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La cité du bonheur

La cité du bonheur, chacun en rêve, est-elle envisageable ? Mais renoncer à l'idée du bonheur serait renoncer à l'espérance...

La cité du bonheur n'existe pas, sinon cela se saurait, bien que l'homme ait toujours rêvé de l'édifier selon ses désirs, de la construire à la mesure de ses aspirations, de la parer de tous les parangons, de façon à y vivre dans une sorte de béatitude matérielle et morale. L'idée d'un paradis le hante depuis le commencement des temps. Mais à ses souhaits, il semble bien que des phénomènes naturels, tels que ouragans, incendies, tremblements de terre, déluges, tsunamis n'ont cessé de s'opposer. Alors que les antiques avaient cru l'apercevoir sur l'Olympe, que les Chrétiens ne l'envisageaient que dans l'autre-monde, l'homme moderne, plus pragmatique, a décidé de la construire envers et contre tout de ses propres mains. Et il a en parti réussi. Comparé à l'existence de nos aïeux, avouons que nous bénéficions d'avantages non négligeables : une médecine qui nous soulage de bien des maux, même s'il en existe encore un grand nombre à guérir ; des énergies qui nous éclairent, nous chauffent, nous transportent ; des ondes colonisées qui nous mettent en relation avec le reste de la planète ; des machines qui lavent, repassent, calculent à notre place ; l'ingéniosité de l'homme est sans égale.

Pour nos arrière grands-parents, cela aurait relevé ni plus, ni moins, de la magie et, certes oui, l'homme a du magicien autant que du prophète. Il est apte à exploiter les ressources de la nature, à défaut des éléments, car les éléments ont cela de singulier : ils ne se laissent pas domestiquer. Il arrive donc que le ciel nous tombe sur la tête et, ce, malgré nos prévisions et nos paratonnerres ; que les pluies et les tempêtes sèment la terreur et la désolation presque autant qu'une guerre dans un monde qui dit aspirer au bonheur sans trop savoir lequel. En vérité, il y a toutes sortes de bonheur, tant il est vrai que le bonheur a peu à voir avec le plaisir. Le plaisir est instantané, fugitif, paroxysmique ; le bonheur a cela d'étrange que pour le goûter il faut s'y installer dans la durée, le savourer, le méditer, après avoir su le conquérir ou l'inspirer. Il est souvent plus intérieur qu'extérieur, plus personnel que communautaire, et disparaît si subitement qu'alors le malheur lui devient proche comme un frère.

Les semaines, les mois qui s'achèvent ont décliné le malheur bien davantage que le bonheur : la guerre civile en Syrie, la crise de l'euro, les incertitudes d'avenir, les attentats, tout concoure à rendre l'avenir assez sombre et à réveiller chez certains des peurs ancestrales tant le monde subit trop souvent d'imprévisible poussées de fièvre. Mais tel est le destin des hommes de rester au fil des siècles et malgré leur quête permanente de bonheur des oiseaux sur les branches.

Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE


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10 réactions à cet article    


  • Nicolas_M bibou1324 9 juillet 2013 13:52

    La guerre civile en Syrie, la crise de l’euro, les incertitudes d’avenir, les attentats ? Regardez le passé : des évènements comme ceux-ci, il y en a toujours eu. Pas seulement dans les derniers mois. Et des bien pires.


    Le bonheur n’a rien à voir avec cela. Les évènements que vous citez ne sont que des évènements extérieurs qui n’impactent absolument aucun des lecteurs de cet article. Le bonheur est un état d’esprit. Ça n’a rien à voir avec le confort dont on dispose. Nous n’avons rien réussi du tout. Il existe des sondages sur le bonheur ressenti par les peuples. Les français sont parmi les plus pessimistes du monde. Bien moins heureux que les colombiens ou le Costa Rica, décrit comme le pays où les gens sont les plus heureux selon plusieurs sondages. Or le salaire moyen est de l’ordre de 310€/mois là bas. La richesse, le confort dont on dispose n’aide pas à être heureux.

    J’ajouterai que s’il devait un endroit parfait, où tout le monde est heureux, cela ne pourrait pas être une cité. Une cité = une ville = des gens entassés, qui a force de proximité, se détestent ou restent seuls au milieu de la foule.

    L’enfer, c’est les autres.

    • abdelkadder 9 juillet 2013 14:31

      je plussoie des deux mains....merci de ce moment « intelligent » donc sensible..


    • abdelkadder 9 juillet 2013 14:49

      Salut à l’auteur

      il est dit ceci : le bonheur a cela d’étrange que pour le goûter il faut s’y installer dans la durée, le savourer, le méditer, après avoir su le conquérir ou l’inspirer.

      Bon , nos vies actuelles et passées n’ont pas de sens dans la profondeur je trouve , alors on lui en donne un superficiel................qui le donne ? ma mémoire ,mes désirs, mon intellect.....

      l’absence de malheur est ce qui pourrait être le fameux bonheur tant espéré.,....vous voyez le machin la ? Mais en l’absence de malheur il n’y a pas besoin de chercher de bonheur....

      je suis malheureux, ne sais absolument pas pourquoi en profondeur, je n’en ai strictement aucune idée, alors je fais quoi ? je fuis le malheur , du moins je le crois car comment fuir quelque chose dont on ignore le pourquoi du comment, surtout avec un cerveau humain atrophié comme le notre ? Ma fuite se transforme de suite en ce que je crois être une poursuite maintenant,

       mon cerveau ignorant vient de dire que sa fuite est maintenant la quête du bonheur.....

      Ce n’est que la fuite impossible d’une vie mentale de misère et tous les humains sont dans cet état d’esprit....

      Le malheur la violence, la guerre , et toutes les saloperies humaines ne sont pas le fait de l’espèce , mais sont le fait de notre bug mental car nous avons perdu l’usage de la parti intelligente du cerveau, nous ne sommes plus que machines aléatoires et mécanique qui souffrons....

      ceci a une origine, sans la comprendre, point de salut..

      Alors le bonheur ne serait il qu’une illusion de plus.. ? bien sur.......car il nous manque l’essentiel , a vouloir être les uns contre les autres nous avons rompus le liens sacré entre les humains, signe de malheur pour tous..et ce sont les plus malheureux donc ceux qui soufrent le plus donc les plus malades qui dirigent..

      d’une société verticale pyramidale, nous allons devoir passer à une société horizontale linéaire...plus de chef mais seulement des rencontres jamais forcées par personne....

      je sais ça semble impossible,,réfléchissez vite car la maison est en feu, elle ne tiendra plus longtemps....vivant avec ma mort qui vient ça le fait lorsque ceci est vrai...mais bon il y a les autres


      • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 9 juillet 2013 17:07

        "d’une société verticale pyramidale, nous allons devoir passer à une société horizontale linéaire...plus de chef mais seulement des rencontres jamais forcées par personne....

        je sais ça semble impossible,,réfléchissez vite car la maison est en feu, elle ne tiendra plus longtemps..."

        Tres juste !
        C’est ainsi que l’homme a vécu la majeure partie de son histoire.
        C’est justement l’invention des cités qui l’á denaturé.. Voir mon commentaire ci-dessous.


      • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 9 juillet 2013 17:03

        Quelques problèmes et des choses fausses dans ce texte...

        1# Vous confondez confort moderne avec bonheur.
        Si pour vous le bonheur, c’est un lave vaisselle, je vous conseille de lire un peu de philo, même un bouquin pour classe de terminale sur le sujet.

        2# Vous répétez aussi les sempiternel cliche sur les progrès de la médecine.
        L’homme n’a globalement jamais ete en meilleur santé ni meme mange a sa fin que pendant l’âge de pierre.
        Sa santé, sa morphologie se sont dégradé au moment de l’invention de l’agriculture, il y a 10000 ans, mais avant cela, l’homme de l’âge de pierre mesure en moyenne 1,80 mètre, garde toutes ses dent (pas de caries) n’a aucune maladie dégénérative (pas de cancers, peu de problèmes cardiaques), et doit son espérance de vie plus courte a une vie plus dangereuse (chasse).
        Une personne a cette époque qui atteignait l’age de 15 ans avait ensuite une espérance de vie de 60 ans.
        Surtout, plus grande espérance de vie ne signifie pas vie en meilleure santé.. L’être humain moderne est en bien plus mauvaise santé que l’homme de l’âge de pierre qui était un vrai athlète.
        Sur son bonheur globale au plan social, voir le livre référence « Âge de Pierre, Âge d’abondance » de Marshall Sahlins.

        3# Enfin, par définition, une cite ne peut qu’être source de malheur.
        Une ville est une implantation humaine qui se caractérise par sa croissance (le plus souvent) et par la nécessite d’importer des ressources d’ailleurs pour faire vivre ses habitants - nourriture, ressources énergétiques etc...
        C’est ce que l’on appelle la « civilisation » (du latin civis, citoyen).
        Sans cet apport de ressources distantes, pas de cité.

        Le problème vient du fait que ces ressources distantes viennent d’endroit avec des gens, qui souvent aussi ne souhaite pas forcement céder leur ressources.

        Les peuples traditionels ne cedent jamais leur ressources volontairement.
        Le corollaire inévitable de l’existence d’une cité est donc la guerre.

        A ce titre, les mouvement pacifiste occidentaux ne le réalisent pas. Les guerres viennent de leur mode vie de personnes « civilisées ».
        Concrètement, si les USA venaient a abandonner la guerre comme moyen de mettre la main sur les ressources planétaires, le « American Way of Life » - qui consomme 25% des ressources énergétiques mondiales - s’effondrerais du jour au lendemain.

        Le citoyen Américain redemanderait la guerre totale immédiatement. !
         
        Civilisation (cité) signifie Guerre.
        Tant que vous associerez bonheur avec "des machines qui lavent, repassent, calculent à notre place", il n’y aura jamais de bonheur possible.


        • abdelkadder 9 juillet 2013 19:48

          Salut vladivostok

          je vois la même chose, et pas mal d’autres personnes aussi et je vais d’ailleurs garder ton commentaire pour un usage éventuel futur....

          rien à rajouter, il est très bien.à mon sens....

          amicalement.


        • Hermes Hermes 10 juillet 2013 11:09

          Bonjour Vladivostok,

          Merci pour cet excellent commentaire. je le garde au chaud pour sa pertinence synthétique et sa profondeur d’analyse.

          La cité est elle-même issue de l’attirance pour le confort plus facile, du regroupement autout d’un pouvoir, etc. et en final la compensation de la peur fondamentale de sa propre disparition. La violence de la cité ne disparaîtra que lorsqu’une majorité d’être humains auront appris à reconnaitre cette peur, et la haine qui en est issue, et qui est le pendant de tout le pouvoir et du confort recherchés.

          Le fil d’ariane pour sortir du dédale civilisationnel de la cité est à l’intérieur de soi-même, dans le présent, instant après instant, en apprivoisant et transformant progressivement le minotaure intérieur. smiley

          Bonne journé et merci encore.


        • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 10 juillet 2013 11:43

           « En vérité, il y a toutes sortes de bonheur, tant il est vrai que le bonheur a peu à voir avec le plaisir. Le plaisir est instantané, fugitif, paroxysmique ; le bonheur a cela d’étrange que pour le goûter il faut s’y installer dans la durée, le savourer, le méditer, après avoir su le conquérir ou l’inspirer. Il est souvent plus intérieur qu’extérieur, plus personnel que communautaire, et disparaît si subitement qu’alors le malheur lui devient proche comme un frère. »


          Il semble que je sois claire et que le bonheur ait peu à voir avec le simple confort. Mais, on ne peut manquer de souligner que les populations ont gagné en bien-être avec l’aide apportée par la technologie et la médecine. Il n’en reste pas moins vrai que le bonheur gardera toujours une connotation individuelle. Il y a des gens heureux avec rien et d’autres, qui possédant tout - ne le sont pas.Cet article est une simple variation, sans la prétention d’être une étude approfondie sur un sujet dont les interprétations ne peuvent qu’être innombrables. Un simple clin d’oeil qui, je vois, vous fait réagir.

          • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 11 juillet 2013 12:03

            Voilà ce que je pourrais ajouter et que je viens de retrouver dans un cahier :


            « D’essence rare, subtile, il n’est pas un état naturel. Personne ne peut nous rendre heureux si nous-mêmes ne le souhaitons pas. Le bonheur est donc une affaire entre soi et soi. Il y a des gens doués pour le bonheur, d’autres qui ne le seront jamais. Mon bonheur, je puis l’acquérir avec presque rien et le détruire avec presque tout. Contrairement au plaisir, à la félicité, à l’extase, on l’associe à une idée de continuité. On peut envisager que les gens, qui ne sont pas malheureux, sont heureux. Mais il n’en est rien. Un peuple en paix devrait être un peuple heureux, l’est-il, le serait-il sans le savoir ? N’est-ce pas l’irruption du malheur qui nous donne à penser que dans l’état précédent nous étions heureux ? Je ne savais pas que j’étais heureuse pourrait dire une personne qui vient d’être frappée par le malheur. Car le malheur a ceci de particulier : il frappe. Je crois qu’il n’y a pas de recette au bonheur. Chacun le secrète comme un miel de façon personnelle. Il n’est pas obligatoirement lié à un événement : retrouvailles, naissance, mariage, diplôme, récompense. Non, il nous touche au plus profond de nous-même sans que nous comprenions ni pourquoi, ni comment. On connait le plus souvent le bonheur, alors que rien nous y préparait : à la vue d’un beau paysage, à l’écoute d’une belle musique, à la rencontre d’une personne, dans la solitude de la nature. Parce qu’il correspond à un bien-être intérieur, à un accord profond avec ce qui nous entoure. Supérieur à la satisfaction, qui suppose une part d’égotisme et d’auto-suffisance, il est tout ensemble fragile, surprenant, désinvolte, touchant, nécessaire, humble et confidentiel. »

            • Jean Keim Jean Keim 12 janvier 2014 08:56

              Il y a le bonheur qui s’invite n’importe quand, en ouvrant les volets le matin ou en cueillant le sourire d’un passant et ensuite il y a la conscience de l’instant qui passe et qui corrompt par la pensée, l’intemporalité de qui fut sans cause. Le souvenir du bonheur n’est plus le bonheur mais la satisfaction de l’avoir ressenti.

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