La disparition inquiétante des enfants mineurs ou majeurs : un phénomène récurrent
Dans la réalité des faits seul un très petit nombre d'enfants portés disparus entrent dans la catégorie des disparitions inquiétantes. La plupart sont catégorisés comme fugueurs. A l'heure actuelle les critères permettant de discerner une fugue d'une disparition inquiétante ne sont pas déterminés précisément.
En fonction des circonstances de la disparition, les autorités compétentes et judiciaires décident, au cas par cas, des actes à engager.
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La différence entre disparition inquiétante et fugue
Ces deux notions sont régulièrement mises en parallèle car le résultat d’une fugue est le même que celui d’une disparition inquiétante, le mineur laisse ses parents ou son responsable légal sans nouvelles.
La police a établi une liste de caractéristiques qui permettent de différencier la disparition inquiétante de la fugue :
* Le jeune est physiquement ou mentalement handicapé et/ou nécessite une médication ;
* Il est âgé de moins de treize ans, n’est pas capable de se tirer vraiment d’affaire, ne connait pas (ou pas encore) les dangers que présente son environnement (ravins, cours d’eau, etc.) ;
* L’absence de la personne est en contradiction totale avec son comportement habituel ;
* Il est permis de supposer que le mineur se trouve en compagnie d’un tiers pouvant constituer une menace pour celui-ci ou qu’il est victime d’un délit (par exemple, le rapt).
Néanmoins, ce n’est pas parce qu’une disparition ne correspond pas à ces critères qu’elle ne doit pas vous inquiéter ou qu’elle ne peut pas devenir inquiétante. La disparition d’un mineur qu’elle soit liée à un enlèvement ou à une fugue n’est pas un acte banal.
En résumé, nous pouvons dire que toute fugue est une disparition inquiétante mais toute disparition inquiétante n’est pas une fugue.
Que faut-il faire en cas de fugue ou disparition
Dans une affaire de disparition, selon un conseiller en la matière, il recommande de toujours étudier le contexte familial, l'environnement du mineur ainsi que les conditions de la disparition.
La disparition, ce n'est pas comme un homicide, il n'y a pas de scène de crime, pas de corps. Il faut faire un effort d'imagination, ouvrir toutes les portes, plus tôt le signalement est fait, mieux c’est.
Ensuite, c'est à la police ou à la gendarmerie, en fonction des éléments qui sont en leur possession de décider ou non d'alerter le parquet, qui se charge, de son côté, de saisir les services spécialisés.
A cet effet, si la disparition est jugée inquiétante, les services spécialisés ou police judiciaire peuvent mettre en œuvre d'importants moyens d'investigation. Ils ont des réflexes, traitent tout de suite l'affaire comme criminelle avec des techniques comme le gel de la téléphonie ou des recherches précises sur les réseaux sociaux.
Ils ont également des moyens de fouilles plus conséquents. Dans le cas où la police judiciaire est saisie, cela signifie que l'affaire est immédiatement considérée comme criminelle, et non comme accidentelle.
Dans le cas d'une disparition de mineur, la police locale ou la gendarmerie peut aussi décider d'émettre un appel à témoins dans les médias locaux, avec l'accord du parquet.
En France par exemple, depuis 2006, un autre dispositif est également à la disposition des forces de l'ordre. Il s'agit de l'Alerte-Enlèvement, qui doit cependant respecter certains critères.
En effet, pour diffuser cette alerte, il faut être assuré qu'il y a un enlèvement ou kidnapping d’un mineur ». Il faut également qu'il y ait une dangerosité évidente pour la vie de l'enfant et des éléments de signalement à confier au public par le biais d'un message.
Depuis sa création, ce dispositif affiche un taux de réussite de 100 %, avec environ 23 alertes déclenchées et autant de mineurs retrouvés sains et saufs. La décision de lancer cette alerte dépend entièrement du procureur de la République, qui doit préalablement avoir obtenu l'aval de la chancellerie, et plus précisément de la DACG (la Direction des affaires criminelles et des grâces).
Si l'enquête traditionnelle demeure travailler sur l'environnement de la victime et son emploi du temps récent, les nouvelles techniques pour étudier la téléphonie et les réseaux sociaux sont désormais des outils précieux pour les enquêteurs, surtout dans les cas de disparitions de mineurs, qui ont un usage important des réseaux sociaux. Dans toutes les affaires de disparitions, la téléphonie est prioritaire, d’après les dires d’un commissaire.
Selon le ministère de l'Intérieur, au 30 avril 2019, des recherches par la police et la gendarmerie étaient en cours pour retrouver 17 355 mineurs. Le 116 000, qui a une convention partenariale avec l’OCRVP (L’office central pour la répression des violences aux personnes) indique de son côté que, dans 30 % des cas, les enfants signalés disparus sont retrouvés dans les 48 heures. À ce jour, l'OCRVP, qui travaille exclusivement sur des affaires criminelles, est saisie sur une dizaine de disparitions.
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