La bande à Boulay
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH201/soldat_sur_grue_pour_enlever_masque-d00ba.jpg)
Y aurait-il de la magouille dans l’air ?
Qu’est-ce qu’il nous fait notre président « Moi, je ne me m’entoure que de gens honnêtes » ?
Antoine Boulay, actuel directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture le Foll, conseiller de Hollande pendant la campagne, était le directeur général de « Vae Solis », lorsque cette boîte de lobbying, a été chargée, par une filiale de la Lyonnaise des Eaux, de discréditer Gabriel Amard. Ce dernier, président de la communauté d’agglomération « Les lacs de l’Essonne », regroupant les communes de Grigny et de Viry-Châtillon, avait créé une régie publique des eaux et cela avait déplu. Jusqu’à pousser ses adversaires à se lancer dans une manœuvre qui porte un nom : « trafic d’influence ». Il fallait le déconsidérer. Même par des faux. Récupérer le bizness.
L’affaire, accompagnée de documents, avait été rendue publique par Marianne II, Médiapart, mais aussi Libération, tous parlant de « Pêche en eaux troubles », de « com croupie de la Lyonnaise des Eaux ». (Laquelle Lyonnaise, a annoncé qu’elle se désolidarisait de sa filiale : « Eau du Sud parisien ». Des lampistes vont tomber. Comment se fait-il que M. Hollande ne se désolidarise pas de M. Boulay ? Il est moins que la Lyonnaise des Eaux ?)
Voici, à ce sujet, la déclaration de Gabriel Amard :
J’ai décidé, ce mercredi 18 juillet 2012, de déposer plainte auprès de Madame le Procureur de la République en Essonne. Cette plainte vise la société Eau du Sud Parisien, pour des faits susceptibles de justifier des poursuites sur le fondement de l’article 433-2 du Code pénal réprimant le trafic d’influence.
Depuis le 1er janvier 2011, la Communauté d’agglomération Les Lacs de l’Essonne, composée des communes de Viry-Chatillon et de Grigny, assure, via sa régie à simple autonomie financière, « Eau des Lacs de l’Essonne », la distribution de l’eau potable sur le territoire de Viry-Chatillon. A cette fin, elle se fournit en eau potable auprès de la société Eau du Sud parisien, filiale de la Lyonnaise des Eaux. Afin de diversifier ses fournisseurs d’eau potable, la Communauté d’agglomération a entamé des discussions commerciales avec l’établissement public « Eau de Paris », en charge de la distribution de l’eau potable à Paris. En effet, cet établissement public est susceptible de vendre à la Communauté d’agglomération une eau potable par prélèvement sur l’aqueduc du Loing qui traverse les communes de Viry-Chatillon et de Grigny.
Or, sur son site Internet, l’hebdomadaire Marianne a fait état de documents selon lesquels il ressort expressément que l’entreprise Eau du Sud parisien, filiale de la Lyonnaise des Eaux, aurait demandé à l’agence Vae Solis Corporate d’empêcher la collaboration entre la Communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne (CALE) et l’établissement public Eau de Paris, ceci afin de conserver l’exclusivité de la fourniture d’eau potable à la communauté d’agglomération.
Les documents publiés précisent que l’objectif aurait été d’« empêcher in fine la collaboration entre Eau des Lacs de l’Essonne et Eau de Paris, soit en conduisant la Communauté d’agglomération Les Lacs de l’Essonne à renoncer à son projet, soit en conduisant la Ville de Paris à renoncer à y participer de son côté ».
Selon le contrat publié par le site de l’hebdomadaire Marianne, cette prestation aurait été évidemment rémunérée, l’agence Vae Solis recevant 65.000 euros HT au titre d’honoraires forfaitaires, mais également 45.000 euros HT d’honoraires complémentaires « en cas de renoncement par Eau de Paris et la CALE au projet d’alimentation de Viry-Châtillon par Eau de Paris ».
En l’état de ces informations, les faits révélés par la presse pourraient, s’ils étaient confirmés par l’enquête, constituer le délit dit de « trafic d’influence actif », prévu et réprimé par l’article 433-2 du Code pénal.
Le second alinéa de cet article punit le fait de céder à des sollicitations ou de proposer « à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques à une personne, pour elle-même ou pour autrui, pour qu’elle abuse ou parce qu’elle a abusé de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d’une autorité ou d’une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable ».
Depuis le dépôt de plainte, pas de nouvelles. Oui, la Justice est encombrée. Il suffit de voir à quel point les accusations contre Sarkozy and C° vont, elles aussi, plan-plan. Pourtant Valls avait déclaré que des infos sur l’affaire Merah seraient dégagées de tout secret défense. Mais, hélas, les familles des victimes ont constaté que ces infos ne concernaient que la couleur du papier peint. Qu’on n’allait pas faire grand-chose avec ça. Quant aux fameuses bandes où l’on entendait Merah dire qu’on l’assassinait, que sont-elles devenues ? C’est fou ce que Dati a fait comme mal, avec sa réforme de la Justice, notre Pussy-Dior ! Mais à présent que Hollande est au pouvoir, nous entrons dans ce qu’il a appelé lui-même (sur les conseils de Boulay ?) une république exemplaire.
Je me permets donc de terminer sur un petit mot adressé à notre président. Que M. Boulay veuille bien le lui transmettre, même s’il ne s’agit que de l’intérêt général.
A M. Hollande, Président de la République Française.
Monsieur, vous nous aviez promis une république exemplaire.
Nous attendons.
Un de vos conseillers de campagne, Antoine Boulay, actuellement directeur de cabinet de M. Le Foll, ministre de l’Agriculture, est soupçonné, alors qu’il dirigeait la boîte de Conseil « Vae Solis », d’avoir été sollicité, et rétribué, par son intermédiaire, pour trafic d’influence. Une plainte a été déposée en justice auprès de Madame le procureur de l’Essonne, par M. Gabriel Amard, président de la communauté d’agglomération « Les lacs de l’Essonne ».
Lors du meeting de St Martin d’Hère, M. Mélenchon a demandé à M. Ayrault de répondre à cette question : « Est-il admissible, dans une république exemplaire, qu’un membre du gouvernement ait maille à partir avec la justice sous l’accusation de trafic d’influence et qu’il continue à exercer sa fonction ? » Il fut un temps où les ministres démissionnaient en attendant que leur bonne foi fût prouvée.
M . Boulay, d’après Mediapart et Marianne II, aurait dit qu’il ne se souvenait pas de cette histoire. Qu’il n’avait pas dû signer lui-même.
Nous sommes donc très inquiets, en tant que citoyens, que quelqu’un, qui ne se souvient pas de ce qu’il fait, se retrouve au plus haut niveau de l’Etat. Ne faut-il pas l’arrêter, ne serait-ce que momentanément, pour vérifier si, médicalement parlant, il est apte à mémoriser les actes de ses décisions quotidiennes ? Quand il favorisera Monsanto, puisqu’il travaille au ministère de l’Agriculture, décidant d’entériner l’interdiction de Kokopelli et autre grainetiers, pourra-t-il dire ensuite : « Je ne m’en souviens pas » ?
Ce n’est pas là une république exemplaire mais une république malsaine au sens propre de ce mot. (Au sens figuré, attendons encore quelques jours. Après le vote du TSCG.)
En ne répondant pas aux inquiétudes et aux questions des citoyens, vous donnez à penser qu’il est devenu « normal », quand on est au pouvoir, de mépriser les électeurs qui, une fois qu’ils ont voté, doivent se taire et attendre cinq ans.
Non.
Etes-vous M. Hollande, le président de tous les Français, ou le président de cette caste libérale qui se met sans cesse hors-la loi pour faire ses affaires ? L’affaire Boulay est-elle symptomatique des dérives de ces groupes qui considèrent la chose publique comme leur bien, protégés par un gouvernement qu’elle met en place ? Faites-vous partie de la bande à Boulay ?
Je pose ici des questions au sujet desquelles je n’imagine pas une seconde que la réponse puisse être « Oui ». Nous sommes en démocratie quand même.
Je vous demande donc en tant que citoyenne, au nom de la Loi qui vous a élu, de répondre dans le respect même de cette Loi.
Ariane Walter.
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