La dette grecque, ce n’est pas un drame !

L’Europe vient de proposer un plan pour, entre guillemets, « sauver la Grèce et l’euro ». Les médias, les journalistes, les économistes, tous racontent des banalités d’usage et surtout des déclarations pouvant laisser transparaître quelque panique ou du moins engendrer une bonne dose d’anxiété chez nos concitoyens champions du monde dans la consommation de neuroleptiques. Si votre banquier n’est pas un charlot, il vous conseillera de vendre du LCL pour acheter du Sanofi. Les banques françaises sont en effet exposées face à la Grèce mais les chiffres devraient rationnellement rassurer l’opinion publique car de cette dette on nous fait tout un pataquès alors qu’en dépit des montants perçus comme faramineux, l’épuration de la dette n’est qu’une question de quelques brouzoufs ! Peanuts !
Faisons les comptes, en prenant appui sur les chiffres livrés par la fédération des banques françaises. D’après les décisions européennes livrés à la presse, le plan de réduction de la dette grecque prévoit une décote de 21% sur dix ans. Ce qui en langage clair indiquerait que la Grèce ne rembourserait aux établissements financiers privés que les quatre cinquième de ce qu’elle doit. Ce plan n’a rien d’inédit, ni de scandaleux. Mieux vaut récupérer 12 milliards sur 15 prêtés que d’aller se faire brosser en laissant la Grèce en faillite. Un plan de même facture a d’ailleurs été appliqué quand l’Argentine s’est trouvée elle aussi en piteux état après les folles années de l’époque placée sous le currency board mettant en parité dollar et pesos. Les Argentins n’ont remboursé qu’une partie de leur dette nationale. Ce n’est que de la cuisine financière ordinaire. Il arrive souvent qu’une banque doive laisser tomber des créances, lorsque les emprunteurs déposent le bilan, devenant partiellement ou totalement insolvables. C’est la règle du jeu financier. Il y a les pertes et il y a les profits.
Alors, ces trois milliards perdus, pas de quoi affoler les masses ni crier au scandale. Un peu d’arithmétique s’il vous plaît. Ces trois milliards sont répartis sur une dizaine d’investisseurs, voire plus. Rappelons-nous cette histoire d’une seule banque qui en l’espace de quelques jours a perdu cinq milliards. Un trader un peu mégalo et hop, cinq milliards partis en fumée, grâce à Jérôme Kerviel. Si sur un navire, la règle superstitieuse interdit de prononcer le mot lapin, à la Société générale, ne prononcez jamais le mot Kerviel, cela va porter la poisse à vos investissements. Cette leçon de calcul permet de relativiser l’effort bancaire offert à la Grèce. Si une seule banque peut accuser cinq milliards de pertes sur un seul exercice, alors, que pèsent trois milliards de dette grecque répartis sur plusieurs exercices pour une dizaine de banques, voire plus ? Autre leçon de calcul. Trois milliards, c’est 50 euros par Français, sur dix ans ; 5 euros par an, pour aider la Grèce à surmonter ses erreurs. Oui mais un sou est un sou. Surtout pour les Allemands que l’on sait près de leurs sous. C’est culturel, il suffit de relire une nouvelle de Gogol parue au début du 19ème siècle pour s’en convaincre. Les Français aussi sont près de leurs sous. Enfin, tout dépend comment c’est présenté. Ils n’hésitent pas à donner bien plus de 5 euros pour des causes dites « humanitaire ». Mais le peuple grec, n’est-ce pas une cause humanitaire. Qui vaut bien que les Etats participent également, comme cela est prévu dans le plan de sauvetage actuel.
Voilà, c’est dit, une note d’humeur estivale, pour dédramatiser la vulgate médiatique. Ces tergiversations autour de la dette grecque sentent le mauvais nationalisme. Les peuples européens doivent être solidaires. Ce qui n’empêche pas que l’on demande quelque rigueur à la Grèce. La poule au euros d’or, c’est du passé. Et puis ces « abrutis » de dirigeants grecs nationalistes et prétentieux mériteraient un lancer de savate dans la tronche, eux qui dépensent sans compter en armement. La dette serait moins élevée si la Grèce n’avait pas investi dans ces dépenses de prestige et si ses élites n’étaient pas corrompues. Après, il reste l’Italie, l’Espagne, la France, et là, c’est pour l’instant une interrogation qu’il faut prendre au sérieux. Cela dit, il existe une solution, c’est le RCC monéthique. Avec ça, on sera tranquille au moins dix ans.
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