L’OTAN ou Le ridicule tue
1. Concept stratégique 2022 de l’OTAN ; 2. Document tragi-comique… ; 3. De l’expansion de l’OTAN à la destruction de l’Ukraine… ; 4. La Russie : un impossible partenaire ? ; 5. Après l’Ukraine et la Russie : Taïwan et la Chine… ; 6. Accords de Minsk : une fumisterie totale de l’OTAN et de l’Occident mondialiste de pair avec Porochenko !...
1. Concept stratégique 2022 de l’OTAN
Le président des États-Unis, Joe Biden, veut que l’OTAN se pose en face de la Chine en Asie tout comme elle se pose en face de la Russie en Europe. Elle a ainsi invité, à son dernier sommet tenu en juin 2022 à Madrid, quatre pays de la région Asie-Pacifique, soit l’Australie, le Japon, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande.
Le document de douze pages Concept stratégique 2022 de l’OTAN a été adopté à ce sommet de Madrid (1).
Ce document Concept stratégique est le deuxième document le plus important pour cette organisation après celui de sa création en 1949.
Elle a émis jusqu’à aujourd’hui huit documents Concept stratégique. Le premier l’a été en 1950 ; et il a ensuite été actualisé à sept reprises, soit en 1952, en 1957, en 1968, en 1991, en 1999, en 2010 et en 2022.
Il y en a donc eu quatre pendant la guerre froide ; et quatre ensuite, après la dissolution de l’URSS (en 1991).
Il a ainsi, depuis la fin de la guerre froide, été actualisé tous les dix ans environ. Celui de 2010 a été adopté au sommet de Lisbonne.
Le document de 2022 désigne clairement la Russie comme l’ennemi numéro un : « la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés et pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique (p. 4, point 8) ».
La Chine vient en deuxième : « La République populaire de Chine affiche des ambitions et mène des politiques coercitives qui sont contraires à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs. (p. 5, point 13) » ;
Nous travaillerons ensemble de manière responsable, en tant qu’Alliés, pour répondre aux défis systémiques que la République populaire de Chine fait peser sur la sécurité euro-atlantique […]. Nous […] nous prémunirons contre les procédés coercitifs employés par la République populaire de Chine ainsi que contre ses tentatives visant à diviser l’Alliance. (p. 5, point 14 ; voir aussi p. 10, point 43) »
L’OTAN compte donc établir des liens avec de nouveaux partenaires dans la région indo-pacifique :
L’OTAN attache de l’importance à l’Indo-Pacifique, car l’évolution de la situation dans cette partie du monde est susceptible d’avoir des incidences directes sur la sécurité euro-atlantique. Dans cette zone, nous entretiendrons un dialogue et une coopération avec nos partenaires actuels ainsi qu’avec de nouveaux partenaires, afin de répondre aux défis interrégionaux et de défendre nos intérêts de sécurité communs. (p. 11, point 45)
2. Document tragi-comique…
Ce document de 2022 de l’OTAN est tragi-comique à bien des égards. En voici des exemples :
« L’OTAN aspire à un monde plus sûr pour tous ; nous nous attachons à créer l’environnement de sécurité qui permettra de faire advenir un monde sans armes nucléaires. (p.1, Préface) »
Nous avons une vision claire du monde que nous voulons : un monde où la souveraineté, l’intégrité territoriale, les droits de la personne et le droit international sont respectés et où chaque État peut choisir sa propre voie, sans subir d’agression ou de contrainte ni s’exposer à la subversion. […] Nous sommes unis, en tant qu’Alliés, pour défendre notre liberté et contribuer à l’édification d’un monde plus pacifique. (p. 2, Préface)
« L’Alliance a une vocation défensive. (p. 3, point 1 ; voir aussi p. 6, point 20) » « L’OTAN ne cherche pas la confrontation et ne représente aucune menace pour la Fédération de Russie. (p. 4, point 9) » « L’OTAN s’emploie à créer l’environnement de sécurité qui permettra de faire advenir un monde sans armes nucléaires […]. (p. 8, point 33) » « L’élargissement de l’OTAN est une réussite historique. Il a renforcé l’Alliance, apporté la sécurité à des millions de citoyens européens et contribué à la paix et à la stabilité dans la zone euro-atlantique. (p. 10, point 40) » « Les décisions relatives aux adhésions sont prises par les Alliés, et aucune tierce partie n’a son mot à dire dans ce processus. (p. 10, point 40) »
Nous continuerons de développer nos partenariats avec la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie et l’Ukraine pour faire avancer la paix, la stabilité et la sécurité dans la zone euro-atlantique, qui sont dans notre intérêt commun. Nous confirmons la décision prise concernant la Géorgie et l’Ukraine au sommet de Bucarest, en 2008, ainsi que toutes les décisions ultérieures se rapportant à ces pays. (p. 10, point 41)
« Investir dans l’OTAN est le meilleur moyen […] de contribuer à la paix et à la stabilité dans le monde. (p. 12, point 47) » « L’OTAN est indispensable à la sécurité euro-atlantique. Elle est la garante de la paix, de la liberté et de la prospérité de nos pays. (p. 12, point 49) »
3. De l’expansion de l’OTAN à la destruction de l’Ukraine…
Dans les faits, l’OTAN s’est dépêchée après la fin de l’URSS d’aller enrôler les pays de l’ancien bloc de l’Est, alors qu’il n’y avait plus aucune menace en provenance de la Russie et que des promesses de ne pas s’étendre vers l’est avaient été formellement données à Gorbatchev au début des années 1990.
Cette expansion belliqueuse, cette offensive militaire vers les frontières de la Russie a créé chez cette dernière une tension qui est progressivement devenue insupportable ; et qui a fortement contribué à ce qu’elle entre finalement, en février 2022, en guerre contre l’Ukraine, dont l’OTAN avait annoncé en 2008 l’adhésion future dans ses rangs.
La provocation est un premier pas dans la guerre. Elle fait partie intégrante de la guerre.
En date du 29 mars 2023, il y a eu chez les civils ukrainiens plus de 8400 morts et plus de 14 000 blessés ; et plus de 18 millions de personnes ont fui l’Ukraine, soit le plus rapide mouvement de population forcé depuis la Deuxième Guerre mondiale (estimations de l’ONU, qui précise cependant que le nombre réel des victimes civiles pourrait être considérablement plus élevé) (2). La population de l’Ukraine était de 44 millions de personnes en 2018. Chez les soldats, les deux parties confondues, il y a sûrement plus de 100 000 morts et peut-être même jusqu’à 200 000, et peut-être jusqu’à trois fois plus de blessés.
L’Ukraine est dévastée. Mais elle risque de finir par être complètement détruite à cause de la surenchère constante des États-Unis et des autres pays de l’OTAN dans la fourniture d’armements toujours davantage puissants et dévastateurs à l’armée ukrainienne, ce qui entraîne automatiquement une réaction au moins aussi dévastatrice de la part de l’armée russe. (3)
L’OTAN a le culot après ça de dire qu’elle est une organisation purement défensive ; que son élargissement est une réussite historique qui a apporté la sécurité à des millions d’Européens et qui a contribué à la paix et à la stabilité dans la zone euro-atlantique ; qu’aucune tierce partie, en l’occurrence évidemment la Russie, n’a de mot à dire sur son expansion dans les pays de l’Est ; que son organisation ne cherche pas à confronter la Russie ni à la menacer ; et qu’elle contribue à édifier un monde plus pacifique, plus sûr pour tous, plus stable, plus prospère et à l’abri du nucléaire…
Avec l’OTAN, le ridicule tue…
L’élargissement et les actions de l’OTAN ont carrément mené au massacre du peuple ukrainien, ainsi qu’au chaos dans l’humanité et à son possible anéantissement dans le nucléaire.
L’Aut’Journal au jour le jour a publié, le 8 mars 2022, un texte signé par Gabriel Laverdière et intitulé à la perfection : « De l’expansion de l’Otan à la destruction de l’Ukraine » (4).
Cet article compile 20 déclarations de politiciens, de chefs d’État, de politologues, etc., qui ont, de 1994 à 2022, averti ou expliqué que l’expansion de l’OTAN en Europe de l’Est était une erreur monumentale.
Les conséquences futures de cette gigantesque provocation de la Russie évoquées dans ces déclarations se sont réalisées ou sont largement en voie de l’être : une nouvelle guerre froide ; une rupture des relations des États-Unis avec la Russie ; une guerre de l’Occident contre la Russie ; une guerre en Europe de l’Est avec nécessité d’utiliser des armes nucléaires ; une invasion russe de l’Ukraine ; une guerre dévastatrice de la Russie contre l’Ukraine ; etc.
Voici ces 20 déclarations ; dix d’entre elles ont ici été mises en partie ou en totalité en caractères gras, parce qu’elles illustrent encore mieux que les autres la tromperie, l’hypocrisie complète de ce document Concept stratégique 2022 qui prétend que l’OTAN agit pour la sécurité de ses membres, la stabilité euro-atlantique et la paix dans le monde :
1. 1994 : Ted Galen Carpenter, expert en politique internationale : « l’expansion de l’Otan « constituerait une inutile provocation de la Russie ».
2. 1996 : William James Perry, ministre de la Défense [1994-1997] sous Clinton : « l’élargissement de l’Otan était responsable de « la rupture des relations avec la Russie ».
3. 1997 : Paul Keating, premier ministre de l’Australie [1991-1996] :
La décision d’élargir l’Otan en invitant la Pologne, la Hongrie et la République tchèque à y prendre part et en proposant la même chose à d’autres nations – autrement dit en déplaçant la démarcation militaire européenne jusqu’aux frontières de l’ex-URSS – c’est, selon moi, une erreur que l’on pourra ultimement comparer aux mauvais calculs stratégiques ayant empêché l’Allemagne d’intégrer le système international, au début du [XXe] siècle.
4. 1997 : 50 experts en politique étrangère, soit d’anciens sénateurs, des officiers militaires, des diplomates, etc. ont signalé, dans une lettre envoyée au président Clinton :
Nous soussignés pensons que les manœuvres actuelles des États-Unis pour élargir l’Otan […] constituent l’une des pires erreurs politiques de son histoire. De notre avis, l’expansion de l’Otan aura pour effet de réduire la sécurité de ses membres et de mettre en péril la stabilité européenne.
5. 1997 : Jack F. Matlock Jr., ex-ambassadeur des États-Unis en URSS [1987-1991] : « loin d’améliorer la sécurité des États-Unis, de ses alliés et des nations qui souhaitent intégrer l’Alliance, [l’expansion de l’Otan] risquait plutôt de provoquer la plus grave menace à la sécurité américaine depuis le démantèlement de l’Union soviétique. »
6. 1998 : George Kennan, stratège renommé en matière de politique internationale et ex-ambassadeur des États-Unis en URSS [en 1952] :
À mon avis, c’est le début d’une nouvelle guerre froide. […] Je pense que c’est une erreur tragique. […] Évidemment, la Russie réagira avec hostilité, et puis [les partisans de l’expansion de l’Otan] diront qu’ils nous avaient toujours mis en garde contre les Russes, qu’ils sont naturellement hostiles – mais c’est tout simplement faux.
7. 1999 : Pat Buchanan, journaliste et homme politique américain : « En déplaçant les frontières de l’Otan jusqu’au seuil de la Russie, nous avons prévu à l’ordre du jour du XXIe siècle un affrontement. […] Sommes-nous vraiment prêts à user d’armes nucléaires pour défendre l’Europe de l’Est ? »
8. 2008 : Bill Burns, directeur de la CIA [depuis 2021] : « pour [la Russie], l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan constitue un fait absolument inacceptable » ; « la présence de l’Ukraine au sein de l’Otan ne saurait être conçue comme autre chose qu’une atteinte directe aux intérêts de la Russie ».
9. 2014 : Henry Kissinger, diplomate et politologue américain : « pour la Russie, l’Ukraine ne saurait être un pays étranger comme les autres » ; « l’Ukraine ne doit pas rejoindre l’Otan » ; « si l’Ukraine doit survivre et prospérer, il lui faut n’être l’avant-poste ni de l’Est ni de l’Ouest – il lui faut opérer comme un pont entre les deux ».
10. 2014 : Malcolm Fraser, premier ministre de l’Australie [1975-1983] : « l’élargissement [de l’Otan] vers l’Est est une manoeuvre provocatrice, imprudente, qui envoie un signal très clair à la Russie [et risque d’entraîner] une situation difficile et extraordinairement dangereuse ».
11. 2014 : Stephen Cohen, chercheur renommé spécialisé dans les études russes : « si [les États-Unis] déploient les forces de l’Otan jusqu’aux frontières russes, cela va forcément militariser la situation [et] la Russie ne reculera pas, c’est pour elle une question de survie ».
12. 2015 : Bob Gates, ministre de la Défense des États-Unis [2006-2011] :
Le fait d’avoir convaincu Gorbachev d’accepter que l’Allemagne réunifiée fasse partie de l’Otan avait été une victoire décisive. Mais c’était une erreur que de se préparer à intégrer, si tôt après la chute de l’Union soviétique, un aussi grand nombre d’États qui lui avaient été auparavant soumis. […] Tenter d’intégrer la Géorgie et l’Ukraine dans l’Otan dépassait les bornes. Les racines de l’Empire russe remontent jusqu’à Kiev au IXe siècle, alors il s’agissait d’une provocation tout particulièrement monumentale.
13. 2015 : John Mearsheimer, politologue :
Les dirigeants américains et européens ont commis une erreur en tentant de faire de l’Ukaine un bastion occidental à la frontière de la Russie. […] Les États-Unis et leurs alliés européens sont maintenant confrontés à un choix concernant l’Ukraine. Ils peuvent poursuivre leur politique actuelle, qui ne fera qu’exacerber les hostilités avec la Russie et dévaster l’Ukraine dans le processus […]. Ou bien ils peuvent […] œuvrer à la création d’une Ukraine prospère mais neutre, qui ne menace pas la Russie et permet à l’Occident de rétablir ses relations avec Moscou.
14. 2015 : Noam Chomsky, penseur renommé : « le projet d’intégrer l’Ukraine à l’Otan « ne protège pas l’Ukraine, mais fait plutôt peser sur elle la menace d’une guerre dévastatrice ».
15. 2018 : Vladimir Pozner, journaliste russo-américain : « pour la Russie, l’expansion de l’Otan est inacceptable et […] un compromis devrait inclure « la garantie que l’Ukraine ne devienne pas membre de l’Otan ».
16. 2021 : Sir Roderic Lyne, ex-embassadeur britannique en Russie [2000-2004] :
au sommet de l’Otan à Bucarest en 2008, l’Occident a commis une erreur fatale en avançant l’idée d’une intégration de la Géorgie et de l’Ukraine. […] c’était stupide à tout point de vue. Si on voulait déclencher une guerre avec la Russie, on ne trouverait pas meilleure façon d’y arriver.
17. 8 février 2022, juste avant le début de la guerre : Jeffrey Sachs, économiste américain :
Les alliés occidentaux de l’Ukraine affirment la protéger en défendant son droit d’adhérer à l’Otan, mais c‘est le contraire qui s’avère. En se portant à la défense d’un droit purement théorique, ils mettent en jeu la sécurité de l’Ukraine en faisant augmenter les risques d’une invasion russe.
18. 2022, avant le début de la guerre : George Beebe, ex-directeur d’analyse de la Russie à la CIA et conseiller spécial du vice-président Cheney pour la Russie et l’Eurasie :
Les Russes n’ont pas cessé d’envoyer des signaux que nous n’avons pas compris. Les signaux sont d’ordre négatif, comme de déployer des troupes à la frontière, et de faire savoir qu’un rapprochement de l’Ukraine avec l’Otan ou un partenariat stratégique avec les États-Unis représentaient des lignes rouges inacceptables.
19. 2022 : Ted Galen Carpenter, expert en politique internationale : « Nous savons depuis très longtemps que l’expansion de l’Otan ne pouvait mener qu’à la tragédie. Nous subissons désormais les conséquences de l’arrogance américaine. »
20. 2022 : Pino Arlacchi, sociologue et politicien italien, et ancien sous-secrétaire général des Nations Unies [1997-2002] : « la cause fondamentale de la crise ukrainienne est l’expansion incessante de l’Otan. […] À mon avis, la solution est assez simple. La solution fondamentale dépend des États européens, qui devraient déclarer que l’Otan n’acceptera pas l’Ukraine en son sein. »
4. La Russie : un impossible partenaire ?
L’OTAN écrit aussi, dans ce document de 2022 : « Compte tenu des politiques et des agissements hostiles de la Fédération de Russie, nous ne pouvons pas la considérer comme un partenaire. (p. 4, point 9) »
Certes, sauf que Poutine, quand il est devenu président de la Russie (en 1999 par intérim et en 2000 de plein exercice), a voulu se rapprocher de l’Occident encore plus que son prédécesseur Eltsine. Ainsi, pendant son premier mandat, il a, d’une part, proposé à l’Union européenne que la Russie en devienne membre et que soit ainsi créé un marché économique unique ; et, d’autre part, il a proposé aux États-Unis que la Russie entre dans l’OTAN.
On ne pouvait rêver plus belle occasion d’avoir enfin une Europe unifiée et démocratique de l’Atlantique à l’Oural. Mais les États-Unis ont refusé les deux propositions…
Ils ne voulaient pas d’une Europe entière unifiée et pacifique. Ils n’en veulent pas plus aujourd’hui. Ils ne pensent égoïstement qu’à leurs propres intérêts de suprématie, et leur devise est : « Diviser pour régner ». Ils ont ainsi toujours considéré, par exemple, qu’une politique ou un climat de détente entre l’Allemagne et la Russie serait contraire à leurs intérêts.
Ils ont aussi, au mépris de toutes les règles démocratiques et à l’inverse de ce qui est écrit dans ce document Concept stratégique 2022 de l’OTAN, pratiqué la subversion en suscitant en Ukraine la révolution orange de 2004 puis celle de Maïdan en 2014, s’alliant carrément pour cette dernière avec l’ultranationalisme ukrainien ou l’ukro-nazisme.
Ils se sont ainsi ingérés dans les affaires gouvernementales ukrainiennes sans se soucier un seul instant de la souveraineté de ce pays et du droit international, de façon à lui imposer leur propre vision, leur propre voie et leurs propres décisions.
De semblables manœuvres d’ingérence subversive de leur part dans les affaires gouvernementales d’un autre pays ont aussi eu lieu par exemple en République fédérale de Yougoslavie en 2000 (via le mouvement Otpor ou « Résistance »), en Géorgie en 2003 (via Kmara ou « Assez ! »), et en Biélorussie en 2001, 2004, 2005, 2006 (via Zubr ou « Bison »).
Elles ont été couronnées de succès dans la République fédérale de Yougoslavie et en Géorgie, tout comme en Ukraine en 2004 et en 2014, où les régimes pro-russes en place ont été changés pour des régimes pro-occidentaux.
Puis, de pair avec l’OTAN et les ultranationalistes ou néo-nazis ukrainiens, les États-Unis n’ont jamais une seule fois cherché à négocier une paix dans la guerre du Donbass, laquelle a ainsi fini par muer en l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.
Tout le monde se rend bien compte que les États-Unis et l’OTAN ne veulent qu’affaiblir la Russie en instrumentalisant l’Ukraine dans ce but. Ce conflit a ainsi été jusqu’ici une guerre par procuration des États-Unis et de l’OTAN contre la Russie en se servant de l’Ukraine. Mais il est maintenant devenu de plus en plus un conflit presque carrément ouvert entre les États-Unis/OTAN, qui sont pratiquement devenus une partie belligérante, et la Russie.
Le champ de bataille pourrait finir par muer vers le nucléaire et s’étendre de l’Ukraine à l’Europe.
5. Après l’Ukraine et la Russie : Taïwan et la Chine…
Cette guerre russo-ukrainienne a été entièrement provoquée par les États-Unis, l’OTAN et les ultranationalistes ukrainiens.
Puis, depuis le début de l’invasion en février 2022, Biden a poussé sans fin dans la surenchère en envoyant des armements toujours davantage puissants à l’Ukraine, faisant ainsi inéluctablement évoluer le conflit vers le nucléaire.
On est ainsi profondément incrédule quand on lit que l’OTAN reste disposée « à maintenir ouverts les canaux de communication avec Moscou pour gérer et réduire les risques, prévenir toute escalade et accroître la transparence (p. 4, point 9) ».
Tout ça n’est au reste pas encore assez belliqueux pour les États-Unis de Biden et l’OTAN, qui cherchent en plus à reproduire ce même scénario en Asie avec la Chine et Taïwan.
La visite provocatrice de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, à Taïwan en août 2022, qui a entraîné des manoeuvres militaires menaçantes de la Chine, permet « judicieusement », « commodément », à Biden et à l’OTAN d’aller systématiquement vers une escalade de conflit avec la Chine, comme ce qui s’est passé avec l’Ukraine et la Russie.
On reconnaît aisément le même processus. Ainsi, outre les ventes d’armes états-uniennes à Taïwan, l’administration Biden a approuvé, le 23 décembre 2022, à même le budget fédéral pour l’exercice se terminant en septembre 2023, une aide militaire de dix milliards $ à Taïwan sur cinq ans, soit jusqu’à deux milliards $ annuellement de 2023 à 2027. La Chine, furieuse, a procédé à d’imposantes manoeuvres militaires autour de l’île.
Biden et l’OTAN veulent de toute évidence déstabiliser l’Asie de la même façon qu’ils ont déstabilisé l’Europe.
Ces actions subversives des États-Unis et de l’OTAN qu’ils contrôlent ont mené l’humanité dans le chaos dans lequel on vit aujourd’hui et dans une nouvelle course aux armements. Le monde vit maintenant en permanence au bord du gouffre nucléaire, gracieuseté de l’OTAN et des États-Unis ou du mondialisme anglo-saxon.
Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN ; Joe Biden, président des États-Unis ; Boris Johnson, ex-premier ministre du Royaume-Uni ; Justin Trudeau, premier ministre du Canada ; etc. sont des hypocrites mondialistes hors pair et les plus dangereux terroristes qui soient contre l’humanité.
Poutine a ainsi entièrement raison d’accuser les États-Unis de vouloir déstabiliser le monde, que ce soit en Europe avec l’Ukraine et la Russie, en Asie avec Taïwan et la Chine, ou ailleurs dans le monde :
Le président russe Vladimir Poutine a accusé mardi [soit le 16 août 2022] les États-Unis de prolonger le conflit en Ukraine. Il a fait cette déclaration lors de la Conférence internationale sur la sécurité qui se tient à Moscou.
M. Poutine a en outre reproché aux États-Unis de vouloir « déstabiliser » le monde. Il a notamment invoqué la visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
« La situation en Ukraine montre que les États-Unis cherchent à faire traîner ce conflit [en Ukraine]. Et ils agissent de la même manière en cultivant la possibilité d’un conflit en Asie, en Afrique, en Amérique latine », a énuméré le président russe. (5)
6. Accords de Minsk : une fumisterie totale de l’OTAN et de l’Occident mondialiste de pair avec Porochenko !...
Les accords de « paix » de Minsk ont été une incroyable fumisterie totale du gouvernement ukrainien, de l’OTAN, de la France, de l’Allemagne et de… l’ONU !..., ainsi que, sans aucun doute, de l’OSCE…
Ces accords ont été pour ces parties non pas un outil pour amener la paix au Donbass, mais pour préparer la guerre contre les milices russophones de cette région et l’armée russe !... Il s’agissait de gagner du temps pour que l’OTAN puisse renforcer l’armée ukrainienne jusqu’à ce qu’elle soit en mesure de s’engager dans une guerre contre ces dernières…
Ce faisant, à même cette fumisterie, toutes ces parties ont été complices dans le crime contre l’humanité subi par les populations civiles russophones du Donbass entre 2014 et 2022. Pendant que l’armée ukrainienne comme telle se faisait renforcer par l’OTAN, ces populations ont reçu durant huit années une multitude de bombes de la part des milices néo-nazies engagées par Porochenko dans la Garde nationale de l’Ukraine en novembre 2014…
Outre ce crime contre l’humanité à l’encontre de ces populations russophones du Donbass, les buts avoués de cette fumisterie ont été à cent pour cent atteints, à savoir la guerre russo-ukrainienne que l’on connaît depuis février 2022… Cette fumisterie a ainsi également amené, à travers cette guerre, le massacre du peuple ukrainien, la dévastation de l’Ukraine, l’appauvrissement radical de tout l’Occident et particulièrement de l’Europe, et l’imminence d’une Troisième Guerre mondiale et de l’Apocalypse…
Tous ces éléments sont étudiés en détail dans le texte suivant : « Guerre du Donbass : un crime contre l’humanité commis par le gouvernement ukrainien » (6).
Notons que l’expression « crime contre l’humanité » porte beaucoup à confusion. Le mot « humanité » n’est pas ici à prendre au sens de « tous les humains », mais au sens de « caractère humain ».
André Lafrenaie
Notes
1. Concept stratégique 2022 de l’OTAN, adopté par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Madrid le 29 juin 2022, Bruxelles, Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, nato.int, 29 juin 2022, 12 p. :
https://www.nato.int/nato_static_fl2014/assets/pdf/2022/6/pdf/290622-strategic-concept-fr.pdf
Cette adresse internet du document en français renvoie cependant, en date du 10 avril 2023, uniquement au document en anglais. Pour accéder au document en français, on peut passer par le texte suivant de l’OTAN (section « Textes officiels ») :
« Les concepts stratégiques », mis à jour le 15 juillet 2022 :
https://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_56626.htm
2. « L’ONU et la guerre en Ukraine : les principales informations », Bruxelles, Nations Unies. Centre régional d’information pour l’Europe occidentale, unric.org, mise à jour le 29 mars 2023, voir sections : « Priorité à la protection des civils » ; « La plus grande crise de réfugiés en Europe de ce siècle » :
https://unric.org/fr/onu-et-la-guerre-en-ukraine-les-principales-informations/  ;  ;
3. Le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, a tout récemment, le 31 mars 2023, demandé un cessez-le-feu immédiat en Ukraine, car il craint une escalade irréversible : « Il est nécessaire d’arrêter maintenant avant qu’une escalade ne commence », […] ajoutant qu’une contre-offensive ukrainienne anticipée utilisant des armes fournies par l’Occident entraînerait « une escalade irréversible du conflit » :
Elena Becatoros et Hanna Arhirova, La Presse Canadienne, « Loukachenko demande un cessez-le-feu en Ukraine », msn.com, 31 mars 2023 :
https://msn.com/fr-ca/actualites/other/loukachenko-demande-un-cessez-le-feu-en-ukraine/ar-AA19jrTW
Notons que des armes nucléaires tactiques vont sous peu être déployées en Biélorussie par la Russie. Poutine l’a annoncé le 25 mars 2023.
4. Gabriel Laverdière, « De l’expansion de l’Otan à la destruction de l’Ukraine », introd. et trad. par Gabriel Laverdière, L’Aut’Journal au jour le jour (Montréal), lautjournal.info, 8 mars 2022. Citations « puisées au fil Twitter de @RnaudBertrand » :
https://lautjournal.info/20220308/de-lexpansion-de-lotan-la-destruction-de-lukraine
Ce texte de L’Aut’Journal au jour le jour a aussi été publié par : Vigile (Montréal), vigile.quebec, 11 mars 2022 :
https://vigile.quebec/articles/de-l-expansion-de-l-otan-a-la-destruction-de-l-ukraine
5. Radio-Canada avec les informations d’Agence France-Presse, « Explosion dans une base de Crimée : la Russie dénonce un « acte de sabotage », Radio-Canada (Montréal), ici.radio-canada.ca, 16 août 2022 :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1905717/ukraine-guerre-crimee-russie-armee-explosion-depot-munitions
6. Ce texte a été publié deux fois :
André Lafrenaie, « Accords de « paix » de Minsk : une fumisterie totale de l’OTAN et de l’Occident mondialiste de pair avec Porochenko !... La guerre du Donbass : un crime contre l’humanité commis par le gouvernement ukrainien avec la complicité de la France, de l’Allemagne, de l’OTAN et de… l’ONU !..., ainsi que de l’OSCE ? Le requin Biden et l’Apocalypse… », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 11 mars 2023 :
https://vigile.quebec/articles/la-guerre-du-donbass-un-crime-contre-l-humanite-commis-par-le-gouvernement-u
André Lafrenaie, « Guerre du Donbass : un crime contre l’humanité commis par le gouvernement ukrainien (1/3) », AgoraVox (Bruxelles), agoravox.fr, 20 mars 2023 :
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/guerre-du-donbass-un-crime-contre-247418
André Lafrenaie, « Guerre du Donbass : un crime contre l’humanité commis par le gouvernement ukrainien (2/3) », AgoraVox (Bruxelles), agoravox.fr, 21 mars 2023 :
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/guerre-du-donbass-un-crime-contre-247422
André Lafrenaie, « Guerre du Donbass : un crime contre l’humanité commis par le gouvernement ukrainien (3/3) », AgoraVox (Bruxelles), agoravox.fr, 22 mars 2023 :
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/guerre-du-donbass-un-crime-contre-247424
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