La disparition du cash est en marche : cryptomonnaies et destruction des libertés
Nous sommes à peine entrés dans l'automne (financier), que de nombreuses déclarations émanant de plusieurs institutions nous informent que la disparition de l’argent liquide va encore s’accélérer.
On constate que l’économie mondiale sous perfusion résiste tant bien que mal aux assauts de l'éternel retour au concret.
Mais il y a fort à parier qu'aucun grand évènement ne va survenir avant l'élection présidentielle américaine du 3 novembre prochain.
Cela n’empêche pas l’establishment financier européen de commencer à habituer les populations aux profondes transformations qui vont avoir lieu grâce à cette crise post pandémique.
La BCE de Lagarde initie le mouvement
Ainsi, l’ancienne directrice du Fonds Monétaire International et ex-ministre de l'Économie de Nicolas Sarkozy a déclaré : « Nous devons nous tenir prêts à émettre un euro numérique si cela s’avère nécessaire »
À cela, elle s'est empressée d'ajouter que cette cryptomonnaie existerait « parallèlement aux espèces, sans les remplacer ».
La Banque centrale européenne va donc prochainement lancer une série d’expérimentations (menées pendant six mois) qui vont aller dans le sens de l'émission de cette devise numérique.
L’argument principal de cette révolution ? La nécessité, bien sûr, mais également « une plus grande sécurité » selon la directrice de l’institution de Francfort, qui indique que : « Nous devons nous tenir prêts à émettre un euro numérique si cela s’avère nécessaire".
Sous-entendu, si la situation économique et financière de l’Eurozone s'aggrave, malgré les multiples politiques de surliquidités (Quantitaive Easing) de la Banque centrale, nous serons contraints d'utiliser cette technologie pour disposer d’une plus grande marge de manœuvre... »
Dans son communiqué, l’institution chargée de la bonne gestion de l’Union monétaire explique « qu’un euro numérique serait une forme électronique de monnaie de banque centrale qui, à l'instar des billets de banque, permettrait à tous – ménages comme entreprises – d'effectuer leurs paiements quotidiens rapidement, facilement et en toute sécurité ».
Ainsi, le « miracle » de l’argent des banques centrales (création monétaire à partir du néant) va enfin être élargi à la sphère des masses (ménages et entreprises). Quelle formidable nouvelle ! Les dirigeants des banques centrales sont donc en train de faire céder toutes les digues (morales et logiques) pour faire perdurer un système financier alchimique dans lequel nous sommes plongés depuis 1971 (1909 ?) et qui est en train de nous conduire à une catastrophe d’ampleur apocalyptique.
Cependant nos grands banquiers centraux, au service de l’oligarchie financière transnationale, oublient un peu vite l'adage qui énonce que « La nature a horreur des trop longs miracles ». Et il y a fort à parier que cette monnaie numérique ne soit pas réellement créée pour la liberté des peuples et la prospérité des nations…
En effet, même si dans un premier temps cette devise numérique va exister « parallèlement aux espèces, sans les remplacer », précise la BCE, qui affirme qu’elle continuera « dans tous les cas » d'émettre des espèces. Il est évident que nos sympathiques bouts de papier colorés et nos pièces, ne vont plus faire long feu, face à cette monnaie magique (qui en plus d'être créée ex nihilo), ne coûtera rien à fabriquer. Un simple jeu d'écriture suffira. Par la grande crise qui vient, les banquiers centraux deviendront donc enfin les « dieux » tout puissants de l’économie…
Évidemment les « experts » expliquent que cette initiative se justifie aussi par la forte diminution constatée de l’usage des espèces dans la zone euro, accélérée par la pandémie de Covid-19 (notamment en Allemagne).
Et oui magie du Coronavirus, les espèces (moyen de paiement préféré des terroristes depuis quelques années) sont aussi un vecteur de mort par contagion depuis la pandémie !
Ajouter à cela, la tendance de numérisation des paiements qu’ont entraînée plusieurs gros projets de cryptomonnaie comme la Libra de Facebook ou évidemment le Bitcoin, et cela a suscitée selon la BCE, de soi-disant inquiétudes en termes de risque financier...
Le communiqué évoque d’ailleurs explicitement ce phénomène en expliquant que le « lancement, à l'échelle internationale, de moyens de paiement privés soulève des questions prudentielles et menaceraient la stabilité financière et la protection des consommateurs ».
Ainsi, en tant que pourvoyeur principal de fausse monnaie en Europe, la BCE souhaite réaffirmer son hégémonie face à ces innovations, et l'institution souhaite donc proposer un moyen de paiement numérique « sans risque à l'échelle européenne ».
Mais en réalité la BCE et Lagarde en particulier, ne font qu’appliquer des directives qui viennent « d'en haut ». L’institution européenne ne va pas être la seule à enclencher ce mouvement.
La Banque des Règlements Internationaux confirme
L’économiste de la BRI, en disant que « Les banques centrales ont pris les cryptomonnaies de haut » explique que ce sont les conséquences de la crise actuelle et le succès des cryptomonnaies qui doivent conduire les grandes banques centrales à franchir le Rubicon des devises numériques.
En réalité, tout cela n’est que de l’habillage marketing, de la propagande politique pour être précis, l'euro numérique est bien le pendant d'autres projets avancés de cryptomonnaie menés au sein d'autres banques centrales dans le monde, à l'instar de la Banque centrale chinoise.
Évidemment les cryptomonnaies nous sont vendues par les experts comme des moyens de "stimuler l'innovation". Ce qui est factuellement faux. Car en quoi l'utilisation du Bitcoin a-t-elle permis de stimuler la création de richesse de ces utilisateurs ?
D'où sortent donc toutes ces affirmations péremptoires sur les cryptomonnaies ?
Qu’est-ce qui permet à un Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, de dire que l’euro numérique contribuerait à « renforcer le rôle international de l'euro » et « stimulerait l'économie » ?
En vérité, aucun élément tangible ne permet de démontrer toutes ces affirmations, si ce n'est une volonté transnationale des grands acteurs financiers.
En vérité, la banque centrale des banques centrales n’a d'ailleurs pas caché ses intentions quand elle affirmait à propos des cryptomonnaies, au début de l'année 2020 (en janvier) que la collaboration à l'échelle internationale, notamment via son centre d'innovation, était impérative.
Un groupe de travail regroupant six banques centrales, piloté par Benoît Coeuré, et Jon Cunliffe, actuel sous-gouverneur de la Banque d'Angleterre, avait été lancé dans ce sens. La pandémie du Coronavirus n’aura donc fait qu’accélérer le processus.
Le visage du socialisme corporatif dans les cryptomonnaies
Mais chose qui peut paraître étrange pour le non-initié, ce consortium mêle des grands banquiers centraux, des grandes entreprises transnationales et des ONG.
On voit s’organiser une véritable collusion entre intérêts privés et organismes publics autour de ce thème des cryptomonnaies.
Évidemment, le communiqué de Davos a précisé de manière laconique que : « Les devises virtuelles sont souvent citées comme un outil d'inclusion financière, mais cette opportunité ne pourra se réaliser qu'avec une bonne gouvernance ».
Plusieurs acteurs de premier plan ont salué l’initiative du Forum de Davos notamment le gouverneur de la banque centrale sud-africaine Kganyago (ancien de chez First National Bank) ou du français David Marcus, ancien patron de PayPal et responsable chez Facebook du projet Libra.
Dans une période où certains observateurs dénoncent, à juste titre, une soviétisation de l'économie mondiale, on oublie de dire que cette « communisation » n'est pas contrairement à ce que disent les vieux idéologues libéraux, une étatisation. C’est en réalité une hybridation entre les secteurs publics et les grandes multinationales privées. C’est un système ou le parasitisme, le népotisme et la médiocrité s’attaquent à la petite propriété privée et à la liberté économique et politique des individus. Comme à l’époque soviétique, les nouveaux révolutionnaires de cette monnaie numérique ne s’attaqueront pas au Capital, ils s’attaqueront au Travail.
Payer en espèce coûtera plus cher
Nos politiques vont progressivement retirer le cash des circuits économiques. Ils commenceront évidemment par les petites pièces de monnaie. Et les prix seront forcément arrondis à la hausse.
La Commission européenne, connue pour être sous l'influence des lobbys, et en particulier sous l’emprise du gestionnaire d'actifs BlackRock depuis quelques mois, a indiqué à la fin du mois de septembre « vouloir faire disparaître de la circulation les petites pièces cuivrées de 1 et 2 centimes d'euros ».
Une grande consultation sur ce sujet a même été ouverte avant l'annonce d'une décision définitive prise par la Commission, à la fin de l'année 2021.
Ne nous leurrons pas, la décision est déjà prise : il est certain que la pandémie de Covid-19 et la démocratisation du paiement sans contact, vont faciliter la disparition des pièces et des billets.
Ainsi, l’argent liquide, dernier bastion de liberté financière, va nous être retiré par l’establishment. Et c’est par l’illusion de la cryptomonnaie que nous allons voir disparaître le dernier vestige de l’arme monétaire.
Marc Gabriel Draghi
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