La « bombe » du nucléaire pourrait-elle mettre fin à la gouvernance socialiste ?
Après les élections municipales, c’est bien une crise de la démocratie représentative qui vient de s’ouvrir. Le taux d’abstention record et le désamour des Français pour leurs hommes politiques, voici le message des urnes que le remaniement ministériel aura bien du mal à faire oublier. Pire, avec la sortie des écologistes, la majorité de François Hollande ne tient plus qu’à quelques sièges à l’Assemblée, et la question du nucléaire pourrait encore diviser un peu plus le camp du président…
Le contexte politique favorable nucléaire
Le nouveau contexte politique laisse une majorité très restreinte pour le président socialiste, et comme nous l’explique les journalistes du Monde, « l'affaiblissement de cette majorité peut représenter un problème politique pour Manuel Valls ». Après le remaniement et la sortie des écologistes du gouvernement, la question de l’écologie politique pourrait bien faire éclater un parti socialiste tiraillé entre l’économie sociale de marché, la planification industrielle, et les mouvements de décroissance implantés à Solférino.
La nouvelle responsable de l’énergie, Ségolène Royale, n’a d’ailleurs pas attendu pour faire apparaître ces contradictions au grand jour. Avant le premier conseil des ministres, la première dame du Poitou a créé la polémique en fustigeant « l’écologie punitive ». Mais la pomme de discorde pourrait bien être la question du nucléaire, le Premier Ministre Manuel Valls a d’ailleurs clairement annoncé la couleur : « Nous avons besoin de nucléaire, même si on réduit, dans la décennie qui vient, sa part. Nous avons besoin de renouveler nos centrales nucléaires, ses différentes filières ».
L’atome : un dossier explosif
Les passes d’armes au sein de la majorité montrent les tensions qui subsistent entre les différents courants de gauche. Cécile Duflot nous décrypte la situation dans une interview à Libération : « Avoir un ministère de l’Ecologie sans ce changement de cap, c’est avoir un couteau sans lame. Etre ministre, ce n’est pas un titre, c’est avoir les moyens de changer les choses. Le choix était entre une sociale-orthodoxie et la sociale-écologie. La première a été choisie ». Résignée, la parlementaire aurait-elle fait le choix des considérations politiques avant de défendre ses convictions écologistes ?
Une attitude qui pourrait bien signer le retour de l’atome, à l’heure où cette source d’énergie retrouve une certaine attractivité comme au Brésil. Le pays « qui dispose d'eau et de pétrole en abondance devrait pouvoir se passer de nucléaire. Et pourtant, le Brésil, qui avait mis entre parenthèses un programme déjà modeste, vient d'initier la relance de l'atome ». Alors que des élus socialistes mont voté la confiance au gouvernement Valls, les tractations ont commencé tandis « qu'Europe Ecologie-Les Verts réclame la fermeture au total de 24 réacteurs ». Devant cette équation impossible, certains analystes comme Eric Zemmour, évoquent déjà un « piège hollandais », reste à savoir qui tombera dedans ?!
Crédit Photo : Pixabay

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