La Chine : pas de médiateur provisoire, mais un acteur prometteur
La diplomatie chinoise a été mise en avant alors que le Président Xi Jinping recevait des représentants de l’Arabie Saoudite et de l’Iran à Beijing. Cette médiation n’était pas seulement un geste symbolique visant « certaines parties internationales », mais une stratégie visant à faire avancer les intérêts de la Chine dans une région traditionnellement considérée sous l’influence américaine.
La diplomatie chinoise a persisté dans sa mission de rapprocher l’Arabie Saoudite et l’Iran, facilitant une rencontre entre le ministre des Affaires étrangères saoudien, le prince Faisal bin Farhan, et son homologue iranien, Hussein Amir-Abdollahian. La poignée de main, encouragée et parrainée par le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang, a rapidement fait la une des journaux et a été largement couverte par les agences de presse.
La réunion a abouti à l’établissement d’un calendrier et de procédures pour l’échange de missions diplomatiques entre les deux pays. Selon les mots du ministre Qin, « Pékin s’engage à soutenir les nations du Moyen-Orient dans la prise en charge de leur propre avenir et à sauvegarder les intérêts à long terme de la région face aux influences externes ».
Il convient de noter que la récente rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de l’Arabie Saoudite et de l’Iran, une conséquence directe de l’accord du 10 mars de l’année dernière, qui prévoyait la reprise des relations diplomatiques entre les deux nations dans les deux mois, a eu lieu il y a moins d’un mois. Cela souligne l’engagement de la Chine à garantir le succès de l’accord et à l’utiliser pour remodeler les dynamiques de la région du Golfe d’une manière qui correspond à ses intérêts stratégiques.
La participation de la délégation chinoise à la réunion entre les ministres des Affaires étrangères de l’Arabie Saoudite et de l’Iran confère une importance supplémentaire à la reprise historique des relations diplomatiques entre les deux nations. La présence de l’équipe chinoise témoigne de l’influence politique et stratégique considérable de Pékin derrière cette réconciliation décisive - et elle ne se limite pas seulement à faciliter la rencontre.
Il s’agit plutôt d’un effort pour le traduire en gains tangibles sur le terrain. Le consensus général parmi les observateurs est que le parrainage de l’accord par la Chine est une véritable assurance de son succès, étant donné la capacité de Pékin à garantir l’engagement de la partie iranienne dans l’accord.
L’accord entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, les deux principaux acteurs pétroliers, offre une opportunité à la Chine de promouvoir la stabilité sur les marchés mondiaux de l’énergie. Étant donné les partenariats stratégiques solides de Pékin avec d’autres nations riches en pétrole telles que la Russie et les Émirats arabes unis, l’accord contribuera inévitablement à la stature et à l’influence mondiale de la Chine. De plus, le pacte est susceptible d’avoir un effet d’entraînement sur d’autres développements régionaux au Moyen-Orient.
Malgré la tentative infructueuse de la Chine de médiation dans la crise ukrainienne, qui a finalement été rejetée par le Kremlin, Dmitry Peskov, son porte-parole, estime que la Chine possède « un potentiel de médiation très efficace et influent ». Cependant, la situation en Ukraine reste complexe, a-t-il ajouté, et il ne semble y avoir aucune perspective immédiate de règlement politique, laissant les opérations militaires comme la seule option viable.
Dès le départ, la Chine n’était pas optimiste quant à l’acceptation de sa proposition pour résoudre la crise ukrainienne par les États-Unis, et la surprise est venue lorsque les Russes l’ont refusée. Cette décision est intervenue malgré l’annonce du sommet de Moscou en mars de l’établissement d’une « alliance stratégique » engagée à contrer « l’hégémonie américaine », indiquant que des divergences significatives continuent d’exister entre les perspectives chinoises et russes, servant finalement les intérêts des États-Unis et de l’Occident en général.
Le cœur du problème réside dans le nouveau rôle de la Chine en tant que médiateur actif et influent dans la résolution des crises, indépendamment du résultat. Le conflit en Ukraine ne peut être considéré comme une remise en cause des capacités de médiation ou de l’habileté diplomatique de la Chine, car il implique l’une des parties (les États-Unis) qui entretient une relation complexe avec la Chine, et la réticence de la Russie à considérer toute médiation qui ne garantit pas ses gains territoriaux.
De plus, la proposition chinoise, dont les détails restent obscurs, a mis en lumière des questions auxquelles la Russie pourrait ne pas souscrire, telles que le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des autres pays, des principes que la diplomatie chinoise défend fermement en raison de leur lien avec des questions nationales chinoises telles que la réunification de Taïwan et l’opposition de Beijing à toute ingérence étrangère dans cette affaire.
En regardant vers l’avenir, on s’attend à ce que la Chine joue un rôle plus proactif dans la résolution de diverses crises et problèmes, et elle pourrait potentiellement intervenir comme médiateur dans des crises décisives en Afrique et en Asie. De telles actions contribueraient à la promotion de la sécurité et de la stabilité internationales, et tout effort visant à atteindre la paix devrait être soutenu et motivé.
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