La bombe-suppositoire ou l’escalade technologique de la terreur
Le Figaro nous révèle cette semaine une information étonnante. Une note secrète de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur : nouveau service anti-terroriste français) souligne l’existence d’une nouvelle arme terroriste utilisée par Al-Qaida : une bombe suppositoire, introduite dans le corps des kamikazes.
C’est le 28 août dernier que cette « arme » a été utilisée pour la première fois lors d’un attentat qui a eu lieu en Arabie Saoudite, au palais du prince Mohammed bin Nayef (responsable de la lutte anti-terroriste dans le pays et fils du ministre de l’intérieur du Royaume) ensuite revendiqué par l’organisation terroriste Al-Qaida. Celui-ci s’en est finalement sorti indemne. Le kamikaze, Abul Khair, a au contraire littéralement explosé et a fini déchiqueté en plusieurs dizaines de morceaux.
L’enquête révèlera ensuite l’origine de l’explosion du kamikaze. Le mode opératoire est inédit : en effet, le terroriste a vraisemblablement « ingéré » ou plutôt introduit la bombe à l’intérieur de son corps comme un simple suppositoire, puis l’a déclenchée à l’aide de son téléphone portable.
Cette affaire, en plaçant les responsables de la lutte antiterroriste face à un nouveau type d’arme, pose la question de l’efficacité des systèmes de sécurité en général et notamment des contrôles dans les aéroports puisque le médoc explosif est indétectable de part sa nature et pose de ce fait un défi de taille, même si l’efficacité de l’arme est contestée, notamment par un chercheur américain pour qui l’inefficacité révélée du suppositoire lors de l’attentat du 28 août, en fait pour l’instant une arme de second choix pour les terroristes.
Seuls les contrôles au rayon X seraient efficaces pour le détecter, or, comme le souligne un officier de la direction centrale de la police aux frontières (DCPAF) cité par Le Figaro : « on imagine mal devoir faire passer des millions de passagers à la radio avant de monter à bord » : les risques sanitaires seraient trop importants.
La seule solution envisageable pour le moment serait donc d’agir non pas sur l’explosif lui-même mais sur l’émetteur, c’est-à-dire le téléphone mobile, qui a envoyé le signal de l’explosion par radio-fréquence.
Alors, après les bouteille de plus de 100 ml contenant des liquides, va-t-on désormais nous retirer nos téléphones portables avant d’embarquer ? Cette solution semble a priori assez irréaliste mais bon, à la limite pourquoi pas, tant qu’on ne décide pas de généraliser le toucher rectal...
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