La ballade Irlandaise
A ceux qui envisageraient un départ sous cette latitude voila une petite ballade tirant à sa fin. C’est une appréciation personnelle et je tache d’y être le plus objectif possible. C’est un retour d’expérience en guise de témoignage qui pourra qui sait servir à quelqu’un.
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Les raisons qui me poussèrent dans cette contrée aux vents violents parfois ; sont multiples et variées
Le tour de la question je l’avais fait dans le bassin niçois et monégasque
Un nouveau challenge et prendre l’air frais s’imposaient comme lorsque l’on ouvre une fenêtre pour aérer sa chambre après une bonne nuit
Puis aussi j’ai senti venir le coup, et rien ne me disait de vivre avec un président qui n’a de démocrate que la pseudo apparence.
Alors quitte à choisir un pays libéral autant qu’il soit Européen, que ce soit inscrit dans sa nature, et pour le mec de gauche que je suis, cela m’aura au moins permis de voir exactement de quoi il en retourne.
Gauche ... la vraie ... pas la DSK - Fabius - Delanoe et autres dévoyés du fourre-tout mondialisé (sauf Fabius mais lui c’est pour d’autres raisons)
Alors les voiles furent hissées et cap sur la grande et belle ile d’Irlande, avec une arrivée une veille de match de rugby du tournoi des 6 nations. Incroyable atmosphère en fait.
Les premières semaines furent consacrées a la mise en règle de ma nouvelle vie, validation de statut d’expatrié, acquisition du numéro identifiant sans lequel rien n’est possible, et recherche d’un emploi qui viendra assez vite.
Pour un gars de la génération AC/DC et Trust il y a un constat immédiat qui frappe comme un lourd uppercut. En fait il s’agit de bien plus que cela c’est une boule au ventre qui disparaît.
Cette boule se nomme "peur du lendemain" car jamais jusqu’à cet âge, je n’avais connu une sécurité face a l’emploi. Sécurité ou l’on est certain de ses aptitudes et certain que sa valeur puisse trouver une juste récompense. Cela ne fera jamais de moi un prix Nobel pour autant... mais connaître ce sentiment une fois dans sa vie est grandiose.
Ceci étant il faut admettre que cela ne fût rendu possible que par les aides obtenues de la communauté d’Europe et par un dumping fiscal. A cela s’ajoute une île manquant cruellement d’infra-structures de toute nature, et sans ces mannes, il est probable que l’essor n’aurait jamais eu lieu et que ce pays aurait été à la traîne ad vitae aeternam.
Ce qui marque de prime abord c’est qu’il est aisé de travailler avec les Irlandais. Hormis dans l’administration le cosmopolitisme est présent partout. En cela c’est une richesse absolue. Le manque d’organisation aussi, pas que ce soit le bordel général, mais un manque de simplicité dans l’accomplissent de taches quotidiennes.
Les prix (nourriture - loyer essentiellement) aussi sont hors de toute logique, et pour un nouvel arrivant il est assez délicat de trouver cela normal. Mais on s’adapte a tout in fine.
Sauf à une quasi absence totale d’abris-bus surtout dans un endroit du globe ou il pleut autant. Si je compare Nice avec Dublin c’est la nuit et le jour de ce point de vue. A moins que ceux plantés sur les artères niçoises servent à protéger du soleil ... bref passons.
A contrario le secteur habillement bénéficie de prix en rapport aux bourses.
L’ouverture d’un compte en banque, l’installation dans un appartement (en collocation ou pas) sont aussi très faciles et nécessitent peu de documents. Une simple lettre manuscrite du propriétaire peut suffire, pour justifier d’un domicile par exemple. La caution n’est que d’un mois. Vraiment bien lorsque l’on doit bouger en fonction des opportunités de travail..
Un autre aspect appréciable du secteur bancaire c’est que même si la situation est tendue, on ne paye pas autant de frais. Le pillage des banques françaises dans le porte-monnaie des pauvres a toujours été un scandale pour lequel on ferait bien de se réveiller.
Ici cela fonctionne avec un carte de crédit local « Laser » puis au bout de six mois de présence on peut envisager une « Visa » ou autres . Tout s’administre avec une simple liaison internet et lorsque il n’y a plus assez d’argent sur le compte on ne peut pas utiliser sa carte. Simple et sans frais. A chacun d’avoir un peu de rigueur et de consulter son compte.
Puis viennent les premières claques. Surtout lorsque la maladie pointe son nez qui coule. 60 euros la consulte faut l’avaler la « Valda » lorsque l’ on vient du pays de la Sécu, voire du Venezuela ou d’Espagne. Mais le pire est la rage de dent du dimanche ou pour trouver un docteur c’est aussi facile que d’espérer en la démocratie de Sarko. 500 euros voila ce que cela a coûté à l’hôpital aux urgences. 3300 francs français pour ceux qui auraient encore du mal à convertir. Et cela que pour calmer et non pas soigner définitivement car il a fallu d’autres séances. (et c’est du vécu)
Passons à l’aspect salaire. S’ils sont bons même pour des gens peu qualifiés, cela est en trompe-l’œil bien souvent. Hormis si l’on est très qualifié, venir s’installer au pays d’Oscar Wilde peut s’avérer un excellent choix.
Les salaires sont bien supérieurs à ceux des secteurs français, les impôts et taxes étant prélevés lorsqu’ils sont virés sur le compte. A noter que annuellement il est possible de récupérer le trop-donné, et cela se fait par un chèque dans le mois qui suit. Très rapide donc.
Cela serait génial si l’on ne tombait pas malade car là il faut avoir une santé de fer ou alors autant prévoir un retour au pays. Les délais pour obtenir un rendez-vous sont assez longs, et le prix de la consultation est, comme déjà vu, de 60 euros.
Le prix des médicaments est là encore une horreur absolue.
Ne bénéficiant pas de couverture maladie ici (c’est pas courant) je vais donner un exemple concret. La "sérétide" médicament que les asmathiques connaissent bien est tarifé ici à 105 euros alors qu’avec la carte vitale elle revient à plus ou moins 26 euros. Une fois encore le principe de solidarité joue à merveille au pays de Molière.
Petit état des lieux à ce jour.
Le tigre celtique depuis septembre 2008 a perdu presque toutes ses griffes. Certains disent même que sa peau risque de recouvrir comme un linceul ce pays sous peu. Les mises en chantier concernant les grands travaux (financés en grande partie par l’UE) se font plus rares. Les grues du côté des docks de la Liffey river ne tournoient plus autant qu’avant.
Les immigrants arrivés par vagues commencent un lent retour au pays. Le marché de l’emploi (tous secteurs confondus) subit un arrêt presque net. L’état lance un plan avec le concours de FAS (cousin lointain de l’ANPE) pour des aides à la formation ou qualification s’apparentant à un parking longue durée pour chômeurs. Une baisse des prix de 4 % en moyenne est constatée.
Depuis la sécurité face à l’emploi a disparu, retour au réalité économique et me re-voila une mesure d’ajustement variable comme tant d’autres individus. Mais ce qui est incroyable c’est la vitesse vertigineuse d’une telle dégringolade.
Prochaine étape chez Chavez qui sait ... histoire d’apprendre correctement une nième langue
A peluche
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