L’UMP à la botte de l’Elysée
Cela ne suprendra personne que l’UMP ne développe pas le syndrome de l’autogestion. Le vote au sein de l’Universal Profit Money n’est en fait que l’aplatissement devant le choix du château, la confirmation de l’allégeance et l’acceptation du droit d’être godillot.
Avant de m’étendre (ou de m’étaler au choix) sur cet événement transpalnétaire qui a lieu le samedi 24 janvier 2009 je vais faire un détour par le CSA. En effet trois postes sont vacants et trois nominations sont à faire : une par le président de l’Assemblée Nationale, une par le président du Sénat et la troisième par le Président de la République. Autant dire trois nominations en direct de l’Elysée. Juste un mot de la première : Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a nommé Emmanuel Gabla, un ingénieur des télécommunications, au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), a annoncé la présidence de l’Assemblée. M. Gabla a été nommé en remplacement de Christian Dutoit dont le mandat arrivait à expiration.
Né à Strasbourg en 1969, M. Gabla est diplômé de Polytechnique et de Télécom Paris. Il a été conseiller technique de Jean-Pierre Raffarin à Matignon avant de devenir directeur adjoint du cabinet de Patrick Devedjian, alors ministre délégué à l’Industrie (2005) Autant dire un indépendant. Il est certain que le CSA nouvelle mouture sera un garant indéfectible de l’impartialité de la nomination du futur président de notre pravda télévisée, autrement nommée ORTS par les socialistes.
Il est bon de faire un peu d’histoire. En juillet 2007, notre UMP, bonne fille, a accepté que le parti ne soit plus dirigé par un seul président mais par la moitié de six cerveaux. Elle l’a fait avant même la modification des statuts comme quoi le respect des règles et des lois ne sont pas la priorité du Guide de toutes les nations et de son parti esclave. Pour plus d’information sur ce rappel, je vous conseille un excellent ouvrage en téléchargement libre (Les douze lunes du guide ou in sarkozyae annus horribilis). Comme du reste plus tard Estrosi a été nommé troisième secrétaire général adjoint alors que ces mêmes statuts modifiés a posteriori n’indique que deux secrétaires généraux adjoints. Bon le respect des lois et des règles n’est que le cadet des soucis du parti de celui qui s’en affranchit pour son divorce, son mariage, ses impôts, son inscription sur les listes électorales, sa déclaration ISF ...
Cette UMP que Sarkozy n’a pas créée, il faut quand-même le rappeler, à la différence de tous les grands leaders qui, eux ont créé des partis, y compris le roi fainéant Chiracam le rouge. Il n’a fait que le prendre d’assaut. Et pour cela il ne faut que des qualités de pirate où la pitié n’est pas en première ligne, mais non de chef d’Etat. Cette UMP dis-je donc, est aux ordres du château. Ce n’est pas en son sein que se décide les ténors des listes européennes. Il est vrai que ce Mouvement est une sorte de parti Canada dry. Une sorte d’ersatz où les statuts et la démocratie interne ne sont que des appeaux pour l’extérieur mais en rien une réalité juridique ni pratique. C’est donc notre lider Minimo qui décide qui sera quoi.
Mais voilà ce qui est un des éléments les plus caractéristiques de la façon dont notre Lumière de l’Humanité conçoit le pouvoir. Mais avant il faut évacuer cette tarte à la crème que nous sortent à longueur de commentaires les sarkolâtres bêlants. Tous les autres présidents faisaient pareil, mais de façon hypocrite. Or c’est faux. Or Mitterrand et Chirac qui ont eu à gérer une cohabitation ce qui pratiquement prouve que cela n’a pas été possible dans ces deux cas-là, hormis ce même Mitterrand qui avait en face de lui un chef de parti à plusieurs reprises qui ne lui facilitaient pas la vie (il faut se souvenir du célèbre mot de Fabius : "lui c’est lui, moi c’est moi" lui étant le sphinx et moi le fils d’antiquaire. Prenons les exemples qui prouvent le contraire absolu. D’abord Giscard. Il faut se souvenir que le chef de la majorité, enfin le chef du parti majoritaire était Chirac et qu’il créa en décembre 1976 le RPR, épine dorsale de l’UMP et épine dans le pied du pouvoir giscardien. Donc à cette époque le Président n’avait pas du tout les mêmes pouvoirs que notre Mamamouchi et n’était pas le leader occulte du parti majoritaire, ni même leader d’un parti, fut-il minoritaire. Le plus parfait contre-exemple est quand même celui de Chirac quand le patron du parti de la majorité n’était en aucun cas son ami, puisque, si mes souvenirs sont bons, c’était Sarkozy. Et ce même Sarkozy nous sert la soupe en disant qu’avant c’était pareil. C’est cela, comme dirait Lhermitte. Chirac président, Sarkozy maître de l’UMP c’est exactement la même chose que Sarkozy Président et Sarkozy président occulte de l’UMP. Donc ce sont des gros menteurs. Mais cela on le savait déjà. Chez eux la mauvaise foi est érigée en religion d’état. Et la pseudo transparence n’est en fait que l’arrogance de faire des saloperies au grand jour en s’en flattant et en se flattant de s’en flatter.
Voilà donc que les Ivestia nous apprennent que l’UMP n’a en fait aucune autonomie et que c’est le pouvoir qui nomme. Le pouvoir se résumant à un seul homme, le Phare de l’Univers :
Nicolas Sarkozy veut rétablir un « équilibre » perturbé par la promotion de l’ex-socialiste Éric Besson.
L’identité des futurs dirigeants de l’UMP ne sera divulguée que samedi, à la Mutualité, mais Nicolas Sarkozy a tranché jeudi. Les deux listes - pour le secrétariat général et pour le conseil national - ont été déposées avant 18 heures rue La Boétie, conformément à la procédure. Xavier Bertrand, dont la nomination comme secrétaire général va être confirmée, sera entouré de quatre adjoints : une sortante, Nathalie Kosciusko-Morizet, et trois nouveaux, Éric Besson, Axel Poniatowski et Marc-Philippe Daubresse..
Tout est dans le titre, enfin une partie de la conception de la politique selon Saint Nicolas. D’abord c’est le Chef de l’Etat qui décide de tout. Voilà une notion confirmée (là je plaisante car nul n’a besoin de confirmation). Le touche-à-tout de génie, un peu jaloux d’Obama, a sans doute six cerveaux et un orgueil qui va avec car rien ne le gêne en déclarant après l’élection du sus-nommé qu’ils ne seraient pas trop de deux pour sauver le monde. Il suppose que le Barack en question deviendra son adjoint, lui à la tête d’une France qui a cet avantage d’être peuplée à hauteur de 1 % de la population mondiale et qui voit ses chômeurs et les défaillances d’entreprises se multiplier comme les petits pains et les poissons de l’Evangile. Comme quoi de dire qu’il n’y a que le coq qui fasse Cocorico les deux pattes dans le purin n’est pas si faux que cela.
Revenons à cet événement historique et à son titre où l’on remarque que Besson a brûlé les étapes après ses convictions. A peine adhérent il devient secrétaire adjoint. Plusieurs éléments sont à révéler. Le premier est évident : chez les sarkoziaques on paye en place les trahisons. Et l’on, sait que les apostats sont les plus farouches défenseurs de leur nouvelle religion. Ils ont tout à se faire pardonner. Un autre élément qui doit réjouir les militants c’est que la valeur n’attend pas le nombre des années. Besson est l’exemple adulte du fils Jean. Ils ont énormément plus de talent(s) que tout militant ayant blanchi sous le harnois. Le talent est non inné, mais décrété par le plus haut responsable de l’UMP. Et il se trouve qu’il est tout à la fois le chef de l’Etat et le père de son fils.
Vous savez lire comme moi et donc cette phrase que je reprends ici n’est que pour souligner ce qu’elle a de choquant : Xavier Bertrand, dont la nomination comme secrétaire général va être confirmée. Ainsi l’UMP et ses instances ne sont là que pour confirmer la nomination de Xavier Bertrand. Comment statutairement, juridiquement et démocratiquement peut-on accepter que le futur boss du parti soit nommé de l’extérieur qui plus est par un Président dont le poste réclame au moins une neutralité dans la formation des partis ? Ce qui amène cette autre réflexion. Décidément le respect des statuts n’est en rien la priorité des dirigeants de l’UMP. En effet, par effet humoristique je suppose, le Figaro a écrit ceci : Les deux listes - pour le secrétariat général et pour le conseil national - ont été déposées avant 18 heures rue La Boétie, conformément à la procédure. . Or il y a un petit problème. En effet les listes sont déposées selon la procédure, mais selon les statuts il n’y a que deux secrétaires généraux adjoints et la liste en contient quatre. Il aurait donc fallu modifier les statuts avant ces élections, enfin, comme le dit si justement notre organe officiel, la confirmation de la nomination.
Ce qu’il faut aussi remarquer, et ce qui est le propre d’une cour, c’est qu’il faut caser tout le monde. Et pour cela on allonge le nombre de postes et le nombre de catégories : secrétariat général, secrétariat national, délégué, vice présidents... C’est exactement comme le gouvernement qui devait être modeste et qui grossit chaque fois que le Kondukator a une idée. L’UMP est une armée mexicaine dans laquelle Napoléon distribue les postes en regard de la fidélité du grognard à sa personne. Et ce qui est assez extravagant c’est que tout le monde acquiesce et courbe l’échine.
En fait tout cela, toute cette mascarade, est fort triste. Je prendrai cet exemple du magnifique courage d’Axel Poniatoski. Après avoir fait une déclaration tonitruante comme quoi Besson n’avait pas sa place au sein même de l’UMP - qui n’est pas un ramasse-miettes, voilà que la potion magique a fait son effet : une place et le silence arrive. On lui offre d’être assis sur le même banc que le traître récompensé. Et à son propos il faut aussi se demander si cela n’est pas non plus en contradiction avec les statuts qui imposent généralement une présence suffisamment ancienne pour postuler à un poste à responsabilité. Ce qui est la moindre des choses. Le pouvoir, les hochets ont cet effet émollient qui ne grandit pas l’homme. La politique de Sarkozy c’est tuer politiquement ou offrir un poste. Tout est un rapport d’achat ou de force. Tout n’est que domination en fait. Et l’UMP n’est qu’une réserve d’esclaves volontaires et acquiesçant. Comment peut-il ressortir quoi que ce soit de bon pour la démocratie lorsqu’un parti a la majorité absolue dans ce pays et qu’en son sein c’en est le déni permanent ? Comment est-ce possible qu’un seul homme puisse faire si peur que dans tous ces militants, ces cadres de cette armée mexicaine où il y a plus de généraux que de soldats, il n’y ait pas un Spartacus qui lèverait une armée de contradicteurs pour sauver l’honneur et le laver de cette lâcheté incommensurable et de cette soumission dégradante ? Il suffit pour cela de regarder comment le pouvoir corrompt jusqu’au cœur que l’on espérait pur, tel Martin Hirsch qui n’avait accepté de s’associer avec le suppôt de l’argent roi que pour faire passer ses idées, accepte un poste de haut commissaire à la jeunesse quand ce terme même de haut commissaire a ses relents soviétiques et surtout que cette mission n’a rien à voir avec ce pour quoi cet homme d’Emmaüs s’était engagé. Il trouvera toutes les bonnes explications alors qu’il a déjà avalé la couleuvre du financement du RSA par les moins pauvres pour les plus pauvres exemptant les riches. Tout le contraire de sa profession de foi. Et c’est bien triste.
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