La Communauté internationale divisée sur l’Iran
La décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël est un cadeau gratuit aux Iraniens. Cet acte leur donnera l'occasion de travailler dans les coulisses et d'étendre leur contrôle à d'autres capitales arabes.
L'administration américaine actuelle est sérieuse au sujet de la menace iranienne mais aucun plan stratégique n'a été établi pour cela. Les Etats-Unis vont établir une alliance internationale non-militaire pour contrer l'influence de l'Iran au Moyen-Orient afin de traiter l'expansionnisme iranien séparément de l'accord nucléaire. L'administration Trump a minimisé l’importance de l'accord nucléaire, évitant de susciter la colère des parties signataires. Washington a besoin de ces pays pour construire une position internationale contre l'influence iranienne. En particulier, il faut que la Russie fasse pression sur l'Iran pour qu'il sorte de la Syrie.
La Syrie est pour les Etats-Unis la première ligne de front avec l'Iran. Les gardes de la révolution iranienne sont proches des frontières israéliennes. L'Iran a déclaré son intention d'avoir des bases militaires en Syrie, ce qui signifie soutenir le Hezbollah au Liban à travers les territoires irakiens et syriens. La route transnationale serait terminée et des armes seraient transportées en Syrie.
Pour empêcher l'Iran d'atteindre la Méditerranée, les grandes puissances doivent rapidement faire face à la situation. Le facteur temps ne profiterait qu'à l'Iran.
Les dirigeants de l'UE ont clairement indiqué que l'Iran était la principale source d'instabilité dans la région. Mais les mécanismes pour faire face à sa menace restent problématiques, un désaccord dont l'Iran profite.
Les Européens sont pris entre Washington et Téhéran et celui-ci s'en sert pour violer le droit international et la souveraineté des États. L'Europe ne devrait pas rester prisonnière des pressions iraniennes.
Le Golfe et les pays arabes devraient agir pour réduire l'écart entre les positions de l'UE et des États-Unis sur la menace iranienne. Rien ne dit que l'Europe suivra l'exemple des Etats-Unis, notamment avec le soutien de la Russie voisine à l'Iran.
L'UE ne veut pas que l'administration américaine se retire de l'accord nucléaire, mais veut trouver un mécanisme pour punir l'Iran pour ses violations du programme de missiles, mais certaines sanctions proposées sont difficiles à prendre en raison des accords économiques et commerciaux signés avec Téhéran.
Il y a quelques jours, le secrétaire américain à la Défense James Matis a déclaré qu'il ne voyait pas la nécessité d'une attitude militaire renforcée contre l'Iran. « Pas militairement, non.
« C'est la raison pour laquelle l'ambassadeur Haley était là et pas un de nos généraux », a-t-il déclaré aux reporters du Pentagone. Il a expliqué qu'il s'agissait « d'un effort diplomatique pour exposer au monde ce que l'Iran est en train de faire ».
Le retrait de l'option militaire incitera l'Iran à poursuivre ses plans. Les sanctions internationales et les problèmes sociaux internes ne sont pas vraiment une préoccupation pour le régime iranien.
Est-ce que la dénonciation diplomatique arrêtera les Iraniens ? J'en doute fortement. Mme Haley a fourni des preuves sur l'implication de l'Iran dans l'envoi de missiles aux guérilleros Houthis au Yémen, mais tout le monde le savait déjà. La question n'est pas de présenter des preuves mais de construire une stratégie efficace pour contrer la menace iranienne et garder la communauté internationale unie contre elle.
18 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON