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Accueil du site > Tribune Libre > La crise ça ira mieux après !

La crise ça ira mieux après !

Le mot est sur toutes les lèvres et les français en sont convaincus : c’est la crise ! Et ça ira mieux après ! Mais je crains qu’ils ne se bercent d’une illusion. Encore une. Une volute de plus dans l’épais nuage de fumée qui leur voile la réalité. C’est dommage, car une vérité se cachait pourtant parmi les arguties bradées par Hollande pour atteindre la Présidence. Le seul point peut-être honnête, pourtant rabâché de son programme : le « changement » à venir. La crise il l’a nié, et il avait raison.

Mais les électeurs n’ont pas compris la subtilité de la négation et ont interprété le « changement » à venir comme la promesse d’un retour à la situation d’avant. Pas moins. C’est pratique ce malentendu. Le retour à la normale avec un Président enfin « normal » ! Cela laisse deviner que les gens voient la crise actuelle comme une parenthèse, un mauvais moment qui aura une fin. Et que le changement promis par Hollande les ramènera enfin paisiblement en arrière. L’erreur est là je pense : une crise est un bouleversement qui trouve sa fin dans un nouvel équilibre : pas dans un retour à la situation antérieure !

Il n’existe pas dans la nature, et encore moins dans l’économie manipulée qui est la nôtre, une sorte de « mémoire » figée des situations antérieures. Une sorte de bouton cranté, un gradateur, que l’on pourrait tourner et ramener vers sa position initiale. Ça n’existe pas. Au pire, c’est une illusion entretenue par nos politiciens professionnels ou nos vaillants journalistes subventionnés. Nous sommes donc dans un processus de changement. Et ce que nous appelons « crise » pour nous rassurer n’est qu’un mouvement chaotique qui nous transporte d’une situation ancienne vers une situation nouvelle. Différente. Une sorte de tectonique des plaques où l’ancienne France disparaîtra peu à peu sous d’autres forces devenues plus puissantes. Hollande est un domestique de ce changement. Le chauffeur docile d’une France en route vers la nouvelle place qui lui est réservée sur l’échiquier mondial.

Quelle sera cette place sur le long terme je ne le sais pas. Je ne parlerai pas ici de notre allégeance soumise à l’OCI que certains suspectent, de la crétinisation planifiée des enfants à l’école que beaucoup constatent ou de l’inversion pernicieuse des valeurs que l’on voit poindre grâce à la manipulation subtile des minorités. Ni de la désinformation continue qui nous abreuve et nous façonne, de la justice personnalisée qui se profile, de la déstabilisation appliquée des forces de police. Je ne dirai pas non plus ici que l’instrumentalisation actuelle des minorités ne sert finalement qu’à retirer des mains de la vraie majorité toute once de levier démocratique.

Si je disais tout cela, d’aucuns me taxeraient vite d’affreux fasciste. Bref, et c’est amusant, l’histoire ne retiendra peut-être qu’une chose de l’étape « Hollande », c’est que ce dernier n’aura pas menti en se faisant élire sur « Le changement c’est maintenant ». Quel courage dans l’ironie.

http://fbi.im/4b


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11 réactions à cet article    


  • hans 9 octobre 2012 11:55

    C’est vrai, on peut voir cela sous le signe su cynisme. Très clairement le terme crise est déja fallacieux en soi, il s’agit d’un nouvel état de fonctionnement normal pour les Etats. L’europe profite de cette situation pour faire passer le fédéralisme par la porte de derrière. Pour le moment les peuples dorment empétrès dans leurs ennuis quotidiens largement ( et curieusement) augmentés depuis 30 ans. Ajoutons la dés-information et voilà mais je suis persuadé que peu à peu cela se voit et se sait. Certains pourraient bien être alors jugés pour intelligence avec l’ennemi.

    Merci de votre article 


    • Romain Desbois 9 octobre 2012 12:29

      Vous avez raison, la crise c’est pour certains mais pas pour tous. La crise ? Quelle crise ?
      On nous parle de sauver l’euro alors qu’il n’a jamais été en danger. Au contraire le maintenir aussi haut est nocif pour l’économie européenne et handicap la production et l’exportation.
      Pour que certains s’enrichissent , il faut que d’autres s’appauvrissent. Ce que l’on appelle la crise est une redistribution volontaire des cartes . L’exemple parfait est la bourse.

      Profitons-en pour changer les règles du jeu.


      • Abou Antoun Abou Antoun 9 octobre 2012 14:30

        La crise c’est que la croissance (industrielle, démographique) n’est plus possible, c’est tout.
        Il y a ceux qui l’ont compris et les autres. Il semble que Mr Normal appartient à la seconde catégorie, dommage pour la France car il faut s’adapter et vite.


        • Guy Liguili Guy Liguili 9 octobre 2012 14:54

          La vraie crise c’est quand nous allons vivre à l’espagnole, puis à la portugaise pour finir à la grecque.
          Mais il est vrai que cela ne concerne que le peuple, pas les oligarques qui, eux, vont continuer de très bien vivre.


          • KeVal ? 9 octobre 2012 17:23

            La crise n’existe pas. Nous sommes toujours en crise.
            Cette idée de crise entre deux périodes stables n’est pas fonctionnelle.
            Nous sommes toujours en tensions multiples.
            A toutes les époques, nous parlons de la crise. Un exemple entre mille : http://www.histoiredumonde.net/Les-premieres-crises-1948-1953.html
            Il est question des premières (?) crises.


            • PapaDop PapaDop 9 octobre 2012 17:41

              Regardez les vieux discours politiques , il y a toujours eu la crise ! De tout temps cette épée de Damoclès nous pends au nez ,histoire de légitimer nos politiques (inutiles ,cela va sans dire ).

              Maintenant Cette crise là ,je pense que c’est la vrai .Je vous rejoins donc ,Smorge ,pas de retour en arrière ,un réel changement .

              Mais pour revenir aux comparaisons temporelles fallacieuses sur le retour en arrière ; Le net ,l’accumulation d’injustice quotidiennes (ex ; les radars ,l’emploi... ) ,les téléphones ,

              permettront surement un enraillement de la machine aboutissant à une vrai Révolution .


              • ddacoudre ddacoudre 9 octobre 2012 19:25

                bonjour Smorge

                bien contant de ne pas être le seul sur cette longueur d’onde.http://ddacoudre.over-blog.com/article-nous-ne-sommes-pas-dans-une-crise-93073268.html
                cordialement.


                • smorge 9 octobre 2012 20:35

                  Bonsoir, merci à tous pour vos réactions !

                  Hans
                   : vous avez raison, pendant que les peuples ont le nez dans la crise ils ne regardent pas ailleurs, c’est pratique...
                  Romain Desbois : merci pour votre commentaire, je pense aussi que l’Euro actuel est nocif.
                  Abou Antoun : on est bien d’accord malheureusement.
                  Guy Liguili  : on risque bien de finir à la Grecque, oui, comme les oignons :)
                  PapaDop : oui, la facilité qu’a l’information pour circuler permet une prise de conscience grandissante il me semble !
                  KeVal et ddacoudre : merci pour vos liens :)

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