L’IVG dans la Constitution, une discutable hiérarchie des valeurs
Les élus nationaux vont donc voter solennellement en Congrès l’inscription de l’Interruption Volontaire de Grossesse dans la Constitution. Tout le monde ou presque s’en félicite. La France est le premier pays à le faire, argument répété en boucle mais qui n’a pas grande valeur.
Le fait d’être le premier pays montre l’envie de donner une leçon au monde mais ne renseigne pas sur le fond.
Je ne suis pas favorable à l’inscription de textes particuliers dans une Constitution, qui doit rester générale. Sans quoi il faut inscrire une longue liste de droits et principes divers. Ce n’est pas l’endroit.
Je ne suis pas une femme et je n’ai peut-être pas les conditions requises pour juger de la chose. Je sais que beaucoup de femmes ont souffert des suites d’avortements clandestins non médicalisés.
La contraception préventive reste préférable. Je me situe dans la ligne de feu la ministre Simone Weil : l’avortement doit rester le plus exceptionnel possible.
Un slogan répété hier sur les ondes est que les femmes peuvent disposer de leur corps selon leur volonté. C’est une chance car à d’autres époques ont attendait qu’elle fournissent des bras et des soldats au pays, comme on demandait aux hommes de mourir pour ce pays. Mais on oublie que la femme n’est pas seule : l’homme doit aussi avoir une part de responsabilité.
Je serais malvenu de critiquer l’avortement alors que j’en ai bénéficié. Mais ce n’est pas aisé, même si ce n’est pas l’homme qui subit l’intervention. Pour éviter cette situation et pour d’autres raisons, je pense aujourd’hui que la réserve masculine est préférable à l’élan spontané – qui peut générer une irresponsabilité à l’égard des conséquences.
Je ne dis pas cela par sympathie pour le féminisme, j’en ai très peu, mais parce que la dissymétrie femmes-hommes est un point qui fonde une grande part des relations, et qu’il faut la gérer avec souplesse et amitié.
Bon, va pour la constitutionalisation du sujet, c’est un symbole, les hommes se sentent obligés, le 8 mars approche, bref je ne suis pas sûr que ces raisons soient si bonnes. On nous dit : c’est pour que la question ne puisse pas être supprimée par une loi au cas où les majorités changeraient.
Alors si l’avortement est sacralisé au point d’être aussi intouchable que la loi fondamentale d’un pays, la Constitution, alors je n’adhère pas. Je ne vois pas les choses ainsi. Je pense que l’on fait fausse route. La hiérarchie des importances n’est pas respectée car le droit à l’avortement est à mon avis inférieur aux Droits de l’Homme et à la souveraineté nationale, à la liberté, à l’égalité.
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