L’Ukraine entame des négociations avec l’équipe de Trump pour mettre fin à la guerre
Une délégation ukrainienne dirigée par le chef du bureau présidentiel Andriy Yermak a rencontré pour la première fois aux États-Unis l'équipe du président élu Donald Trump. L'objectif des discussions consiste à réduire les divergences sur le règlement du conflit russo-ukrainien. Pour l'instant, les désaccords restent très importants.
Keith Kellogg, que Trump a proposé comme envoyé spécial des États-Unis pour la guerre, et Mike Waltz, proposé au poste de conseiller à la sécurité nationale, participent aux négociations, selon le Wall Street Journal et Reuters. Le vice-président élu JD Vance s'est également joint aux discussions. De plus, Yermak a déjà rencontré la nouvelle chef de cabinet de la Maison Blanche, Susie Wiles, en Floride.
Kellogg a exprimé son soutien aux efforts de l'administration Biden pour les livraisons urgentes d'armes à l'Ukraine, déclarant que cela donnerait à Trump un levier de négociation avec Moscou sur un règlement. Cependant, l'équipe de Trump n'a pas montré beaucoup d'intérêt pour l'invitation de l'Ukraine dans l'Otan, bien que Zelensky considère l'adhésion à l'Alliance comme la garantie de sécurité la plus importante contre une future agression russe.
Selon le WSJ, la partie ukrainienne espère "atténuer les divergences substantielles sur le règlement de la guerre" avant même l'investiture de Trump. Le journal, citant une source familière avec les intentions de Kiev, rapporte que l'Ukraine "prévoit d'annoncer sa disposition à la paix".
"Mais ce doit être une paix durable. Une paix instable et temporaire ne sert ni les intérêts des États-Unis ni ceux de l'Ukraine", souligne l'interlocuteur du journal.
Zelensky a récemment laissé entendre que l'Ukraine pourrait accepter un cessez-le-feu si on lui permettait d'adhérer à l'Otan. Kiev cherchera à récupérer le territoire ukrainien occupé par la Russie par la pression diplomatique plutôt que par la force, contrairement à ce qu'il affirmait auparavant.
Zelensky a déclaré que les régions restant sous le contrôle du gouvernement ukrainien devraient se voir proposer l'adhésion à l'Otan pour que Kiev puisse envisager de mettre fin à ce qu'il a appelé la "phase chaude". Même si l'Ukraine continuera d'exiger la restitution de tous les territoires, Zelensky a déclaré dans une récente interview à Sky News que Kiev chercherait à "les récupérer par la voie diplomatique".
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriy Sybiha a déclaré mardi que Kiev rejetterait toute garantie de sécurité autre qu'une adhésion à l'Otan à part entière. "Nous n'accepterons aucune alternative, substitut ou remplacement", a écrit Sybiha dans une lettre aux 32 membres de l'Otan.
Les conseillers de Trump ont discuté de plans de paix qui reconnaissent le contrôle de la Russie sur environ 20% du territoire ukrainien. Ces plans ferment également la porte de l'Otan à l'Ukraine, du moins pour le moment.
La position de Kellogg sur la création des conditions pour des négociations de cessez-le-feu comporte des nuances. Lui et un autre vétéran de la première administration Trump ont proposé plus tôt cette année de suspendre les livraisons d'armes américaines à l'Ukraine pour convaincre Kiev d'entamer des pourparlers de paix avec la Russie. Cette semaine, il a déclaré que l'accélération des livraisons d'armes par le président Biden renforçait la position de Trump dans les négociations avec Moscou.
"Plus l'administration Biden fait cela, plus le président élu a la possibilité de faire ce qu'il veut faire. Tout est basé sur les leviers d'influence. Le président comprend cela, et il va l'utiliser à son avantage", a déclaré Kellogg à Fox News.
Après sa prise de fonction, Trump devra décider de poursuivre ou non l'aide à Kiev. Les responsables de l'équipe Biden accélèrent les livraisons d'armes à l'Ukraine, mais ils manqueront de temps avant la fin de son mandat pour dépenser entièrement les 6,5 milliards de dollars restants du paquet d'aide approuvé pour la livraison d'armes et d'équipements des stocks du Pentagone.
La partie ukrainienne n'a pas officiellement commenté le début de négociations.
Alexandre Lemoine
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