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Accueil du site > Tribune Libre > L’unité pour un PS qui risque de perdre en 2012

L’unité pour un PS qui risque de perdre en 2012

C’est la fin des vacances et l’occasion pour la plupart des formations de pratiquer cette séance annuelle appelée université d’été. Ainsi va la politique. La situation française n’est pas désespérée mais elle ne provoque aucun enthousiasme. Le désespoir, il est avant tout personnel et privé. Deux détenus se sont pendus à la santé. Un nourrisson jeté par la fenêtre du huitième étage. Une femme qui tue son mari et son petit fils puis se suicide. Mais c’est tout sourire que Ségolène est arrivée à La Rochelle pour un moment sérieux qui, au vu de l’ambiance actuelle, mérite d’être analysé avec ironie. Et Dieu sait s’il faut quelques notes d’humour pour exorciser la morosité, surtout que les deux trublions de France Inter ont été remplacés par les insipides Mezrahi et Dayan.

Une université d’été, c’est une sorte de congrès mais très informel, destiné à prolonger l’été, à festoyer tout en affichant une attitude studieuse en écoutant les interventions des intervenants pour cet intermède de la vie politique. L’université d’été est à une formation politique ce qu’une révision ou un contrôle technique est à l’automobile. On se doit d’aller tous les ans chez le dentiste pour vérifier ses dents. Les journalistes vont tous les ans aux universités d’été pour vérifier qui a des dents contre untel. 2010. Dame Royal en maîtresse de cérémonie sur ses terres de Poitou-Charentes pour une université où les clignotants sont au vert. La presse voit le PS battre Sarkozy en 2012. Le problème, c’est que le feu peut très bien passer au rouge d’ici 600 jours. Sarkozy est rusé, il mettra MAM à Matignon et se gardera de toute réforme six mois avant l’échéance. Et comme le dit ce dicton, Sarkozy rusé, Français pas futé. Bison futé ne prédira pas des bouchons dans les bureaux de vote.

Université d’été, studieuse et ennuyeuse, comme les facs un soir de partiel. Le citoyen aura sans doute d’autres préoccupations que de suivre les débats. Et puis, est-ce franchement excitant le propos du PS ? Cette année, c’est un mot magique que tous prononcent. Unité, unité, unité. Un mot piqué à la gauche de la gauche qui elle aussi, chercha son unité et se voulu (dé)organisée autour d’un mouvement pour l’unité. Le un, mot magique, sorte de sésame ouvrant la porte de l’Elysée en 2012. Unité, unis autour de l’unique ! Oui, certes, mais comme le dit la citoyenne au comptoir du bar, l’unité est-elle la solution à la crise. Est-ce que l’unité donnera du travail à mon fils, un bon enseignement à ma fille, une retraite convenable à mon conjoint et pour moi un peu de pouvoir d’achat et pour tous, un peu plus de sécurité et d’avenir ? Unité, ce mot revêt un côté conjuratoire et même thérapeutique. Le PS doit guérir. De sa diversité ? Le zoo politique ne peut-il supporter sa propre biodiversité ? Non, disons que c’est la division. C’est là le défaut de fabrication du PS. Hérité de l’ère Mitterrand. Congrès de Rennes, congrès de Reims. Il ne faut jamais prononcer ces mots dans une université d’été du PS. C’est comme « lapin » le mot qu’il ne faut pas dire sur un navire. Unité. C’est cela. Un peu comme les quatre roues d’un véhicule tournant d’un mouvement synchronisé. Il faudra l’unité pour le PS, ont dit Laurent, Martine, François et Ségolène. Et le programme ? Unité !

Le PS risque d’être démuni pour proposer un programme dans ce contexte de crise économique qui pour l’instant souffre d’un déficit d’analyse, étant entendu que le Marx du 21ème siècle ne n’est pas encore fait connaître, ni son pote Keynes. Le seul économiste qui a des solutions c’est Attali. Ce type est génial. Il s’enrichit en vendant un livre nous expliquant qu’on sera ruinés, oui, tous ruinés, sauf lui. Le programme, donc, aura quelque mal à émerger compte tenu de l’état des comptes public et du scénario à la japonaise prévu pour l’Europe. L’autre problème du PS, c’est l’encombrant allié que sont les Verts. Des animaux politiques bien ancrés dans le biotope. Dont il sera bien plus difficile de se débarrasser, bien plus que le PC à l’ère mitterrandienne. Le problème des Verts, c’est qu’ils ne « servent à rien » et d’abord leurs obsessions sur des détails hygiéniques et autres lubies thermométriques. Mais aussi, le problème de l’écologie, c’est que c’est un parti et que leur combat prioritaire, c’est pour obtenir des places de pouvoir. Le principal est qu’ils aient quelques maroquins pour agir, même si leur programme est un copié collé de bonnes et insipides intentions. Ces gens là pourraient bien faire perdre la gauche en 2012, avec leur fébrilité et leurs ego. Quoique, il reste le salut dans l’unité. Là encore, ce mot magique sera employé. Passé les guéguerres du premier tout, ce monde de gauche sera uni, autour du candidat au second tour et il n’y aura pas le choix puisque la constitution a réglé le problème. Il n’en restera qu’un pour affronter l’autre. Une unité face à une autre unité. Un moment unique dans la vie politique. Si ce moment est si unique, alors, le PS a raison de pratiquer l’unité et de croire en son efficace.

Tous ensembles, tous ensembles, Hô ! Avé krishna, in vivo unita !


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5 réactions à cet article    


  • mojo mojo 28 août 2010 10:54

    Bof, cet article se contente de faire écho à la frustration de la presse qui s’imagine que tout compromis est impossible entre les forces de gauche, et que seul vaut un parti parti unique qui se plie à un leader qui n’est pas censé être contesté. Cette alchimie risquée a effectivement permis à Sarkozy d’arriver au pouvoir, mais c’est aussi ce qui est entrain de précipiter les fortes désillusions qui traversent son propre camp.


    Alors on peut s’offusquer de voire le PS revendiquer une unité encore instable, mais on ne peut reprocher à ses dirigeant de tirer les enseignements de ses trop nombreux échecs lors des confrontations nationales, en tentant de s’appliquer à eux mêmes ce qu’ils revendiquent pour toute la gauche.


    N’oublions pas que ce qui est en jeu, c’est de bâtir une majorité de gauche, pour certes arriver au pouvoir, mais ensuite pour durer avec une partenariat suffisamment solide pour inverser le sens d’une histoire trop longtemps défavorable.


    • Francis, agnotologue JL 28 août 2010 12:21

      Encore un écrit vain ?


    • kiouty 28 août 2010 14:17

      « Ces gens là pourraient bien faire perdre la gauche en 2012 »

      Depuis quand le PS est-il de gauche ?
      De gauche au sens idéologique, pas au sens d’étiquette marketing, bien sur...


      • J. SCIPILLITI 28 août 2010 20:17

         @ l’auteur.

        L’écrit vain écrit bien et j’aime son style. Mais je vais lui déplaire par mes propos.

        La division du P.S. ? Elle ne date pas de Mitterrand mais est congénitale à ce parti, voire à la gauche. Jusqu’en 1905 il y avait en France cinq partis socialistes, que Jaurès réussit à fédérer dans la SFIO. L’unité dura neuf ans, le temps que l’union sacrée de 1914 la fissure, et que le congrès de Tours en 1920 le fasse voler en éclats communiste et socialiste. Sous la houlette de Léon Blum la nouvelle SFIO connaîtra un semblant d’unité cachant les sourdes luttes internes de tendances (« Bataille socialiste » de Ziromsky ; « Gauche Révolutionnaire » de Marceau Pivert, « néos-socialistes » exclus en 1933...). A la libération, ce sera l’affrontement Léon Blum/Guy Mollet gagné par ce dernier, qui avec les guerres coloniales, fera entrer la SFIO dans une longue phase de déclin (création des « clubs » de gauche, du PSA devenu PSU...). Avec Savary (1969) puis Mitterand (1971) le P.S. (le titre SFIO ayant été abandonné en 1969) s’unifie à nouveau... en apparence. Dans les années 70, quand vous vous disiez militant socialiste, on vous répondait : « dans quelle tendance ? ». On avait comme une double appartenance. Tant que le PS eut le vent en poupe (notamment après 1981) et que la forte personnalité de Mitterrand était présente, il put faire croire en son unité. Dès que Tonton approcha de sa fin (et alors même qu’il était toujours président) on recommença à grenouiller dans des conditions indécentes, sachant que le vieil homme malade était désormais inutile. Et ça continue.

        Bilan : le PS ne peut être uni en apparence que provisoirement, si 1) Il est dans une bonne période électorale  2) Il a un chef charismatique (Jaurès, Blum, Mitterrand).

        Le programme ? Quel programme pourrait avoir un P.S. et plus généralement une gauche, qui a épuisé sa mission historique ? Vous dites que les Verts ne servent à rien, la gauche non plus hélas, sauf à faire sa mue idéologique comme ses voisins européens, ce qu’elle se refuse à faire. Nous sommes la patrie des révolutions que diable, on ne va tout de même pas gâcher ce monument intellectuel, que les étrangers visitent comme le Panthéon ! Alors on continue la comédie séculaire : discours révolutionnaire dans l’opposition, virage « réaliste » une fois au pouvoir (après quelques mois de défoulement idéologique dont il faut ensuite payer le prix), puis nouvelle cure d’opposition où renaît un discours révolutionnaire, et on rejoue un nouvel acte de la pièce.

        « Comment peut-on être Persan ? » disait Montesquieu.

        « Comment peut-on être de gauche en France aujourd’hui ? » ai-je envie de dire.


        • non667 28 août 2010 22:40

           à bernard
          pourquoi se masturber sur les présidentielles

          de toute façon les présidentielles ne sont pas le problème .
           

           :,la majorité qui gouverne est déterminée par l’assemblée nationale et non pas par le président (cohabitation éventuellement )

          depuis la chute de l’urss le débat n’est plus gauche /droite celui-ci n’étant qu’un leurre imposé par les américano-judéo mondialo
          - capitalistes pour masquer le vrai débat et garder le pouvoir a l’aide de leurs merdias qui manipulent les sondages et les électeurs

          le débat est en gros :

          soit :mondialisme/ vassalisation = tout le monde au resto du cœur  américain ,s’ils veulent bien = continuation /aggravation de la situation actuelle

          soit:nationalisme/indépendance/gaulisme  : responsabilisation /nous mangerons les fruits de notre sueur .

          pour changer, une seule solution :

          n’accorder aucunes voix aux mondialistes = oui à mastrich =shengen = lisbone =umps + modem = vert cohn bendit +......

          voter pour les nons = : fn ,dupont-aignan ,de villiers , pc, melanchon ,chevenement ,cheminade ,+.......

          2012 la révolution à portée d’urne l
          la révolution des oeillets

           j’ajoute a l’article coté finance .
           lire les articles

          du 28/7/2010 :main basse sur la création monétaire

          + finance mondiale : pourquoi rien n’a changé de céri le 30/7/2010

          + cet article de jp baquiast du 16/8/2012

          +tentative de libération mentale sur la monnaie de michel portal du 23-8-2010

          fondamental !
          base du combat contre le mondialo-capitalisme

          et gage d’une solution : pas de politique sans économie

          exiger des politiques qu’ils se positionnent par rapport à ce problème sinon ne pas voter pour eux

           

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