La bêtise et le carriérisme nous gouvernent
S’il suffisait de modifier notre constitution pour résoudre tous les problèmes de notre société, cela se saurait et serait déjà fait. En fait le problème du pays est plus profond et il tient au fait que notre classe politique est de plus en plus hors sol et confond intérêt général et intérêts personnels. Cela s’est vu lors du vote de la motion de censure où la multiplication de « lignes rouges » brandies par tous les partis, quand ce ne sont pas les peines encourues par une cheffe de parti engluée dans des affaires judiciaires personnelles, auront précipité le chaos.
Hier, on disait de la droite qu’elle était la plus bête du monde. Depuis on a dit la même chose de la gauche. On peut désormais associer l’ensemble de la classe politique dans ce diagnostic, lorsqu’on constate que la survie des partis politiques et le devenir de leurs chefs « chapeaux à plumes », qui se voient calife à la place du calife, suscitent davantage d’intérêt pour eux que l’avenir immédiat des français, en particulier les plus fragiles.
Le pays s’enfonce lentement mais inexorablement dans le marasme et ce n’est jamais le temps de la réforme, mais plus sûrement celui des impôts. Personne ne veut prendre la responsabilité d’expliquer, d’écouter, de mettre les choses à plat. Le temps politique s’accommode rarement du temps long. Il y a toujours une élection en vue qui fera toujours préférer la technique du rabot budgétaire imbécile à l’intelligence d’une réforme bien menée.
Pour autant, le temps plus long trouvera parfois sa place dans le débat lorsqu’il il s’agit de reparler du cumul des mandats ou bien de l’instauration de la proportionnelle aux élections, débats ô combien essentiels, qui vont accaparer le temps des politiciens qui n’est pas celui des citoyens qui sont dans l’urgence. Vous l’aurez compris, l’important, toujours sous couvert de démocratie, c’est de garder les parts de marché des partis politiques (les mêmes qui nous envoient dans le mur) et les privilèges et les ambitions de quelques-uns qui font carrière grâce au système et en le verrouillant.
Pas de réforme de la fiscalité par conséquent, ni des collectivités locales non plus, encore moins de débat sur la nécessité ou l’opportunité des aides aux entreprises, pas plus de réforme de l’Etat, non, juste des débats indigents qui privilégient le court terme et érigent la bêtise et le carriérisme au rang de valeurs constitutionnelles sans qu’il soit besoin de modifier le texte de notre loi suprême.
Pour aller plus loin, je publie actuellement un livre aux éditions L’Harmattan (sortie le 7/01/2025) : « Décentralisation, il faut que tout change pour que rien ne change »
Il fait le point sur le mille feuille administratif, les surcoûts qu’il engendre et ses dérives à l’origine desquelles on trouve les élus et les partis politiques qui verrouillent le système à leur profit.
https://www.editions-harmattan.fr/catalogue/livre/decentralisation-1/77881
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