La croisée des chemins
Nous y voilà ! Nous sommes enfin arrivés à la croisée des chemins, le carrefour où il parait encore possible de suivre le flot tumultueux du mouvement passé mais aussi et surtout celui où l’on aperçoit déjà les chemins de traverses éclairés par les lumières créatrices d’une humanité en soif de libération.
Les anciens maîtres du monde, dans la panique qui les gagne face à l’écroulement des carcans de contrôle des masses, ces anciens maîtres se discréditent ouvertement par leur absence de vision et la tristesse de leur ton. L’esprit leur est retiré et ils paraissent des marionnettes dégingandées qui ne bougent plus que par la force d’une habitude de récitant décérébré. Ils ne proposent plus rien et se raccrochent aux chiffres d’une économie de monnaie de singe basée sur des rêves de papiers remâchés. Ils sont vides, creux et leurs yeux fuyants tentent de masquer le gouffre noir de leur abandon.
Ils n’ont plus de pouvoir sur ceux qui, de plus en plus nombreux, imaginent leur joie d’avenir et vivent leur autonomie créatrice. Ce n’est pas la violence du refus ou la résistance active qui finira de saper les bases déjà liquéfiées de la pyramide du pouvoir. C’est la créativité individuelle libre, intime et joyeuse, qui la privera de toute autorité ouvrant de nouveaux territoires, vierges de leur emprise et inaccessibles aux esprits chagrins et autoritaires. La révolution des consciences, en déportant les énergies vives hors du système de castes, va couper les vivres aux parasites sociaux, aux faux chefs d’apparats et à leur technocratie soumise. Le nouvel ordre mondial ne suivra pas leur plan hiérarchique mais naitra de l’éclosion foisonnante des individualités épanouies, respectueuses des différences et délivrées des antiques peurs préfabriquées.
L’insoumission ne sera pas violente, elle sera culturelle, guidée par la vérité du cœur et le plaisir de l’échange. Elle ne s’appuiera pas sur une sensiblerie émotionnelle facilement manipulable mais sur la puissance d’une connexion directe et individuelle à la source commune d’une humanité retrouvée. Tous les moyens sont déjà en place pour le partage efficace des énergies et de la diffusion de la connaissance. La toile est tissée pour recueillir tous les apports individuels et offrir à celui qui cherche l’offre qui lui correspond.
La désobéissance civile sera le catalyseur pacifique de la chute des dynasties régnantes. Elles n’ont de pouvoir que dans la mesure où l’individu abandonne le sien et renonce à affirmer sa vérité. Elles pourront bien multiplier leurs lois, complexifier leurs règlements, instrumentaliser la vie, tout ceci sera sans effet sur l’être qui décide en âme et conscience, vit sans peur et rejette ce qu’il n’accepte pas. Les armées et les chars reculeront devant la détermination des peuples à assumer leur destinée. Après quelques résistances, les tyrans s’enfuiront, épouvantés devant l’inefficacité de leurs armes et la perte de leurs moyens de pression, les grands argentiers, tourneurs de planches à billets, ne feront plus autorité car notre travail ne sera pas rémunéré dans leur monnaie de singe, leurs larbins politiques seront évincés par l’établissement parallèle d’une symbiose populaire active, co-géré en direct depuis des forums locaux et interconnectés. Les lois et les règlements ne sont nécessaires que pour les fous ou les prisonniers. L’homme libre ne tue pas parce qu’il est interdit de tuer, il ne tue pas car il n’a aucune raison de tuer !
La coopération des enthousiasmes sera le ferment de la pâte des temps qui viennent. Ensemble et avec inventivité nous détournerons les instruments de la division médiatique, de la division politique, de la division culturelle et sociale pour les refondre en la synthèse inédite et imprévisible d’un monde co-créé, équilibré et juste.
La chrysalide est en lyse. Nul ne connait encore la couleur des ailes du papillon. L’imminence de l’Homme nouveau et libéré est la cause de l’intensité hystérique réactive du système névrotique qui joue ses dernières cartes d’artifices. Ne nous laissons pas prendre aux désespoirs et aux peurs qu’il tente de souffler. Ce système ne tient plus que par le parasitisme de nos sentiments réactifs et il ne nous à jamais été aussi facile de le laisser tomber en cessant de l’alimenter. La vielle peau est usée jusqu’à la trame. Quittons l’habit d’esclave obéissant et honteux pour la nudité splendide de notre amour retrouvé.
Erik Gruchet, Saint Pierre, juillet 2011.
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