La dictature de retour en Bolivie : les rédactions françaises s’affolent
Jeanine Anez, sénatrice qui s'était retrouvée à la tête de l'état bolivien après l'éviction du tyran néo-chaviste et prétendument élu Evo Morales, vient d'être arrêtée pour sédition et coup d'état. Levée de boucliers dans la presse française : c'est la démocratie qu'on assassine !
Qu'on se souvienne : 20 octobre 2019, les élections présidentielles en Bolivie effraient toute la planète journalistique occidentale, et particulièrement française. Evo Morales, président depuis quatorze ans dans cet état qu'aucun journaliste français n'aurait été en mesure jusque-là de situer sur un planisphère, était soi-disant réélu, sa politique en faveur des indigènes, des pauvres, de l'indépendance industrielle nationale ne pouvant pas avoir convaincu les boliviens (le peuple français, inventeur de la démocratie moderne, doté d'un QI assurément supérieur à une population composée pour 55% d'indiens et pour 30 % de métis, n'a-t-il pas voté pour M. Emmanuel Macron, ex-banquier ayant contribué à la vente très lucrative du champion industriel français Alcatel et à la relance du transport par autocar, entre autres faits d'arme remarquables ?). En face, les boliviens avaient pourtant la possibilité de voter pour un candidat bien sous tout rapport : Carlos Mesa, journaliste lauréat en 1994 du prix international du journalisme du roi d'Espagne (ça ne s'invente pas), ancien président du pays de 2003 à 2005 qui, malheureusement, n'avait pas pu finir son mandat, mis à la porte par des va-nu-pieds extrémistes et rétrogrades refusant que le gaz bolivien soit privatisé.
Tout le mois de novembre 2019, la planète médiatique germano-pratine et la petite bourgeoisie française "Je suis Charlie" est en ébullition : va-t-on voir la démocratie triompher en Bolivie ? Va-t-on voir le monde sauvé du tyran érotomane Evo Morales ? Bientôt, on twitte, on se congratule ! Oui, Evo Morales le sanguinaire a été contraint de fuir le pays, poussé dehors par les généraux de l'armée bolivienne connus comme tous les militaires d'Amérique Latine pour leur grand sens de la démocratie (on se souvient d'un certain et valeureux Augusto Pinochet, ayant mis fin à la mandature démente du crypto-communiste dictateur Salvador Allende). Des groupuscules fascistes en auraient profité pour massacrer des indiens, organiser des lynchages et brûler des maisons d'opposants ? Le rapport de l'OEA qui a mis le feu aux poudres en parlant de "fraudes" était bidon ? Jeanine Anez, la nouvelle présidente, serait arrivée une bible de douze kilos à la main pour prêter serment, déclarant “Je rêve d’une Bolivie libérée des rites indigènes sataniques, la ville n’est pas pour les “Indiens”, il vaudrait mieux qu’ils aillent sur l’Altiplano ou au Chaco”, déclaration potentiellement raciste sauf quand on a le regard aigu d'un grand intellectuel français type Michel Onfray ? Complotisme que cela ! "Fake-news" diffusés par quelques illuminés pro-castristes ! Que n'inventent décidément pas les anciens adorateurs de l'infâme tyran Hugo Chavez, ayant remporté dix-sept élections toutes plus truquées les unes que les autres comme la CIA, ONG américaine dévouée depuis plus d'un demi-siècle à la cause démocratique, l'a démontré à chaque fois.
Non, non et non. Trois fois non. Alors que le candidat du MAS, le parti du satanique Evo Morales, a été honteusement élu président en octobre 2020, dès le premier tour et avec 55% des voix, contre le demi-dieu sur terre et prix international du journalisme du roi d'Espagne Carlos Mesa - la CIA évoquerait un nuage de cocaïne diffusé par le tyran vénézuelien Maduro au-dessus de la Bolivie, preuves satellites à l'appui qui seront prochainement fournies -, voilà que la dictature est de retour : la grande démocrate Jeanine Anez, raciste, faciste, pro-Pinochet selon ses détracteurs d'ultra-gauche, a été arrêtée pour avoir - une démocrate pareille, on croit rêver dans les rédactions parisiennes ! - commis un coup d'état contre Evo Morales. Le Monde, le Figaro, Libération, le Parisien, Mediapart, France 24 mais encore les quotidiens régionaux Ouest-France ou Sud Ouest, toute la France journalistique indépendante s'étrangle : une "vice-présidente", une "résistante au coup d'état d'Evo Morales", une femme de conviction qu'on a honteusement présentée comme une illuminée évangélique, fasciste et raciste, voilà qui on enferme. Mais halte-là ! Mais que cesse cette infamie, s'insurge le journaliste français indépendant et objectif. D'ailleurs, l'espoir est permis, note-t-on du côté du Monde : la communauté internationale, soit l'Europe et les Etats-Unis, n'ont-ils pas fait part de leur "très grande inquiétude" face à ce coup de force du parti frauduleusement élu du caudillo autocrate Evo Morales ? Carlos Mesa, confrère grandiose détenteur du prix international du journalisme du Roi d'Espagne (nous l'avons peut-être déjà dit ?) n'a-t-il pas appelé à l'aide les organisations internationales pour la démocratie comme la NED et la CIA ? Enfin, cerise sur le gâteau et preuve décisive qu'on a bien affaire ici, selon l'AFP et le Monde, à une action digne de la réincarnation satanique de Chavez : l’influente conférence épiscopale de Bolivie a réclamé « la mise en liberté immédiate des personnes arrêtées ». Dieu de toute miséricorde, nous t'en prions au nom de tous les journalistes de France et de Navarre : sauve-nous du Mal et permets au peuple bolivien de retrouver la démocratie telle que nous, pays des Lumières et de la Révolution Française (moins Robespierre, Saint-Just et Marat), en profitons avec tant de bonheur, grâce à notre saint Emmanuel "Jupiter est parmi nous" Macron !
P.S/ A cette heure, le micro-parti Ensemble de Clémentine Autain n'a toujours pas réagi pour dénoncer cette honteuse attaque contre la démocratie en Amérique Latine. Ne doutons pas cependant que sa réaction ne devrait pas tarder, tant ce sous-parti membre de la France Insoumise a déjà démontré par le passé sa volonté de défendre mordicus, et manu militari s'il le faut, la démocratie au Venezuela, noyée dans le sang par l'infâme dictateur néo-chaviste Nicolas Maduro.
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