L’oligarchie mondiale choisit l’Amérique latine en 2024
L'Amérique latine semble connaître des changements politiques majeurs, avec l'élection de Javier Milei en Argentine, par exemple, ou l'attrait de plusieurs pays latino-américains envers les BRICS. Mais, ce ne sont que des façades. La région se prépare, en fait, à abriter les puissants capitalistes qui précipitent actuellement le monde dans la guerre nucléaire mondiale.
En novembre 2023, l'Argentine a élu Javier Milei à la présidence du pays. Cette élection a entraîné un buzz médiatique. Javier Milei promet la suppression de la Banque centrale argentine, une institution centrale dans le contrôle monétaire et financier du pays depuis des décennies. Le président argentin veut également dollariser l'économie argentine, abandonner, en un mot, la monnaie nationale, le peso argentin, au profit du dollar américain en tant que monnaie officielle du pays prétend stabiliser l'économie argentine, lutter contre l'inflation élevée et attirer les investissements étrangers en créant un environnement monétaire plus prévisible et stable. Milei semble ignorer que le dollar est au bord du gouffre lui-même.
L'inflation élevée est, il est vrai, un problème récurrent en Amérique latine, dépassant souvent les 40 % par an, et menaçant en permanence le pouvoir d'achat des populations. La dévaluation fréquente du peso argentin créé des incertitudes pour les entreprises et les investisseurs, entravant le développement économique du pays.
La suppression de la Banque centrale pourrait compromettre la capacité du gouvernement à réguler l'économie et à répondre aux crises financières. La dollarisation entraîne, de fait, une perte de souveraineté monétaire pour l'Argentine.
Le style de Milei devrait créer des tensions avec l'administration de Joe Biden. Mais, Milei reste, en fait un ardent défenseur du libéralisme économique, ce qui convient parfaitement aux intérêts américains. Milei serait-il une créature de Washington, n'adoptant un style oratoire extrême que pour conquérir le pouvoir ?
Au Brésil voisin, le président Luiz Inácio Lula da Silva, communément appelé Lula, adopte également des prises de position sur la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza qui interpellent le prêt-à-penser. Lula, lors de son mandat présidentiel précédent, a déjà fait entrer son pays dans les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud.)
Son soutien apparent à la Russie pourrait entraîner des désaccords avec l'administration de Joe Biden aux États-Unis, mais cela ne doit pas occulter l'essentiel : Comme Milei en Argentine, Lula mène une politique ultralibérale et souhaite, lui aussi, dollariser l'économie du pays. Il semble que, là encore, les bravades électoralistes ne cachent une soumission totale aux intérêts de Washington.
Convoitises sur la région
L'Amérique centrale, la Colombie et l'Amazonie connaissent, certes, des sécheresses qui impactent l'agriculture et la production alimentaire. D'autres régions ont été confrontées à des pluies intenses, comme le nord du Mexique, le Paraguay, l'Uruguay et certaines parties de l'Argentine. Les pays d'Amérique latine doivent s'adapter à ces nouvelles conditions météorologiques imprévisibles.
Mais ces difficultés touchent la planète entière, et, en 2024, l'Amérique latine reste l'objet d'une attention particulière des milliardaires qui font et défont notre monde. La région a surpassé les prévisions économiques en enregistrant une croissance économique de 2,2 %, dépassant ainsi les 1,7 % initialement anticipés. Cette performance économique au-dessus des attentes constitue un appel d'air pour la finance internationale vers l'Amérique latine.
Si la région reste confrontée à une inflation élevée qui a des répercussions négatives sur la stabilité économique et le pouvoir d'achat des citoyens. La croissance économique en 2024, supérieure aux prévisions en 2023, est un indicateur positif, qui peut aider à maîtriser partiellement l'inflation en stabilisant la demande intérieure.
La dévaluation monétaire fréquente, par ailleurs, déstabilise l'économie et décourage les investissements étrangers. Là encore, la croissance économique supérieure aux prévisions en 2023 restaure la confiance des investisseurs en créant un environnement économique plus prévisible.
Plusieurs pays d'Amérique latine vont probablement réélire leurs dirigeants, ne serait-ce que parce que leurs élections sont contrôlées par les intérêts mondialistes. En fait, l'Amérique latine s'installe dans le rôle de spectateur en 2024. Dans un monde en proie à des tensions internationales croissantes, la région devient un havre de stabilité en comparaison. Les investisseurs internationaux cherchent des endroits sûrs pour leurs capitaux et eux-mêmes, à l'abri des conflits internationaux.
La Patagonie est une région riche en eau douce et épargnée par les températures extrêmes, c'est là que se trouve l'avenir de la planète. C'est pourquoi, malgré des lois alors restrictives, le milliardaire britannique Joe Lewis, la famille Benetton ou Ted Turner, avaient acquis, en toute illégalité, dans les années 1990, des terres immenses dans la région. L'arrivée au pouvoir du président ultralibéral et climatosceptique Javier Milei, fait opportunément sauter l'obstacle des lois protectrices qui encadraient strictement la propriété terrienne et limitaient les acquisitions de terres par des étrangers, depuis le 29 décembre.
Parmi les plus de 300 lois modifiées ou abrogées par ce décret, l'une d'entre elles était la loi 26.737, communément appelée "Ley de tierras" (loi sur les Terres), en vigueur depuis 2011. Cette loi avait pour objectif de protéger les terres rurales en limitant le droit de propriété des étrangers sur ces terres, ainsi que leurs investissements dans le secteur agricole. Avant ces modifications, au maximum, 15 % des terres nationales et provinciales pouvaient être détenues par des étrangers, et l'acquisition de plus de mille hectares dans la zone agricole centrale, la plus productive du pays, était interdite pour les étrangers. Cette politique visait à garantir que les principaux produits d'exportation du pays restent en grande partie entre les mains des Argentins, contribuant ainsi aux réserves de devises étrangères du pays.
La loi interdisait également la propriété ou l'exploitation de terres riveraines des cours d'eau et de biens immobiliers situés dans des zones de sécurité frontalières. L'abrogation de la Ley de tierras ouvre la voie, pour les milliardaires de l'oligarchie, d'acheter des terres en Argentine sans aucune limite.
Comme en 14-18, comme en 39-45, l'Amérique latine redevient donc une destination d'investissement et d'exil des riches et des puissants, en Patagonie par exemple. Tout le monde sait que lorsque la guerre déchirera l'Europe, l'Amérique latine, comme les autres régions éloignées des conflits entre grandes puissances, seront les greniers alimentaires et les pourvoyeurs en minerais. Simplement, cette fois-ci, les Etats-Unis seront anéantis.
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