La crise du Soudan au milieu des priorités internationales
Les grandes puissances ayant évacué leurs ressortissants, la crise au Soudan a disparu du radar de la communauté internationale. Il semble que le monde soit surchargé de problèmes et de crises humanitaires, ce qui laisse peu de place à de nouvelles préoccupations. C’est pourquoi l’escalade de la souffrance humanitaire au Soudan a été largement négligée.
Selon les rapports internationaux, les combats qui ont commencé il y a environ trois semaines ont fait des centaines de morts et provoqué le déplacement de plus d’un demi-million de personnes, dont 25 % ont cherché refuge dans les pays voisins. Le principal problème réside dans les conséquences potentielles des combats actuels, qui devraient entraîner une augmentation considérable du nombre de personnes déplacées et de réfugiés. Les milieux du renseignement occidentaux s’attendent à ce que le conflit se poursuive pendant une période prolongée, étant donné que les deux parties sont convaincues que le règlement militaire est la seule solution et que les parties à la médiation sont incapables de fournir des incitations suffisantes pour obtenir des concessions.
Les rapports des Nations unies préviennent que la poursuite des combats pourrait exposer jusqu’à 2,5 millions de Soudanais à la faim et à la malnutrition, ce nombre pouvant atteindre 19 millions au cours des trois à six prochains mois si les combats se poursuivent.
Un récent rapport du Guardian a mis en lumière l’un des dilemmes de la crise humanitaire attendue : Les voisins du Soudan n’ont rien à offrir aux personnes déplacées. Déjà en proie à la sécheresse, aux pénuries alimentaires, aux conflits armés, aux crises économiques, à l’inflation, à la pauvreté et à la hausse des prix, les pays voisins du Soudan ne sont pas en mesure d’accueillir des réfugiés. Comme les déplacements dus aux combats ne feront qu’aggraver les souffrances de ces pays, les personnes déplacées se retrouvent dans le feu de l’action.
Pour éviter de nouvelles catastrophes, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour faire pression sur les parties en conflit au Soudan afin qu’elles mettent rapidement fin aux combats. La poursuite des bombardements mutuels ne fait qu’amplifier les pertes du Soudan, non seulement en termes de vies humaines, mais aussi en raison du gouffre que la crise a creusé dans la société soudanaise sur le plan de la sécurité, des moyens de subsistance et de la société.
Avec Khartoum paralysée et les services publics en perte de vitesse, ces complications ne se résoudront pas rapidement. La tragédie réside dans le fait que les deux généraux, Burhan et Hemeti, se fixent sur une bataille à somme nulle sans possibilité de victoire complète pour l’un ou l’autre camp, ce qui entraîne une guerre d’attrition semblable à celles qui se déroulent dans d’autres pays arabes.
Malgré leurs nobles déclarations d’intérêt pour l’Afrique, les grandes puissances qui organisent les sommets et les conférences n’ont pas encore pris les mesures politiques et diplomatiques appropriées pour prévenir la crise au Soudan, et ce pour diverses raisons.
L’une des raisons est que ces pays n’ont pas l’influence et le pouvoir nécessaires pour avoir un impact significatif. Par exemple, les États-Unis menacent de sanctions et participent à des efforts de médiation avec les pays du Golfe, tels que les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, mais ils ne disposent pas des outils nécessaires pour atteindre leurs objectifs. D’autres raisons incluent une préoccupation pour la situation en Ukraine, qui a éclipsé la situation en Afrique et explique l’absence de l’Europe.
En outre, d’autres parties internationales, comme la Chine, n’ont pas encore accumulé suffisamment de pouvoir, d’influence et de relations pour exercer une forte pression sur les principaux belligérants dans ce pays afro-arabe.
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