La fin des U.S.A.
Bonne bouille sympathique, ce Sanders… Et des idées qui collent avec ce que, dans le reste du monde hors USA on considère civilisé : une solidarité qui ne laisse pas les malades pauvres crever faute de soins et qui donne à tous un accès au moins minimal à l’éducation supérieure.
Le programme de Sanders semble bien une incontournable évolution. Pourtant, hier 3 mars, bien des Américains ont dit NON. Précisons : en fait, la plupart d’entre eux ont dit OUI, au moins du bout des lèvres, même au socialisme ! Oui, dans les sondages… mais pas dans l’isoloir… au point de passer outre à leur appartenance partisane.
C’est que cette appartenance prime sur tout. Elle prime d’autant plus facilement que les politiques concrètes sont déterminées par une caste de fonctionnaires - largement ignorés de tous - qui ne prend ses directives que de l’oligarchie financière en place.
Il n’y a place que pour UNE politique aux USA. Une solide majorité des citoyens aux USA accepte sans discussions LA politique qui lui est ainsi présentée comme son choix démocratique par des médias TOTALEMENT contrôlés par cette oligarchie.
Que Démocrates ou Républicains soient élus ne change donc rien, sauf la place dans la file d’attente de ceux qui, pour un temps, auront l’accès prioritaires aux prébendes… Les vraies luttes sont entre des groupes de pression au sein de chaque Parti. Il y a cette lutte de Trump contre les Républicains de stricte obédience… d’où on a pensé qu’on pourrait passer à une lutte de Sanders contre les Démocrates orthodoxes…
Ce sont ces rivalités bien arbitrées qui ont fait que la démocratie américaine ne soit pas une guerre, mais un tournoi. Évidemment, ce n’est pas vraiment une démocratie, mais qu’importe….
Rien là de nouveau. Pourquoi donc s’émouvoir si le chevalier Sanders est désarçonné ? C’est que, tout obnubilé par les passes d’armes traditionnelles, on n’a pas vu que la fracture artificielle savamment maintenue entre Démocrates et Républicains s’est transformée hier en une fracture bien réelle épousant le contour des différences RACIALES.
Hier, les NOIRS ont voté TRES MAJORITAIREMENT pour Biden… Et on ne peut pas changer sa couleur de peau pour tirer avantage d’une opportunité. On ne les convertira pas…
Le dilemme est que, si Biden obtient la nomination démocrate, on associera sa victoire a une inacceptable revanche des Afroaméricains imposant une gouvernance rétrograde à une population blanche qui majoritairement se voudrait plus progressiste.
Si, au contraire, on propulse Sanders à la Présidence, comment les Noirs n’y verraient-ils pas seulement la récente des avanies dont on les abreuve depuis toujours ? Comment les empêcher de perdre toute confiance en une gouvernance qui s’installerait au mépris du choix de 80% d’entre eux… et de devenir de plus en plus des saboteurs au sein d’une nation à laquelle ils ont si peu de raisons de s’identifier ?
C’est le défi fondamental que posent les primaires du 3 mars…et dont le résultat de l’élection de novembre fera un problème permanent. Va-t-on vers une guerre civile … où y a-t-il une solution ?
OUI. La solution est la FIN DES USA…
La fin des USA. Pas par leur destruction, mais par une expansion qui a toujours été perçue comme leur destinée manifeste ... et qui changerait radicalement les règles du jeu. Imaginez les États-Unis d’Amérique d’un pôle à l’autre, devenant non seulement le plus puissant, mais aussi le plus vaste État du monde. Un État multiracial, multi culturel, où la supériorité démographique des Latins du Sud équilibre la supériorité économique des Anglo-saxons, du Nord, étant bien clair que dire « Latins » et « Anglos » est une désignation de convenance, puisque ceux-ci comme ceux-là sont déjà totalement pluriethniques et de plus en plus métissés…
Cette expansion est-elle une chimère ? Ne l’écartons pas d’emblée… car la faire arrangerait tellement de choses…
Il y a bien des articles à faire sur cette question. Remarquons seulement, dans le cadre de ce court article, qu’en parallèle au clivage « Noir/Biden » - « Blanc/Sanders » qui est EXTREMEMENT NEGATIF, Les primaires d’hier ont révélé un grand engouement pour Sanders de la population d’origine « latina » qui elle n’est ni Blanche ni Noire… Est-ce un hasard que tout a coup on en parle beaucoup ? F.D Roosevelt disait qu’il n’y a pas de hasard en politique… Je ne serais pas étonné que, confronté à un affrontement racial cataclysmique, quelqu’un aux USA pense à une grande « Ouverture vers le Sud »….
PJCA
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