La fin du monde – je crois qu’on y est
Ça y est.
Le compte à rebours est lancé.
Il est temps de faire tout ce que vous avez toujours rêvé de faire (je suppute que lire un article moisi sur Agoravox n’en fait pas partie), car demain c’est mort.
Suite de l'article : La fin du monde, ça urge vraiment
Il est temps de courir nu sur la plage pour sentir le vent marin dans vos poils pubiens délicats (oui, je sais nous sommes en décembre, mais est-ce ma faute si vous ne l’avez pas fait cet été ?), il est temps d’aller à Dunkerque ramasser des coquillages oranges pour votre dulcinée, il est temps d’avouer à votre collègue que c’est vous qui avez pissé dans son cactus de bureau (qu’il repose en paix au paradis des cactus, lui qui n’a pas supporté le pastis recyclé) car il est n’est jamais trop tard pour se réconcilier avec des cons, il est vital de ne surtout pas aller vous confesser et de faire encore un maximum de conneries (il vous reste un peu plus de 24h) car on n’a qu’une vie (on n’a même plus qu’une journée, c’est dire la nécessité de tout envoyer balader), il est temps d’embrasser une inconnue dans la rue (prenez la bien vieille, elle aussi mérite d’avoir une belle dernière journée), il est temps d’aller dire à votre patron que c’est un abruti (« au revoir président ! »), et surtout il est temps d’aller dire à tous les gens que vous aimez… ben que vous les kiffez (il ne faut jamais s’empêcher d’être tendre avec les gens qu’on aime, et il n’est surtout jamais trop tard pour commencer bande de cœurs asséchés). Faites-en sorte que cette dernière journée soit originale et belle, afin que l’abruti qui nous sert de divinité regrette un tout petit peu son geste ultime.
Et dire qu’on ne saura jamais si Fillon va battre Copé, qu’on ne connaîtra pas le nombre de buts final de Zlatan en ligue 1, qu’on ne saura pas si 2013 sera aussi pourri que 2012 (qui bat quand même des records, vu qu’on va quand même tous crever), qu’on ne saura même pas si le prix de l’immobilier va baisser à Paris (ça fait quand même 10 ans que l’Express et Le Point vendent leur bouse hebdo avec cette question épineuse).
C’est dommage, je commençais à l’aimer ce monde moi. Avec ses petits défauts, sa soif d’autodestruction, tout ça. Je commençais presque à apprécier ma pute de voisine qui supporte pas la musique après 23h et qui est capable d’appeler le syndic juste pour une inondation et un misérable incendie (on aura tout vu – la séquence est d’ailleurs malheureuse, cela se serait passé dans l’autre sens, on y aurait vu que du feu… enfin, je me comprends).
Je ne saurai jamais si ma fille va réussir à produire des vrais sons avec son violon… remarquez, au moins elle est dans la joie de Noël, heureuse, je suis donc content pour elle de savoir qu’elle va quand même finir son innocente existence sur une bonne note – enfin… je me comprends (bis).
Moi-même, je quitte ce monde en pensant que je vais être augmenté (je suis un indécrottable optimiste, il paraît que ça se soigne pas du tout), et ça, ça fait du bien. Tiens, d’ailleurs, je vais peut-être regarder les nouvelles voitures, pour voir celle que j’aurais pu acheter si j’étais pas mort dans d’atroce souffrance (pas trop sûr de la grammaire de cette phrase, on va dire que j’achèterai un Bescherelle… un jour).
D’ailleurs, ce sera comment la fin du monde ?
Je veux dire… un grand boum façon impact d’un astéroïde gigantesque (par Toutatis) ? une invasion de sauterelles ? un tremblement de terre géant ? des hordes de monstres qui tuent tout sur leur passage (genre 1er jour de soldes aux galeries Lafayette) ? une boule de feu immense ? un sketch d’Arthur diffusé par tous les haut-parleurs de la Terre, et mis si fort qu’on ne pourra que l’entendre ?
J’aimerais bien savoir comment je vais finir mes jours maintenant que je connais la date. Histoire que je me prépare (à quoi bon cirer mes chaussures si c’est le déluge – à moins de trouver un super imperméabilisant ?).
Bon, je vais aller mettre de l’eau à mes plantes. Du concret donc. Elles méritent de voir le dernier jour de l’humanité en bonne humidité – pour qu’elles voient la vie en arrose. C’est pas tous les jours quand même.
Je crois que je verrai plus le monde pareil si on survit à tout ça.
D’ailleurs… et si... si on survivait effectivement ?
Qu’est-ce qu’on pourrait faire de ce désastre ?
N’est-ce pas un signe cosmique qu’on nous envoie à travers les siècles d’une société sur le point de s’effondrer à une autre pas mieux en point ?
Et si…
Si on utilisait les milliards qu'on a trouvés pour sauver les banques pour résoudre la faim dans le monde (dès lors qu'on en aura résolu la fin), trouver un remède au paludisme, proposer un revenu minimum mondial, offrir un toit à tout le monde.
Et si on recommençait tout à zéro ?
Si on voyait le monde, non pas avec des lignes qui séparent les pays, mais comme une immense famille à nourrir, à aimer ?
3…2…1…
*Zéro Boum*
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