L’urgence et la logique en faveur du traitement de Didier Raoult
Cette tribune libre, publiée à titre strictement personnel, ne saurait engager en rien le Centre national des indépendants et paysans.
Philippe Douste-Blazy donne ici un entretien extrêmement convaincant. Sur les questions médicales, il s'exprime en toute légitimité, alors que je n'ai rien à dire.
Il est en revanche une question de pure logique sur laquelle il m'est possible d'intervenir.
On ne connaît aucun traitement contre le covid-19 hormis celui, sujet à controverse, que propose le Professeur Didier Raoult, qui n'est pas un simple quidam un peu excentrique mais un des plus grands chercheurs français. Il a pour force et pour handicap de parler très fort, en homme impulsif et tonitruant qu'il est, et de court-circuiter la bureaucratie médicale.
Pour force, parce que cette attitude lui a permis d'être entendu de l'opinion publique, et donc de créer le débat. Sans lui, le traitement à la chloroquine n'aurait peut-être même pas été connu du public avant la fin de l'épidémie – et donc trop tard.
Pour handicap, parce que son comportement, qui fait la part belle à l'invective, n'inspire pas pleinement confiance – d'autant plus qu'il déclarait de façon péremptoire, il n'y a pas si longtemps, que l'épidémie de coronavirus n'était au fond pas si grave que cela.
L'Etat a autorisé ce qu'il est convenu d'appeler le "protocole Raoult", soit un traitement à base d'hydrochloroquine et d'un antibiotique, dans les hôpitaux et pour les cas les plus graves. Didier Raoult affirme que cela ne sert à rien, et que son traitement doit être administré dès le début de la maladie, donc avant que celle-ci ne prenne une forme grave.
Or, l'on nous dit que ce traitement comporte des effets secondaires qui peuvent être dangereux.
Il est connu d'autre part que, faute de moyens suffisants (les responsabilités à cet égard devront être examinées par la commission parlementaire constituée à cet effet puis, le cas échéant, par la Cour de Justice de la République, voire la Haute Cour), de nombreux malades doivent rester confinés à leur domicile. S'ils n'ont jamais été hospitalisés, ils ne peuvent donc bénéficier du protocole Raoult. Voilà qui est particulièrement fâcheux si l'on garde à l'esprit que le coronavirus est une maladie sournoise, capricieuse, qui peut évoluer dans un sens très défavorable en l'espace de quelques heures.
On se trouve donc devant le dilemme suivant :
- en faveur du protocole Raoult pour le patient non hospitalisé, le fait qu'il s'agit du seul remède connu à cette heure, même s'il est contesté, et le fait que la maladie peut évoluer de façon parfois imprévisible, rendant l'état du patient subitement critique ;
- en défaveur du protocole Raoult, les effets secondaires, qui sont indissociables de l'état de santé générale du patient.
Ajoutons encore que l'on nous promet les résultats d'essais du protocole Raoult répondant aux normes méthodologiques pour d'ici (selon les sources) dix jours à trois semaines soit, dans tous les cas, APRES que le pic de la mortalité aura vraisemblablement été passé.
Or, si un praticien est à même de faire la part des choses entre le niveau de gravité de la maladie pour son patient (le cas échéant, en suivant celui-ci quotidiennement) d'une part, et le caractère dangereux des effets secondaires d'un traitement sur ce patient d'autre part, c'est bien le médecin traitant, idéalement s'il suit son patient depuis des années. De toute façon, il risque fort d'être le seul à même d'examiner ce dernier, qui en principe n'est pas hospitalisé puisque son cas n'est pas considéré comme grave – alors même qu'il est susceptible de le devenir en quelques heures. Faisons donc confiance au médecin traitant, et écoutons le Dr Douste-Blazy, d'autant plus que c'est là aussi que se trouve le meilleur rempart contre l'automédication, qui commence à faire des dégâts. Voilà sans doute la meilleure solution D'UN SIMPLE POINT DE VUE LOGIQUE, et il devrait être possible de la mettre en œuvre... à moins qu'il n'y ait pas suffisamment d'hydrochloroquine ? Mais dans un tel cas il faudrait le dire clairement pour que le gouvernement ait l'honnêteté minimale de faire face à ce scandale sanitaire, le nouveau d'une longue série.
Jean-Paul Tisserand
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