La Banque du Maroc douche l’enthousiasme du gouvernement Benkirane
Si le Maroc s’en tire mieux par rapport aux voisins, la situation n’est pour autant pas réjouissante. Environ 10% de la population active est au chômage. La situation est très critique en zone urbaine où près de quatre jeunes sur dix sont sans emploi. » Et ce n’est pas fini !
Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM) tire la sonnette d’alarme dans le dernier rapport annuel 2014 présenté vendredi 3 juillet dernier à SM le Roi. Le patron de la banque des banques qui réitère son appel à « une évaluation des politiques publiques » dresse un bilan qui cloue au pilori la majorité Benkirane. Dans le rapport annuel, le wali de la banque centrale, est très critique sur la croissance : « Elle continue d’être rythmée par les conditions climatiques ; et les progrès réalisés sur le plan des équilibres sont attribuables dans une grande mesure à des facteurs conjoncturels ». Mieux : « Crédité d’une croissance de 4,5% au moins cette année, le Maroc doit cette reprise essentiellement à la performance du secteur agricole. Les autres branches d’activité étant un soutien moins fort. » Au rayon investissement c’est le même son de cloche : « Le pays enregistre l’un des taux d’investissement les plus élevés au monde, mais les résultats restent bien en dessous des attentes aussi bien en termes de croissance que de création d’emplois », s’étonne le patron de la banque centrale. Et d’enfoncer le clou : « Les métiers mondiaux du Maroc, notamment l’automobile et l’aéronautique, commencent à donner des résultats mais pas encore au point de booster le PIB industriel. » A méditer pour le ministre de l’Industrie et du Commerce Moulay Hafid Elalamy et son plan d’accélération industrielle 2014-2020. Côté formation, c’est carrément la bérézina ! « C’est le secteur où l’écart entre les ambitions et les réalisations est inquiétant ». Pour le banquier « Il faut une thérapie de choc ». Et de poursuivre : « Les atermoiements sur les réformes dont celle de l’éducation pénalisent la compétitivité internationale du Royaume ». Maie ce n’est pas tout ! « Le constat aujourd’hui est qu’une personne non qualifiée a plus de chance de trouver un emploi qu’un diplômé. La main-d’œuvre est concentrée dans des secteurs faiblement capitalistiques et à faible valeur ajoutée. » Une réalité qui nuit à la croissance économique. Pour ce qui est du chômage c’est encore plus inquiétant ! « Si le Maroc s’en tire mieux par rapport aux voisins, la situation n’est pour autant pas réjouissante. Environ 10% de la population active est au chômage. La situation est très critique en zone urbaine où près de quatre jeunes sur dix sont sans emploi. » Et ce n’est pas fini ! Les investissements directs étrangers (IDE) sont « Une masse qui pèse sur la balance des paiements », selon la banque centrale. 15 milliards de DH de dividendes seront transférés à l’étranger. » Pour l’institution d’émission, il faut certes continuer à promouvoir les investissements directs étrangers mais s’assurer en même temps que les incitations y afférentes respectent le couple coût/bénéfice pour le pays. Un clin d’œil au futur port atlantique de Kénitra dont la construction est jugée nécessaire après par l’implantation récente de l’usine de PSA Peugeot-Citroën dans cette ville ? Et last but not least ! La Bourse un maillon faible de CFC. « Le Masi, principal indice de la Bourse de Casablanca, peine à confirmer son rebond de 2014. Il a terminé le premier semestre sur une contre-performance annuelle de 0,43%. En l’état actuel, la Bourse constitue un véritable handicap pour Casablanca Finance City. La persistance de l’atonie avec notamment un niveau de liquidité et une contribution très faible au financement de l’économie reste préoccupante », s’alarme Abdellatif Jouahri. Et il y a de quoi !
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