisser dans une nouvelle arène d’opportunisme et de tromperie. En substance, le contexte actuel représente un nouveau chapitre de l’histoire de l’instrumentalisation de la cause palestinienne pour les intérêts des acteurs régionaux, aux dépens de la cause elle-même et du peuple palestinien.

Ceux qui sont déconcertés par cette analyse doivent se poser la question  : Les milices terroristes houthies croient-elles vraiment que les tirs de roquettes depuis le Yémen mettront fin aux opérations militaires israéliennes à Gaza  ? Les milices terroristes sont-elles convaincues que les attaques contre les forces américaines en Irak et en Syrie mettront fin au conflit à Gaza  ? Qu’en est-il des interventions soigneusement calculées du Hezbollah libanais - essaient-ils vraiment d’alléger la pression militaire sur leurs camarades du mouvement terroriste Hamas  ?

La vérité est qu’aucun de ces acteurs ne s’intéresse véritablement à l’amélioration du peuple palestinien ou de la cause palestinienne. Au contraire, ils sont tous pris dans l’engrenage d’un certain agenda iranien qui se joue sur la scène de la géopolitique du Moyen-Orient, où le rationalisme est perdu et où toutes les parties impliquées adhèrent au rôle qui leur est assigné par Téhéran sans penser aux conséquences. Il serait imprudent de croire que ces milices terroristes, avec leurs idéologies régressives, ont le sens stratégique nécessaire pour prévoir les conséquences de leurs actions. Elles ne sont rien d’autre que des seigneurs de la guerre et des mercenaires qui se nourrissent de la cacophonie des coups de feu et de la perte tragique de vies innocentes. Parmi eux, il n’y a pas l’ombre d’une vision pour un État souverain ou d’une feuille de route pour l’avenir d’un peuple.

L’ingérence des factions terroristes soutenues par l’Iran dans le conflit de Gaza est sans aucun doute une erreur stratégique colossale contre la cause palestinienne. Le silence collectif des pays arabes sur ces interventions aggrave la crise et limite considérablement la marge de manœuvre diplomatique des États arabes dans la recherche d’une solution politique juste et cohérente à la question palestinienne.

Au minimum, il est nécessaire de formuler une position arabe commune qui rejette avec véhémence ces interventions. De telles interventions sont non seulement préjudiciables à la cause, mais ne sont rien d’autre qu’une propagande vociférante qui a des conséquences catastrophiques, en particulier pour la population palestinienne. On pourrait penser que ces interventions pourraient forcer Israël et ses alliés occidentaux à accélérer la mise en œuvre d’une solution à deux Etats. Cependant, cette hypothèse s’avère inexacte au vu des preuves existantes. Au contraire, l’imbrication de ces cartes géopolitiques offre la possibilité de déformer la question. Il est ainsi plus facile de présenter la question comme un conflit religieux ou une lutte contre le terrorisme, opposant le monde dit libre aux organisations terroristes dirigées par l’Iran. Avec le temps, les aspects particuliers de la question palestinienne s’estompent, en particulier face à la sensibilité mondiale au spectre du terrorisme.

La colossale présence militaire américaine n’a jusqu’à présent pas réussi à endiguer le flot des guérillas terroristes iraniennes.

Hassan Nasrallah avait déclaré la «  préparation matérielle  » de sa milice au combat, ignorant la perspective de la destruction, de la ruine et de l’effusion de sang innocent. Le chef du Hezbollah sait qu’après le lancement du premier missile américain, il se repliera rapidement dans les tunnels et abandonnera la population civile à un sort inévitable orchestré par ces agents du chaos. Ces milices terroristes opèrent au-delà des règles d’engagement traditionnelles, ce qui les rend inaccessibles aux mesures de dissuasion militaires conventionnelles. Cela explique leur attitude indifférente à l’égard du renforcement massif de l’armée américaine au Moyen-Orient, qui sert à dissuader et à intimider les armes terroristes de l’Iran et à empêcher leur implication dans le conflit de Gaza. Il est impératif que toutes les parties reconnaissent la vérité. L’extension du conflit au Moyen-Orient signifie que la question palestinienne devient un dossier parmi d’autres au milieu des nombreux conflits régionaux. Cet éloignement des droits légitimes et des autres constantes de la question constitue le plus grand danger.

La préoccupation la plus pressante est la conviction croissante de l’Iran qu’une extension de la guerre est inévitable, ce qu’il exprime publiquement. Cette conviction se retrouve dans les déclarations de hauts fonctionnaires iraniens, dont le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian. La situation dépasse le simple concept de menace.

Les interventions continues des milices terroristes sur le terrain indiquent une volonté délibérée d’entraîner les Etats-Unis et Israël dans un conflit régional généralisé. Un tel conflit sert les intérêts personnels de ces milices, met fin aux accords de paix et offre au régime iranien un moyen de sortir de ses difficultés internes. De cette manière, le régime peut vivre avec des slogans et des commandements sans fin pour les années à venir. Il n’est donc pas farfelu d’imaginer un scénario dans lequel les Etats-Unis seraient contraints à un conflit militaire sous la pression d’une réalité qui se dégrade rapidement. La décision d’une intervention américaine dépend maintenant du comportement du bras long terroriste de l’Iran. Restera-t-il dans les limites autorisées par les Etats-Unis, ou franchira-t-il les lignes rouges et ne laissera-t-il à la Maison Blanche qu’un choix inexorable  ?


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2 réactions à cet article    


  • Seth 8 décembre 2023 15:19

    L’IRAN BROUILLE... l’écoute. smiley


    • Com une outre 8 décembre 2023 16:31

      Et bla bla bla, on a compris que vous êtes un musulman juif sioniste anti-chiite , espèce rare et particulièrement décervelée. Ce qui empêche toute honnêteté intellectuelle.

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