La bombe chez Drucker : point sur les cambriolages avant la présidentielle
Michel Drucker est vraiment en forme. Depuis la publication de son livre, c’est un peu comme une délivrance : pas un dimanche où ses invités ne sortent des choses que jamais auparavant il n’aurait laissé passé. Lui qu’on a tant présenté comme garant du pouvoir en place et de l’immobilisme se permet bien des choses depuis quelque temps. Ce dimanche 27 janvier, il recevait (« pour la 3e fois en 7 ans » tient-il à préciser) Ségolène Royal, venue présenter son livre, dans lequel elle raconte ses tourments de campagne.
L’invitée du jour, venue présenter son livre, avec une sincérité plutôt désarmante, surtout en ce qui concerne les attaques de tout bord auxquelles elle a dû faire face. A gauche, tout d’abord, avec ses fameux éléphants, qui lui ont reproché ses attitudes "de fille", et à droite... à droite... où surgit tout à coup dans son propos une terrible accusation, sans qu’on sache si Drucker en comprend ou non la portée. L’émission étant enregistrée et non en direct, on en conclura qu’il a laissé filer l’annonce qui fait l’effet d’une bombe dans les chaumières. Car l’aveu impromptu est grave. C’est celui d’une déstabilisation visée, avec "des méthodes de mafia", par des événements qui l’ont elle-même surprise, à savoir une effarante série de cambriolages qui ont précédé l’élection présidentielle. A ma connaissance, c’est la première fois qu’un représentant de l’Etat décrit ce moyen de pression sur sa personne de façon aussi claire. "J’ai été cambriolée deux fois durant la campagne, les ordinateurs de mes collaborateurs ont été volés trois fois...", la révélation est de taille. Visant sa personne, et d’autres, mais aussi d’autres candidats. Pour en avoir le cœur net, j’ai rassemblé toutes les notes que j’avais prises à l’époque. Je vous les redonne telles quelles, à vous de trouver quels pourraient être les ou le commanditaires. C’est assez éloquent, et tout autant transparent. Difficile d’imaginer de simples cambriolages. Des hommes de l’ombre ont œuvré et plutôt deux fois qu’une.
Durant toute cette campagne 2007, en effet, on a annoncé régulièrement la même chose : des personnes se sont introduites chez d’autres dans le but de leur voler quelque chose, le plus souvent la même : leur ordinateur ou son contenu. En temps normal, cela s’appelle un cambrioleur. En campagne électorale, ça s’appelle plutôt une barbouze. Ou alors les cambrioleurs sévissent deux fois plus pendant la campagne électorale auprès des hommes politiques ou de ceux qui les approchent. Ce n’est pas non plus à rejeter totalement comme théorie : en Angleterre, la moitié des footballeurs de Manchester ou Liverpool n’osent plus jouer le dimanche, de peur de revenir dans une maison vidée par des hommes avec un bas sur la tête. Ce qui nous avait échappé, au fur et à mesure de ces annonces, réparties sur deux années, c’est leur enchaînement systématique et les personnes visées : or aujourd’hui, avec l’aveu en forme de scoop de Ségolène Royal, tous ces objectifs, aussi différents les uns des autres, ont un sens. Celui d’une barbouzerie et non celui d’un gentleman cambrioleur collectionneur... d’ordinateurs. Revue de détail du contenu du sac du (ou des) monte-en-l’air.
- Ça commence le 13 avril 2005, où les bureaux de Michel Roussin, dans la tour Bolloré, à Puteaux, sont visités. Logique, à l’époque, il est le vice-président du groupe... Bolloré (celui qui prête ses Falcon et ses yachts au président). Ancien directeur du SDECE et de la DGSE, on lui prêtait l’idée saugrenue d’avoir enregistré quelque part... (sur cassette vidéo ?) certaines choses compromettantes pour le pouvoir qu’il a longtemps servi, à savoir Jacques Chirac, à qui il a servi de paravent judiciaire jusqu’au bout. Le 27 février 2007, en effet, Michel Roussin, ancien bras droit de Jacques Chirac à la mairie de Paris, et Louise-Yvonne Casetta, ex-assistante des trésoriers du RPR, ont été condamnés par la Cour d’appel de Paris à respectivement 4 et 2 ans de prison avec sursis dans l’affaire des marchés publics d’Île-de-France. Ils se sont également vu infliger tous deux des amendes, d’un montant de 80 000 euros pour Michel Roussin, de 30 000 euros pour Louise-Yvonne Casetta. Le 3 mai 2007, pourtant, M. Roussin était toujours le second du groupe Bolloré et déclarait que le Congo était un beau pays. Il est vrai aussi que son président Joseph Kabila Kabange aime les beaux avions (un HS-125 immatriculé S9-DBG personnel), et aussi ceux de son ami belge George Forrest.
- Le 15 août 2005, l’ordinateur de François Mayle, journaliste politique au Point est subtilisé, en plein midi, avec une sacoche contenant les bandes vidéos de l’entrée de l’établissement. Un vol banal, serait-on tenté de dire : oui, a priori, à part que l’individu revient quelques mois après.
- Le 18 octobre de la même année, en effet, rebelote : le nouvel ordinateur de F. Mayle, enfermé dans une armoire, cette fois... disparaît à nouveau, l’armoire a été forcée. Les bandes vidéo révèlent la présence d’un homme d’une trentaine d’années, resté dix minutes sur place. On se perd en conjectures sur le mobile du vol. François Mayle est l’auteur d’un livre Amiante : 100 000 morts à venir, qui a fait l’effet d’une bombe à sa parution en 2004. L’amiante n’a été interdite en France que le 1er janvier 1997, par le décret n° 96-1133 du 24 décembre 1996 (sous le gouvernement Juppé donc). Ici, le commanditaire est plus difficile à déterminer : les personnes qui auraient tardé à dénoncer les industriels ou qui ont continué à suivre leur lobbying.
- Le meilleur moyen de désamorcer une idée, en barbouzerie d’Etat, c’est d’en lancer une similaire... dont on prouve peu après qu’elle n’est pas fondée. Le 15 novembre 2006, un bon nombre de rédactions reçoivent un mail "anonyme" indiquant que Nicolas Sarkozy était chargé de mission au ministère de l’Intérieur pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques lors du passage de Tchernobyl, en avril 86. Et qu’il n’aurait évidemment pas informé suffisamment la population. Le mail sent le frelaté, car si ça a bien été le cas, c’était de mars 87 à mai 88 seulement que M. Sarkozy avait sévi, et le Pr Pélerin, lui, avait eu un rôle bien plus important dans cette histoire. M. Sarkozy donc n’a que de lointains rapports avec Tchernobyl, sinon pas du tout. Ce qui ne l’empêche pas dans un discours à la Convention de l’UMP sur l’écologie du 19 octobre 2005, le lendemain même de la disparition de l’ordinateur, de citer le passage du nuage radioactif et les risques de l’amiante comme deux erreurs majeures à ne plus jamais faire : "ll n’est pas normal, dans une grande démocratie comme la nôtre, que le secret continue de régir l’action de l’administration, et, à la vérité, des élus qui la dirigent. Des erreurs comme celles de l’amiante, le mystère qui entoure le trajet exact du nuage de Tchernobyl, ne sont plus acceptables". Pourquoi alors ces deux exemples précis ? Et comment une telle coïncidence ?
- Le 31 octobre 2005, c’est plus caractéristique : les locaux du Figaro sont visités, en pleine explosion de banlieues. On y dérobe un agenda électronique (type Palm) et plusieurs ordinateurs portables, tous appartenant à... Anne Fulda, qui vient d’être promue alors première dame de France putative, la précédente ayant jeté l’éponge semble-t-il (depuis lors, la Concorde est repassée par là, et quelques mois après la dame a décidé de partir plus officiellement !). Depuis les frasques de Paris Hilton et les manies qu’ont les vedettes des tabloïds à mettre sur internet leurs ébats amoureux, on est en droit de croire qu’en effet, là... si c’était le cas... notre président potentiel de l’époque serait resté virtuel à vie. Qui donc a bien pu ? Les journalistes, tout heureux de dézinguer leur confrère, dont ceux de Paris-Match, où postule la dénommée, ou... un (autre ?) amant suspicieux ? Décidément, il n’y a pas que les banlieues qui étaient... chaudes.
- Le 7 février 2006, ce sont les bureaux du Parti des travailleurs qui sont visités. C’est l’ordinateur de Gérard Schivardi qui disparaît et inaugure une longue série. A se demander, là, ce qu’on pouvait bien y chercher ! L’annonce passe totalement inaperçue, Schivardi est encore un inconnu.
- Le
18 juin 2006, plus prosaïquement en période électorale, c’est le QG de
campagne de Rachid Nekkaz, qui est visé par des cambrioleurs. Des
voleurs filmés par une caméra de surveillance... dont la vidéo sera
saisie par la police. Dans les ordinateurs emportés, les noms des 238
maires décidés à lui accorder leurs voix. 521 maires avaient promis à
Nekkaz de le soutenir, au final il en manquera 70 pour faire le compte
nécessaire. Sur son SkyBlog, depuis, Nekkaz allait plus loin encore,
puisqu’il affirmait toujours qu’une trentaine de noms figurant dans la
liste des 238 premiers, et provenant donc de ce fameux ordinateur... se
retrouvèrent affichés quelques jours plus tard dans la presse locale...
Nekkaz concluant par un sans appel "en somme, le vol dont j’ai fait
l’objet le 18 juin 2006 était un vol politique et non un vol
crapuleux", en visant nommément le ministre de l’Intérieur de l’époque,
chargé de préparer l’élection. Douze candidats, mais pas plus serait-on
tenté d’ajouter. Mais qui peut donc ainsi vouloir décider du nombre
d’heureux élus ? Ou... du nombre d’adversaires ? En conclusion, le Conseil constitutionnel radie Nekkaz des listes de prétendants le 22 mars 2007.
- Août
2006 : l’appartement du couple Hollande-Royal est visité "sans que rien
ne soit dérobé". On peut en conclure que Ségolène Royal n’utilise pas
personnellement d’ordinateur, sans plus. Et que les cambrioleurs
ordinaires sévissent davantage l’été. Et également que le couple passe
ses vacances ailleurs, dans une grande villa du Sud, etc., on en a déjà assez parlé dans Le Canard enchaîné. Les policiers qui viennent faire le constat d’usage, comme l’indique Ségolène Royal à cette étonnante émission de Drucker, lui confirme que puisque rien n’a été volé, il s’agit purement et simplement d’une tentative d’intimidation, "mafieuse" précise l’ex-candidate. Il est vrai que de passer plusieurs minutes dans un appartement sans rien prendre, au vu de ce qui a été visité, retourné et jeté par terre, n’est pas le lot d’un cambrioleur "normal". Ou alors il est aveugle, ce qui est plutôt rare dans la profession.
- Le
28 février 2007, c’est le siège du Parti socialiste qui est visité. Au
comité de soutien, rue Faubourg-Saint-Martin disparaît... un ordinateur
seulement. C’est celui de Sophie Bouchet-Petersen, la très proche
conseillère de Ségolène Royal, qui, elle, utilise un ordinateur. Un
Apple, d’ailleurs, mince, les voleurs, en plus, ont du goût. Dedans, la liste des participants au Forum ségoliniste, "Désirs d’Avenir" et bien d’autres infos encore, comme le nom du prestataire de services s’étant chargé de juguler l’usage des portables lors des réunions de la candidate... une opération plutôt coûteuse.
- Le 5 mars, ce sont les ordinateurs du Front national qui sont visités (des PC !). Ils contenaient la liste des parrainages. Bizarrement, des élus UMP ont vendu la mèche très peu de temps après en avouant avoir appelé des maires susceptibles de soutenir Le Pen pour ne pas les en dissuader... Pour appeler les maires susceptibles de soutenir le Front, il faut bien avoir les listes, car tous sont loin d’être encartés FN, un maire de petit village étant obligatoirement "sans étiquette"... on a vite fait de faire un lien de cause à effet, mais bon, en barbouzerie tous les coups sont permis, conclura-t-on.
- Le
lendemain, 6 mars, c’est celui d’un autre prétendant, Nicolas Miguet,
personnage "à part" dans le milieu politique, qui dénonce "le
bankstérisme (sic) et les patrons voyous", tout un programme. Remarquez avec l’affaire de la Société générale qui part en eau de boudin pour la direction, Miguet aurait gagné au moins deux points en se présentant aujourd’hui ! Grande
gueule, mais bardé de chiffres : "en 2006, les six principaux groupes
bancaires français ont dégagé pour plus de 28 milliards d’euros de
bénéfices nets, contre 22 milliards d’euros en 2005", tonne-t-il. Mais ce n’est pas
l’argent qu’il dénonce le plus, ce qu’il vitupère, ce sont les
collusions homme-politique et banquiers. "Forts de leurs structures
mutualistes, qui permettent d’avoir le pouvoir sans titres, les Caisses
d’épargne, le groupe des Banques populaires, le Crédit mutuel-CIC comme
le Crédit agricole conjuguent avec bonheur pour leurs dirigeants le
beurre (salaires élevés), l’argent du beurre (stocks-options) et les
faveurs de la crémière (jetons de présence dans de multiples conseils,
retraites en or massif, parachutes dorés...). Elle est belle, leur vie
rêvée des anges". Or, on découvre à la même époque que sa candidature
qu’un (très) proche du ministre de l’Intérieur, Thierry Gaubert, ancien
membre de cabinet, habitué des jetons de présence d’un nombre important
de banques et émargeant aujourd’hui à la Caisse d’épargne, justement,
est accusé de détournements de fonds importants (23,5 millions d’euros). Depuis, aucune trace ni des accusations ni de l’individu. Evaporées.
Miguet a végété chez les giscardiens, tâté de l’UDF et du RPR et a même reçu en 1995, un "courrier de soutien d’Alain Juppé", alors Premier ministre, comme il l’indique fièrement sur son site. Notre homme est disons... remuant : en 1990, il se retrouve selon ses dires "en conflit" avec un éditeur de la presse d’extrême droite sulfureux, Serge de Beketch (Serge André Yourevitch Verebrussoff de Beketch), "pour une histoire de fichiers d’abonnement". L’homme, un Français d’origine russe (blanc), a dirigé Minute et National hebdo, pour revenir à Minute, et sera en 1995 directeur de com’ de la mairie de Toulon avec Jean-Marie le Chevallier... autrement dit, le fichier national de l’extrême droite lui appartient, et Miguet... l’a donc aussi. Déjà tenté en 2002 de se présenter à la présidence, Miguet échouera faute d’avoir les 500 signatures (lui affirme toujours en avoir déposé 508 au Conseil constitutionnel). Cette année-ci, l’épisode est rocambolesque : on découvre un abus de parrainages, des maires ayant reçu des papiers non officiels... avec dessus l’adresse du seul Miguet. Surnommé "le camelot des boursicoteurs", roulant en Maserati (à 97 000 euros) il lui arrive un autre tour pendable en effet à cette deuxième tentative de se présenter : constatant un cambriolage chez lui le 3 mars, il souhaite se rendre à la gendarmerie de Verneuil-sur-Avre le 7, on l’envoie à Paris le 9 faire sa déposition : il y est mis en examen illico pour ses fameux parrainages douteux et immédiatement incarcéré ! Beaucoup sont surpris par la méthode. Miguet a sa version :"tous les ordinateurs à usage professionnel et politique ont été volés" et il "soupçonne des officines à la recherche des dossiers particulièrement compromettant de corruption qui sont en ma possession sur des candidats importants à l’élection présidentielle, de tous bords". Ce "petit, tout petit Berlusconi" comme on le surnomme aussi parfois est pris à son propre piège semble-t-il. Il y a des gens que la liste d’extrême droite intéresse, c’est évident. A moins que ce ne soit le nombre des jetons de présence... de certains : Miguet s’est assez vanté d’en savoir beaucoup et de tout noter sur ses deux portables Apple (encore eux).
- Le 16 mars 2007, c’est l’ordinateur de Mazarine Pingeot qui disparaît dans le cambriolage de son appartement, dans le 11e. Retour à la case départ : comme son père avant 1981, plusieurs fois cambriolé, à part que lui détestait les ordinateurs (a contrario de son vieil ami Gaston Deferre, qui adorait... Apple).
- Le
dernier en date des vols, d’avant les élections, c’est l’ordinateur de
Leila Bouachera. Ou
plutôt son disque dur, retrouvé vide un matin, et envolées les 202
promesses de parrainage. Une femme de caractère et de tête de 46 ans,
docteur en droit international, Chevalier de l’Ordre national du mérite
et titulaire de nombreuses maîtrises et licences universitaires.
Actuellement chargée de mission au Conseil supérieur de
l’audiovisuel... depuis plus de 17 ans. Arrivée en politique via le
CDS, elle est devenue RPR, quatre années, pour rejoindre l’UMP et
le quitter aussitôt sans que l’on n’ait su l’explication véritable.
Elle aussi n’obtiendra jamais les 500 parrainages, mais a décidé de
saisir aussitôt en représailles le Conseil d’Etat sur les comptes de
campagne de Nicolas Sarkozy, en appelant à voter Bayrou. Entre-temps,
elle aura bien invectivé le ministre sur son site officiel "Vous n’avez
pas changé, vous êtes toujours MERLIN L’ENCHANTEUR qui jette dans les
yeux des Français de la poudre de perlimpinpin !" Sur son site, on a
longtemps pu voir ses "communiqués" Son 24e était, lui, au vitriol,
car il dénonçait toute l’étendue du problème :" J’annonce dans les mois
à venir la sortie d’un ouvrage intitulé LES DESSOUS DE LA
PRÉSIDENTIELLE 2007. Les cambriolages de QG de campagne, les vols de
promesses de signatures entrant dans le cadre de la criminalité
informatique, les pressions exercées sur les élus afin qu’ils ne
délivrent pas leurs parrainages, les mises sur écoute téléphonique, les
fichages outranciers des RG, le harcèlement moral sur le lieu du
travail, la rupture du principe d’égalité de traitement, le boycott de
promesses de signatures ordonné par les deux principaux appareils
politiques l’UMP et le PS. J’ajouterais un encadrement quasi-martial
des médias audiovisuels et de la presse écrite afin que les candidats
dangereux politiquement ne puissent émerger, faisant de la liberté
d’expression un principe désuet ! Les journalistes dans leur grande
majorité ont joué un rôle actif dans ce jeu dangereux." Il y en a un
qui voulait lire des chapitres du livre avant sa sortie, ça paraît
évident. Interrogée via son propre mail en juin dernier, Mme Bouachera m’a répondu
personnellement que le livre "était en cours de rédaction", sans plus
de précisions. A l’époque, j’avais comme avis qu’on ne le verrait jamais imprimé... il ne l’est toujours pas. Une vidéo sidérante faite par la LCP (de l’Assemblée nationale) regroupe les deux affaires de Nekkaz et Bouachera. Après avoir changé plusieurs fois de localisation sur le net, on la retrouve ici. Bouachera y parle aussi de campagne "mafieuse", de vols de "professionnels", Nekkaz ne comprend pas pourquoi les bandes vidéo de caméras donnant sur ses fenêtres n’ont pas été saisies ou examinées. "Difficile de croire à une simple coïncidence", commente la journaliste. Effectivement.
- Le 9 mai, via le journal 20 minutes (et le portail Orange) on apprend que le disque dur de l’ordinateur de Karim Zéribi a été volé à sa permanence. Il n’y a pas eu qu’un simple vol, survenu le samedi 5 mai 2007, mais bien aussi une agression caractérisée, M. Zéribi ayant été molesté et menacé ce jour même (le 9 mai) dans ce qui s’est révélé être un vrai traquenard. Des méthodes qui rappellent fort les méthodes d’intimidation des nervis de l’extrême droite. L’homme n’est pas un inconnu : c’est le président du "Parlement des banlieues", et il est également candidat aux législatives de Marseille sous l’étiquette "La nouvelle gauche". C’est lui aussi que vous voyez dans l’épique vidéo de l’arrivée de M. Sarkozy, alors candidat, à Meaux, la ville de son collègue François Copé, en train de tenter de faire patienter une salle pendant deux heures, calmement, mais à la fin un peu agacé quand même par le retard de M. Sarkozy. Appelé par J.-P. Chevènement au gouvernement, cet ancien joueur de foot professionnel, à Laval, conseille alors le ministre de l’Intérieur sur la police de proximité, sur l’intégration des jeunes et de leurs familles. Il est aussi l’auteur d’un livre clé, Le Sauvageon de la République. Revenu à Marseille pour les législatives, on ne comprend pas pourquoi, à sa permanence, lui avoir volé le disque dur seulement ? Et pas l’ordinateur complet ? Et que conclure après avoir appris que "la police avait confirmé le dépôt de plainte en indiquant que le vol avait été commis sans effraction". Une permanence "saccagée"... sans effraction ? Aux législatives de 2002, Zéribi avait trouvé sur sa route le communiste Frédéric Dutoit (25,9 % au premier tour, il fera 65 % au second tour contre son concurrent extrémiste) et un candidat Front national, Jean-Pierre Baumann, un avocat (24,4 %). L’individu a un passé sulfureux : il avait recueilli en premier les aveux des meurtriers du jeune Ibrahim Ali, 15 ans, fauché dans le dos par Robert Lagier, colleur d’affiche FN, le 21 février 1995. Les trois auteurs du crime étaient allés chez lui plutôt qu’à la police. Baumann étant en fait le responsable du collage d’affiche FN, puisque étant la tête de liste ! Lagier avait écopé en 1998 de 15 ans, ses complices de 10 et 2 ans.
- Le 9 juillet 2007, bien après les élections présidentielles, ça continue : cette fois, chez Ségolène Royal, un ordinateur est dérobé. Encore une fois c’est "sans effraction". De l’acharnement ?
Ce dimanche, chez Drucker, après la verte saillie d’Anne Roumanoff qui a fait le tour du net, planait un étrange parfum de scandale... pas très reluisant pour la République française, l’évocation de méthodes dignes des républiques bananières... et de leurs nervis. A ce jour, on cherche toujours qui a bien pu tenter de se procurer tous ces ordinateurs. Un "serial-Apple" est dans la nature, c’est sûr. Ou un psychopathe obsédé par les pommes. En tout cas, aucune piste sérieuse à ce jour, nous dit la police... Faisons-lui donc confiance, les élections sont terminées, il n’y a plus rien à craindre. Dans notre beau pays, il est rare pourtant que de pareils malfaisants s’évaporent totalement dans la nature. Ou alors, c’est qu’ils disposent d’une aide occulte, ou très haut placée.
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