La défaite de Barto, un bonheur simple comme une gorgée de bière
Un homme politique qui tient ses promesses, c’est suffisamment rare et ça mérite d’être souligné, en octobre 2014 Claude Bartolone avait averti les 268 lecteurs recensés en janvier 2015 qui s’étaient précipités pour acheter son opus bruyant « Je ne me tairai plus » qu’il s’exprimerait désormais même et surtout quand on ne lui demanderait rien.
Fidèle a ses engagements et sans doute soucieux de remercier les bibliomanes passionnés qui ne sont pas peu fiers d’exposer dans leurs bibliothèques un ouvrage aussi rare que confidentiel du tenant du perchoir, il s’était cru autorisé dans le débat qui l’opposait à Pecresse a lui reprocher de « défendre en creux la race blanche ».
Quand on ne se tait plus, on s’expose à des excès langagiers, et comme le Calabrais est à l’Italien ce que le Breton est au Français, têtu comme une mule, il a réitéré sur I-télé ses propos qui ont certainement fait beaucoup de peine à son patron.
Celui-ci en effet aurait eu la possibilité de lui retirer le mot de la bouche s’il avait tenu sa promesse électorale de bannir le vocable race de la constitution et garder qui sait l’Ile de France aux socialistes, c’est la triste illustration de l’effet roquet moins connu que l’effet papillon mais tout aussi dévastateur, un aboiement intempestif peut provoquer un désagrément majeur.
Mais Barto à des circonstances atténuantes, il a longtemps été le porte flingue muet de Fabius qui entre deux siestes attirait la lumière et le laissait dans l’ombre. Comme l’aurait déclaré un de ses camarades socialistes « Cette élection était trop grande pour lui. Il a toujours fait campagne en Seine-Saint-Denis. Or on ne parle pas à 12 millions de personnes de la même façon »
Même s’il partage sans doute avec Mélenchon cette curieuse aversion à l’égard des blonds aux yeux bleus, il n’aurait pas du insulter Versailles d’autant que dans son administration de la Seine Saint Denis, la diversité qu’il chérit tant, n’a pas, si l’on en croit la récente divulgation de ses comptes à se féliciter de sa gestion calamiteuse.
Ce n’est pas son simulacre de ‘’retenez moi ou je quitte mon perchoir pour aller nicher ailleurs’’ à l’adresse de Bruno Le Roux qui rendra le personnage plus sympathique, conscient qu’il s’est brulé les ailes comme Icare en volant trop près du soleil, il rejoindra son nid douillet où il pourra pérorer à son aise.
Il y a dans la vie de petits bonheurs simples et autres plaisirs minuscules à la Philippe Delerm, comme entendre le ronronnement de son chat, sentir l’odeur du croissant chaud du dimanche matin, la défaite de Barto dans cette soirée roborative des régionales pour qui n’est pas militant, me fit l’effet rafraichissant d’une gorgée de bière fraiche en pleine canicule.
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