La CGC : insolent de la semaine...
Le secrétaire général de la Confédération française de l’encadrement - Confédération générale des cadres se lâche et critique ouvertement la méthode Sarkozy : dresser les Français les uns contre les autres...
“On s’aperçoit que, systématiquement, on procède par la stigmatisation de différentes catégories sociales qui seraient à considérer comme des nantis qui se gobergent sur le dos de la société et de la collectivité. Aujourd’hui, ce sont les chômeurs et les demandeurs d’emploi qui seraient des profiteurs du système et vivraient sur le dos de la collectivité. Non, les choses ne sont pas aussi simples que cela, dans tout système, il y a effectivement des abus et des excès, mais cela constitue une infime minorité“.
Quel anarcho-syndicaliste aussi chevelu qu’irresponsable a pu tenir de tels propos, dénonçant clairement la mécanique sarkozyste ?
Le Secrétaire général de la Confédération française de l’encadrement - Confédération générale des cadres (CFE-CGC) !
C’est sa réaction à l’annonce de Laurent Wauquiez, porte-parole du
gouvernement, qui a relayé le souhait du président Sarkozy : “(lequel)
a souhaité qu’un travail puisse être fait sur la question des sanctions
en cas de refus de deux offres d’emploi acceptables“, réactivant ainsi l’une des promesses de la campagne électorale.
Reste à définir ce qu’on entend par “acceptables”, ce que les partenaires sociaux seront chargés de négocier...
Pourtant les mesures pour sanctionner les chômeurs refusant des propositions d’emplois existent déjà et ont été précisées par une circulaire datant de 2005, ce que M. Sarkozy semble ignorer totalement. Ou plutôt feint d’ignorer pour, une fois de plus, par un effet d’annonce, tenter de monter les Français les uns contre les autres. Au risque de fatiguer tout le monde et de ne plus tromper personne comme le montre la réaction excédée de la CGC que personne ne peut accuser de gauchiste exacerbé...
Le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez a néanmoins indiqué jeudi à l’issue du Conseil des ministres que “la mise en place d’un dispositif de sanctions est bien de la responsabilité de l’Etat” et que M. Sarkozy avait “demandé à ce qu’on ait un calendrier sur le sujet”.
Le 19 septembre 2005, le ministère délégué à l’Emploi avait diffusé une circulaire très claire sur le sujet, précisant l’application du décret du 2 août 2005 sur le contrôle et l’accompagnement des demandeurs d’emploi. Selon cette circulaire, les chômeurs refusant un emploi “compatible avec leur spécialité, leur formation” ou encore leur “mobilité”, peuvent voir leurs allocations réduites de 20 % au premier refus, de 50 % au deuxième et supprimées totalement au troisième.
En juillet 2007, une note de l’Unedic (assurance-chômage) montrait que le nombre de sanctions à l’encontre des chômeurs ne respectant pas les règles avait plus que triplé entre 2005 et 2006, passant de 7 200 à 24 800. Ces sanctions avaient toutefois abouti à très peu de radiations définitives en raison du caractère “gradué” des sanctions.
La direction de l’Unedic avait précisé qu’il s’agissait d’un premier bilan de la réforme des contrôles mise en place le 2 août 2005 et qui a notamment renforcé la coordination entre les préfectures et les Assedics.
Bref, alors que l’arsenal coercitif existe déjà, le gouvernement décide une fois de plus de fabriquer une nouvelle loi au lieu de faire appliquer correctement et avec discernement, celles existantes. Il est vrai que l’application des lois nécessite des moyens accrus pour la surveillance, le contrôle la prise en compte des situations particulières et l’éventuelle répression, alors qu’une nouvelle loi avec le battage médiatique habituel donne l’impression que l’on fait quelque chose et ne coûte pas cher...
Restera, puisque c’est la mode, à évaluer précisément l’action du chef de l’Etat à l’aune de ses réalisations plutôt que de ses gesticulations...
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