La 5G inquiète. Combien va-t-elle coûter et présente-t-elle un réel danger ?
La 5G inquiète. 230 scientifiques et médecins ont lancé en 2017 un moratoire commun sur les dangers de la 5G. Selon eux, la 5G augmenterait l'exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquence et nécessiterait d’importants déploiement d'antennes relais, quand d’autres relativisent ces dangers.
La France dans la queue de la course Européenne à la 5G
Dans la course à la 5G, la France est en retard sur certains de ses voisins européens. En effet, la 5G est déjà disponible dans certains pays comme la Finlande, le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie, la Suisse ou encore l'Allemagne. Le réseau mobile 5G ne couvre pas forcément l'ensemble du territoire de tout ces pays, mais plutôt plusieurs grandes villes. Le déploiement se fait petit à petit, mais des forfaits 5G sont commercialisés depuis plusieurs mois.
Un coût financier et énergétique important, mais peu de communication sur ces sujets
On ne sait toujours pas à quel prix seront vendus les abonnements 5G chez les différents opérateurs.En 2019 , la ministre Agnès Pannier-Runacher avait annoncé que le prix de réserve était fixé à 2,17 milliards d'euros pour la totalité des fréquences mises à disposition. Dès lors on devrait s'attendre à une hausse par rapport au prix des forfaits mobiles actuels ? Toutefois difficile à dire, tant les opérateurs ont peu communiqué sur le sujet.
Les métaux rares qui sont indispensables, sont une matière fossile qui n’est pas inépuisable et va devenir de plus en plus chère.
En effet, la demande de terres rares est explosive, notre dépendance totale. Il n´existe peu de matières premières, dont la demande, a été multiplié par 30 fois en 50 ans. Mais aussi avec les besoins d’électricité et vu l'explosion de la croissance démographique, la demande ne fera que croître.
Autre problème et non des moindres : la Chine, c'est 90 à 95% de la production mondiale, alors qu’elle ne détient que moins de 30 % des réserves mondiales. Elle alimente à elle seule toute la planète en terres rares. En 10 ans, elle a éradiqué la quasi-totalité de ses concurrents occidentaux par une guerre de prix destructive. Elle est devenue totalement « maître du jeu ».
Avec la croissance démographique et les nouvelles applications numériques que permettrait la 5 G, c’est aussi plus de consommation moyenne d’électricité par habitant.
La consommation mondiale d’électricité est passée en moyenne par habitant de 1525,2 kw heure en 1978 ( https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/EG.USE.ELEC.KH.PC ) à 3130 kw heure en 2018 soit une augmentation de plus du double, quand la population mondiale a augmenté de près de 80 % pendant la même période (ce qui est considérable). Il y a toutefois des écarts énormes entre pays riches et pays pauvres, mais tous, sans exception ont enregistré des progressions continues.
A l’échelle mondiale, en 1978 si la consommation moyenne annuelle par habitant était de 1525,2 Kw heure, cela fait une consommation totale moyenne de 1525,2 x 4,3 milliards d’habitants soit 6558,4 milliards de kw heures. En 2018 avec une consommation moyenne annuelle de 3130 kw heure X 7,6 milliards d’habitants, cela fait un total de 23 788 milliards de Kw heures et cela va s’amplifier avec les nouvelles applications numériques de la G5...
Pourquoi la 5G ?
Les réseaux mobiles sont en évolution continuelle depuis l’apparition du premier, déployée en France à la fin des années 80. À ce réseau de téléphonie mobile vocale ont ensuite succédé des réseaux mobiles d’échanges de données audio-visuelles, fournissant un accès internet mobile. L’augmentation du volume de données échangées est ainsi en accélération depuis le début des années 2000. Le développement des applications disponibles et l’amélioration de la couverture et des débits offerts par les réseaux mobiles ont conduit à une croissance de l’offre et de la demande et à l’apparition de nouveaux usages comme les objets connectés.
La 5G est aujourd’hui présentée comme une technologie « globale », qui rassemblera les applications de téléphonie mobile très haut débit, l’industrie connectée et « l'internet des objets » dans lequel des équipements connectés à internet pourront « dialoguer » entre eux, sans intervention humaine. La 5G a pour ambition de répondre mieux et simultanément à cette grande variété de besoins, en prenant en compte leur diversité. Le déploiement des infrastructures de communication 5G devrait permettre de favoriser la numérisation de la société en autorisant le développement de nouveaux usages tels que la réalité virtuelle, les transports intelligents (véhicule autonome et connecté, gares et ports connectés...), les villes intelligentes (contrôle du trafic routier, optimisation énergétique...), l’industrie du futur (pilotage à distance des outils industriels, connectivité des machines...), la télémédecine ou encore l’éducation en ligne par exemple.
La différence majeure,annoncée par ses promoteurs, entre la 5G et les réseaux mobiles de générations précédentes est la quantité beaucoup plus importante de données qui devrait pouvoir être échangée sans engorgement des réseaux. Par ailleurs, comme décrit précédemment, la 5G ne devrait pas se limiter seulement à la téléphonie mobile et aux communications grand public mais devrait également permettre la cohabitation d’applications et d’usages extrêmement diversifiés, unifiés au sein d’une même technologie.Son objectif est d’élargir le spectre des usages et la diversité des utilisateurs. « La5G ne serait donc pas tant une technologie universelle qu’une technologie polymorphe, voire protéiforme, capable de s’adapter à tous les usages jusqu’aux plus exigeants. » A lire : https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2019SA0006Ra.pdf
Une nouvelle mutation anthropologique
Avec la G5 qui, malgré de nombreuses réserves ou oppositions, se développera inévitablement, sera un nouveau pallier de la nouvelle révolution numérique « des intelligences artificielles ». Elle va incontestablement provoquer une nouvelle mutation anthropologique, telle que celle qui suivit, notamment, la découverte du moteur à vapeur et l’électricité, ou le moteur à explosion avec l’avènement de l’ère du pétrole.
Si cette nouvelle révolution numérique peut offrir des avantages incontestables pour la réduction des mobilités, donc moins de rejets de gaz à effet de serre et des économies liées aux frais de déplacements non effectués, ainsi que le carburant également économisé, elle présente des inconvénients non négligeables, en particulier par rapport aux nouvelles méthodes d’achat et au fonctionnement à venir des entreprises 4.0 sans intervention humaine. Faute d’avoir anticiper sur le plan politique une réflexion à tous les niveaux sur ses effets et pris des mesures préventives, les experts du forum économique mondial de Davos prévoient 5 millions de chômeurs supplémentaires au niveau Européen d’ici 2025 (5 ans )…On peut imaginer les réactions de rue qui seront de plus en plus violentes...
Mais, parle-t-on assez des répercussions que la 5G pourraient avoir sur la santé
En effet, à cause des ondes électromagnétiques et du nombre très important d’antennes 5 G qu'il va falloir déployer, le nouveau réseau mobile suscite de la méfiance. Certaines personnes, et non des moindres, s'inquiètent des potentiels effets néfastes de la 5G sur la santé.
En effet, selon les 230 scientifiques et médecins qui ont lancé un moratoire commun sur les dangers de la 5G : « La 5G augmentera l'exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquence ». Ils évoquent notamment les ondes millimétriques. D'une portée assez courtes, elles vont nécessiter le déploiement de davantage d'antennes relais.
Ces médecins et ces scientifiques anticipent les effets néfastes de ces ondes millimétriques sur la santé : « un risque de cancer, de stress cellulaire, d'augmentation des radicaux libres nocifs, de dommage génétique et du système reproducteur, de déficits d'apprentissage et de mémoire, de troubles neurologiques ». La liste est longue mais pas vraiment rassurante. Pour justifier leurs craintes, les experts s'appuient sur une étude du National Toxicology Program américain, la plus vaste jamais effectuée sur le sujet.
Entre ceux qui s’inquiètent des impacts sur la santé et ceux qui les relativisent
Le réseau mobile 5G devient une réalité en 2020. De la 2G à la 4G, certains scientifiques se sont toujours inquiétés des conséquences des ondes sur la santé. L’arrivée de la 5G suscite également des craintes. Pour la cancérologue Annie Sasco, l’utilisation de fréquences plus élevées aurait des effets encore plus nocifs sur la santé humaine, mais aucune étude ne conforte cette thèse. Toutefois, en 2011, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a classé les ondes électromagnétiques dans la catégorie des cancérogènes « possibles » pour l'homme. Mais, elle précise aussi que « la recherche n'a pas pu fournir de données étayant une relation de cause à effet ».
En janvier 2020, deux associations, Priartém et Agir pour l'Environnement, ont déposé un recours devant le Conseil d'État pour demander la suspension du processus d'attribution des fréquences du réseau mobile 5G. Ces deux associations reprochent au gouvernement de se lancer dans un « projet pharaonique », et ce « dans la plus grande précipitation et sans en mesurer les conséquences ». Elles craignent des risques »sur la santé », mais aussi « l'environnement et les libertés publiques ».
Pas assez d’études disponibles
Ces deux associations ne sont pas les seules à s'inquiéter du manque de données scientifiques sur les effets potentiels de la 5G sur la santé. En mai 2020, une trentaine de députés « Les Républicains » de l'Assemblée Nationale ont demandé la création d'une enquête parlementaire. Ils estiment en effet « que le travail d'identification des publications a mis en évidence un manque important, voire une absence de données relatives aux effets biologiques et sanitaires potentiels dans les bandes de fréquence considérées ». Déjà en 2018 Emmanuelle Anthoine députée LR de la Drôme avait émis ses craintes sur les effets supposés de la 5G sur notre santé. Celle-ci pointait les « risques sanitaires que les ondes peuvent engendrer. La députée rappelait qu’il y sept ans, le Centre international de recherche sur le cancer (CICR) classait les champs de radio-fréquences électromagnétiques dans la catégorie des cancérogènes possibles (2B). EELV réclame également un moratoire de la 5G.
Interrogation de l’ANSES concernant des dangers de la 5G ?
L'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), a été chargée par le gouvernement de conduire une expertise sur l'exposition de la population aux champs électromagnétiques découlant de la 5G et aux éventuels effets sanitaires associés. Ses conclusions sont attendues au 1er trimestre 2021. En janvier 2020, dans un rapport préliminaire, elle a indiqué « qu'il lui était pas encore possible de déterminer les effets sanitaires dus aux ondes de la 5 G », car elle manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels. pour rendre des conclusions pertinentes, attendues au 1er trimestre 2021.
Toutefois, l'ANSES « ne voit pas en quoi les signaux de la 5G seraient fondamentalement différents et plus dangereux que ceux de la 4G. Même si la transmission des signaux s'effectue avec un autre codage, cela ne change pas grand-chose à l'interaction entre les champs électromagnétiques et le vivant. Ce qui interagit avec le corps humain, c’est l'onde électromagnétique, l'énergie transportée et la manière dont elle est déposée dans le corps : répétée, en continu, hachée… Sur ce point, la 5G ne sera pas différente de la 3G ou de la 4G ».
La cancérologue Annie Sasco affirme que « des études sur la 2G et la 3G ont montré l’existence de risques sur la santé : tumeurs du cerveau, effets sur le rythme cardiaque et éventuellement sur la reproduction, la qualité du sperme ». La cancérologue ajoute que « quand on modifie les fréquences, on modifie les longueurs d’onde et on peut s’attendre avec la 5G à l’augmentation de fréquences qui est très importante et à des risques qui seront de même nature, mais vraisemblablement plus marqués ».
Ce n’est pas la première fois que des scientifiques s’intéressent à ce genre de sujet. Des études ont tenté de prouver par le passé que les ondes électromagnétiques pouvaient avoir des conséquences sur la santé. Mais jusqu’à présent, l’OMS considère les ondes électromagnétiques comme étant « probablement cancérogènes ». Mais faute de l’existence d’une documentation scientifique sérieuse qui prouve qu’elles sont plus dangereuses, l’organisation indique, notamment que « la recherche n’a apporté aucun élément de preuve significatif d’effets néfastes pour la santé qui seraient provoqués par l’exposition aux champs de radiofréquences à des niveaux inférieurs à ceux qui induisent un échauffement des tissus ».
A propos des bandes de fréquences ?
le gouvernement avait établi en juillet 2018 une feuille de route pour le développement de la 5G en France et précise que les limites seront strictement contrôlées : « Les limites d’exposition aux champs électromagnétiques sont fixées par le cadre réglementaire et s’appliquent indépendamment de la technologie (2G, 3G, 4G ou 5G). Les réseaux 5G qui seront déployés par les opérateurs devront donc respecter ces valeurs limites tout autant que les technologies en place aujourd’hui ».
Alors que la 5G commence à s’installer en France, l’ANFR qui assure la mission de contrôle des fréquences affirme qu’elle suit les expérimentations dans le cadre du déploiement pour vérifier le respect des seuils d’exposition du public.
Pour le gouvernement, la 5G respectera les règles
Interdiction pour la nouvelle technologie de dépasser les valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques comprises entre 28 et 87 volts par mètres (V/m) en France, selon les fréquences. Ces valeurs sont bien plus faibles sur d’autres territoires Européens, par exemple, un seuil de 6V/m seulement est fixé à Bruxelles, l’une des normes les plus strictes au monde. En Wallonie, la norme est de 3V/m par antenne pour les lieux de séjour, tout comme en Flandre où une norme cumulée de 20,6 V/m est également imposée. À noter que ces valeurs ne tiennent pas compte de la norme, la 5G ne sera donc pas traitée à part, mais cumulée aux autres.
Curieuse gymnastique de l’esprit
Le gouvernement affirme qu’il est difficile à dire si la 5G aura réellement un impact supplémentaire sur la santé, toutefois, à condition que le renforcement du réseau d’antennes n’engendre pas un dépassement des seuils imposés. Pour cela il a exprimé son intention de travailler avec les agences nationales des fréquences (ANFP) et de la sécurité sanitaire (Anses) « afin qu’elles puissent examiner d’une part, l’exposition aux ondes électromagnétiques et d’autre part, l’impact sanitaire éventuel de ces nouveaux développements technologiques, dès la phase des expérimentations ». Ce qui n’a pas empêché des opérateurs de signer des contrats d’implantation avec des maires avant les élections municipales, dont certains sont remis en cause par de nouvelles équipes issues du second tour des élections du 28 Juin 2020.
Mais alors si la 5 G n’est fondamentalement pas différentes et plus dangereuse que la 4 G pourquoi charger l’ANSES d’une expertise des effets dus à son exposition ?
On peut toutefois observer une contradiction dans les constatations rassurantes de l’ANSES, puisque celle- ci souligne qu’elle a malgré tout identifié deux champs d'évaluation des risques distincts correspondant aux deux nouvelles bandes de fréquence 5 G. Ces bandes de fréquence sont autour de 3,5 GHz et de 26 GHz. La première sera utilisée dès la commercialisation de la 5G, la seconde ne le sera que plus tard.
Pour conclure
A l’évidence, face à de telles imprécisions par rapport aux effets éventuels de la 5 G sur la santé, ne vaudrait-il pas mieux « donner du temps au temps » en suspendant la 5 G, de manière à poursuivre les études d’impact sanitaire, ainsi que sur le plan technique. Pourquoi ne pas faire aussi comme nos voisins Européens et fixer un seuil aux valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques qui ne saurait excéder 20 volts au mètre, alors qu’en France aujourd’hui le seuil est à 87 volts mètre, avec parfois une constante autour de 60 volts mètre.
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