La désespérance de nombreux locataires !
Des bailleurs n'arrêtent pas de nous parler des mauvais payeurs... il y en a et nous ne le nions pas mais ils sont très peu nombreux.
La plupart des locataires qui sont menacés d'expulsion font tout ce qu'il faut pour faire face aux charges qui s'accumulent : augmentation des charges locatives, hausse des produits alimentaires, « explosion » du tarif des fluides....
Mais ils n'en peuvent plus.
Ils devraient, effectivement privilégier le paiement des loyers, nous leur disons quand ils viennent vers nous mais certains laissent filer leurs dettes de loyers parce qu'ils désespèrent.
QUE FAIRE ?
Les associations de solidarité comme les Colibris solidaires et SOS hébergement mènent une campagne d'éducation populaire auprès des locataires.
Nous arrivons à en convaincre quelques uns de laisser tomber s'il le faut leurs autres dettes, de régler les loyers et de déposer un dossier de surendettement à la Banque de France.
Parfois il est trop tard car les bailleurs ne tergiversent pas et comme l'a expliqué la représentante d'Habitat 77 récemment lors d'une réunion : comment faire : nous avons deux travailleurs sociaux pour 17 000 locataires !?
Les bailleurs font marcher le couperet infernal de l'expulsion.
C'est leur réponse !
Nous ne somme ne des démagogues, ni des « y a qu'à.... »
Il ya deux ans à Nemours, une locataire a été expulsée avec ses six enfants pour un retard de paiement de loyers important, nous l'avons convaincue de payer, elle l'a fait... car elle le pouvait
Le bailleur n'a pas voulu lui redonner un logement !?
Lors de cette même réunion, nous avons expliqué que l'envoi de courriers, de mises en demeure ne servaient à rien si ce n'est faire peur à des familles qui s'enfoncent,
Il faut rencontrer les familles et informer les locataires et les convaincre d'aller au CCAS ou à la maison de la solidarité pour obtenir des conseils : l'obtention d'un FSL fonds de solidarité logement par exemple.
Les chargés du contentieux pourraient faire ce travail en relation avec les assistantes sociales... Il est certain que le recrutement de nouveaux AS permettrait assez vite à réduire le nombre de foyers sans solution.
Des locataires rencontrent des difficultés liées à l'état dégradé des logements et des communs. Des courriers restent sans réponse.
Les gardiens pourraient régler beaucoup de petits travaux et alerter leur hiérarchie quand il est nécessaire de convoquer un professionnel.
Cela permettrait de recréer de la confiance et combattre le laisser aller qui décourage des locataires
« Mais monsieur, nous avons 200 gardiens mais peu sont formés et le turn over est important » !?
Cette réponse qui m'a été faite, montre les carences de l'organisation mise en place par des bailleurs.
LES EXPULSIONS LOCATIVES CONSTITUENT DES GACHIS HUMAINS ET FINANCIERS
Une expulsion locative, c'est un drame social, économique et humain pour les familles... tout le monde en convient mais on continue à expulser des familles qui ont deux milles euros de retard de loyer alors qu'il serait possible de leur proposer un PCS (Protocole de cohésion sociale).
Il faut savoir que souvent les dettes de loyers ne s'élèvent qu'à quelques centaines d'euros.
En effet beaucoup de familles en non paiement de loyers voient leur APL suspendu.
Ces APL couvrent parfois les 2/3 voire des ¾ de la somme dûe.
Allez assister à un jugement pour impayés de loyers, c'est édifiant et démoralisant :
très peu de locataires ont recours à un défenseur et le verdict est sévère... L'expulsion est prononcée.
Nous demandons en cette période particulièement difficile pour les familles, un moratoire des expulsions et la réunion de commission de médiations avec la présence - s'il y a l'accord des locataires concernés - des associations de locataires et de solidarité pour essayer de trouver une autre issue que l'expulsion.
Smina KERNOUA et Jean-François CHALOT
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