La faute de M. Hollande
"Tout va mal, et personne ne voit comment ça pourrait aller mieux, surtout avec le président que nous avons." Ca pourrait être le résumé d'un sentiment général que je ressens.
Déjà, le mandat avait commencé sous de mauvais auspices.
"A l'heure de l'investiture, il faut lever une équivoque, réparer un malentendu : le grand modèle de François Hollande n'est pas François Mitterrand mais... Georges Pompidou." http://fressoz.blog.lemonde.fr/2012/05/14/hollande-dans-les-pas-de-pompidou/
Mais qui se souvient du présage de Pompidou montant à la tribune et trébuchant sur la 5ième marche, le soir de son élection, le 15 juin 1969, avant que le destin l'arrête à la 5ième année de son septennat ?
Faut-il voir des présages dans ce que le ciel a réservé au nouveau président ?
15 mai 2012 : Arc de triomphe. Après voir ranimé la flamme du soldat inconnu, François Hollande est allé saluer la foule à pieds, sous une pluie torrentielle. http://www.citizenside.com/fr/photos/politique/2012-05-15/60122/investiture-sous-la-pluie-pour-francois-hollande.html#f=0/462184
L'avion qui emmenait François Hollande à Berlin pour un dîner avec la chancelière allemande Angela Merkel a été touché par la foudre mardi 15 mai 2012 et a dû regagner l'aéroport de Villacoublay d'où il était parti. Le président français a décollé peu après à destination de la capitale allemande à bord d'un autre avion. http://www.slate.fr/france/55027/avion-hollande-foudre
Celui que les Britanniques ont surnommé Rain Man, l'Homme de la pluie, en référence à son investiture arrosée lors de son passage sur les Champs-Elysées, a parlé avec sa Majesté de la « pluie et du beau temps ». Le journal conservateur « The Daily Télegraph » n'est guère tendre pour notre chef d'Etat en le comparant à un « nuage sombre » http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/l-enquete-du-dimanche-15-07-2012-2090437.php
Rain Man, comme ce film sur l'autisme, dont la mise en évidence cliniquement est la suivante :
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Troubles qualitatifs de la communication verbale et non-verbale,
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Altérations qualitatives des interactions sociales,
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Comportements présentant des activités et des centres d'intérêt restreints, stéréotypés et répétitifs
Mais les présages ne sont pas une faute.
Le début de la réponse est dans le débat télévisé du 2 mai 2012 avec la séquence où François Hollande fait cette anaphore qui dure 3 minutes 21 secondes et intervient à la fin, constituée des cinq mots « Moi président de la République » (avec ellipse des trois mots « si je suis »), prononcés à quinze reprises. C'est la seule partie mémorable du débat.
Mais que dit-il ? "je ferai en sorte que" ou des formules équivalentes.
Autrement dit, il donne la manière dont il exercera le pouvoir, pas l'objectif.
Dans le débat, comme dans la campagne, il n'y a aucune vision de la France.
On ne sait pas où aller. On ne connait pas le cap. On sait seulement comment manoeuvrer les voiles et le gourvernail.
Et depuis on parle de zig-zag pour traduire l'errance du pouvoir, alors qu'on parlerait de slalom pour des déplacements identiques mais destinés à éviter les obstacles en gardant la direction.
Mais est-ce une faute d'être un simple tacticien quand il faut un stratège comme chef d'Etat ?
Non, mais c'est aussi inadéquat que d'être un simple financier quand il faut un chef d'entreprise.
Ce manque de dessein rapetisse tout homme politique et lui interdit la stature d'homme d'Etat.
Cette myopie est-elle une faute ?
Pas elle, mais ses conséquences.
A force de louvoyer sans raison, de dire aux hommes de virer sans cesse de tribord à babord, puis à nouveau à tribord, à force tourner en rond, le bâtiment se comporte comme un bateau ivre et les marins se disent qu'avec une telle absence de cap, jamais Christophe Colomb n'aurait découvert l'Amérique, même pas la Corse.
Comme c'est le capitaine qui détient seul tous les pouvoirs de décision, ils se sentent impuissants.
Encore ce 18 août 2014 le Premier ministre a proclamé que pour lui il est « hors de question de changer de politique économique ». On ne change pas une équipe qui perd, ni des méthodes qui ont fait la preuve de leur échec, quand bien même on lui ait demandé poliment !
Ils lui ont bien dit lors des municipales et des européennes. Mais comme dit le proverbe macho, que dire à une blonde qui a deux yeux au beurre noir ? Rien, on lui a déjà expliqué deux fois !
Alors comment s'étonner cet accablement général ?
On se dirige vers les récifs, mais le capitaine ne veut rien changer, et personne ne peut démocratiquement le forcer en respectant la constitution.
On serait démoralisé à moins.
Puisque j'ai commencé par les présages, je finis par les symboles.
Justement, les visites officielles sont des symboles, avant tout. Mais la symbolique n'est pas là où les conseillers en image pensaient l'avoir trouvée.
Le vendredi 30 mai 2014, M Hollande inaugure un musée à Rodez consacré à Pierre Soulages.
Pourquoi un musée ? M Hollande passe pour ne pas être réceptif à l'art. Et encore moins à l'air abstrait. C'est manifestement un "coup de com".
Et pourquoi Soulages ? Âgé de 94 ans, c'est l’artiste le plus coté au monde et de son vivant et la collection est estimée à plus de 80 millions d’euros.
Mais la symbolique ! L'artiste est particulièrement connu pour son usage des reflets de la couleur « noir », qu'il appelle noir-lumière ou outrenoir.
Comment les journalistes n'ont pas pu évoquer le "Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir" ? La cuisine dans l'Aveyron est-elle si bonne que personne n'a voulu cracher dans la soupe ?
C'était tellement téléphoné qu'on aurait dit que les organisateurs s'étaient moqué.
En bref, la faute de M Hollande est d'avoir tué l'espoir.
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