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La folie génocidaire de Francisco Macías Nguema : un règne de terreur en Guinée équatoriale

Francisco Macías Nguema, né le 1er janvier 1924 à Nsegayong, un petit village du Rio Muni et d'ethnie Fang, est une figure emblématique et controversée de l'histoire politique de son pays. Son parcours, marqué par une ascension fulgurante au pouvoir suivie d'une chute brutale, illustre les défis et les tragédies qui ont jalonné l'histoire de cette petite nation d'Afrique centrale.

 

Ascension au pouvoir

Francisco Macías Nguema a grandi dans un contexte colonial, la Guinée équatoriale étant alors une colonie espagnole. Après avoir terminé ses études, il devient enseignant et s'engage rapidement dans la politique. En 1968, la Guinée équatoriale obtient son indépendance de l'Espagne, et Macías, qui a été membre du parti unique, le Parti de l'unité nationale de Guinée équatoriale, se positionne comme un leader charismatique, surnommé le Tigre de Malabo.

 

Francisco Macias Nguema (Wikipedia)

 

Le 12 octobre, il est élu président de la République, un poste qu'il occupera jusqu'à sa chute en 1979. Au début, son ascension est accueillie avec optimisme. Francisco Macías Nguema promet de moderniser le pays et de lutter contre la pauvreté. Cependant, rapidement, son régime se transforme en une dictature brutale.

 

 

Il instaure un culte de la personnalité sans précédent, se faisant appeler "le coq rouge", "le Père de la Patrie" "Papa Masié" ou encore "Miracle unique de la Guinée équatoriale". Ces surnoms étaient des outils de propagande utilisés par le régime pour renforcer le culte de la personnalité de Macías Nguema. Ils visaient à le présenter comme un leader charismatique, fort et bienveillant, tout en dissimulant la réalité de son régime autoritaire et brutal.

 



 

Un régime dictatorial sanguinaire

Francisco Macías Nguema met en place un gouvernement autoritaire, réprimant toute forme d'opposition. Les droits de l'homme sont totalement bafoués, et des milliers de personnes sont emprisonnées, torturées ou exécutées. Son régime est caractérisé par une paranoïa extrême, alimentée par la peur d'un coup d'État. Il se méfie de ses proches collaborateurs et élimine systématiquement ceux qu'il considère comme des menaces. En juillet 1972, il se proclame président à vie, chef du gouvernement, ministre de la Défense, des Affaires étrangères, de la Justice et des Finances

L'économie du pays, qui repose principalement sur l'agriculture, est gravement affectée par la mauvaise gestion et la corruption. Francisco Macías Nguema nationalise de nombreuses entreprises, ce qui entraîne une chute de la production et une crise économique sans précédent. Malgré tout, il continue à vivre, avec beaucoup d’insouciance dans un luxe indécent, tandis que la majorité de la population souffre d’une extrême pauvreté et de malnutrition.

La chute du Père de la Patrie

La chute de Francisco Macias Macías, qui est suspecté d’avoir sombré dans la folie la plus totale, commence à se dessiner à la fin des années 1970. Son régime est de plus en plus contesté, tant sur le plan national qu'international. La Guinée équatoriale est devenue un camp de concentration à ciel ouvert. En 1979, une rébellion menée par des exilés et soutenue par le gouvernement du Cameroun, ainsi que par des forces militaires étrangères, s'intensifie. Le mécontentement populaire grandit, et des manifestations éclatent dans plusieurs villes du pays.

Le 3 août 1979, le Tigre de Malabo est renversé par un coup d'État orchestré par son propre neveu, le lieutenant-colonel Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui prend le pouvoir. L’ancien dictateur tente de fuir, mais il est finalement capturé et emprisonné.

 

 

Le 29 septembre 1979, Francisco Macías Nguema est jugé par un tribunal militaire exceptionnel, accusé d'avoir orchestré un génocide ayant causé la mort d'environ 50 000 personnes et le déplacement de 150 000 autres. La Guinée équatoriale, lors de son arrivée au pouvoir, avait une population de 315 000 habitants.

 

 

Reconnu coupable de génocide, de haute trahison et d'assassinats massifs, il est condamné à mort et exécuté le jour même. En l'absence d'un cadre juridique national solide, le tribunal s'est appuyé sur le code militaire espagnol, sous l'égide de la Commission internationale de juristes. L'exécution a été menée par la Garde royale marocaine, en raison du refus des soldats équato-guinéens, particulièrement superstitieux, de participer à cet acte car ils redoutaient d’être frappés par une malédiction posthume lancée par l’ancien dictateur.

Un héritage familial maudit

L'héritage de Francisco Macías Nguema est complexe. Son régime a laissé des cicatrices profondes dans la société équato-guinéenne. La répression, la peur et la méfiance ont marqué les esprits, et la transition vers un régime plus démocratique a été compromise et n’est toujours pas d’actualité.

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, son neveu, qui lui a succédé, à la suite du coup d’État de 1979, a continué à gouverner avec une main de fer, perpétuant ainsi un système autoritaire. Âgé de 82 ans, il est président de la République de Guinée équatoriale depuis plus de 45 ans. Son fils, Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé Teodorín, est pressenti pour lui succéder. Âgé de 55 ans, Il est vice-Président du pays depuis 2016. Il est connu pour son train de vie particulièrement luxueux, financé par d’importants détournements d’argent public.

 

 

 

La Guinée équatoriale, riche en ressources pétrolières, a connu une certaine prospérité économique dans les années 1990 et 2000. Cependant, la corruption et la mauvaise gestion persistent, et les inégalités sociales demeurent criantes. Près de 70% de la population vit avec moins d'un euro par jour. Le pays est très souvent critiqué pour son manque de démocratie et le non-respect des droits de l'homme.

 


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4 réactions à cet article    


  • amiaplacidus amiaplacidus 19 décembre 2024 05:40

    Dans votre courte bio de ce dictateur, vous oubliez de mentionner son éducation catholique et sa vénération pour Franco.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Francisco_Mac%C3%ADas_Nguema


    • microf 19 décembre 2024 21:58

      L´histoire m´a appris lorsqu´en Occident une personne est mal vue et critiquée,

      c´est que c´est faux.


      • Giuseppe di Bella di Santa Sofia Giuseppe di Bella di Santa Sofia 19 décembre 2024 22:42

        @microf

        Toujours le même vieux 33 tours rayé ! Les Occidentaux, les « méchants Blancs »... Il est temps de changer de disque car plus personne n’est dupe !

        Ce sont les « méchants Blancs » qui l’ont condamné à mort pour les atrocités commises pendant son règne ? Non. Ce sont les « méchants Blancs » qui l’ont exécuté ? Non. 

        Vous devriez ouvrir un livre d’histoire sur la Guinée équatoriale et le régime de Francisco Macias Nguema. Ansi, vous apprendrez vraiment quelque chose de l’histoire que, manifestement, vous ne connaissez pas du tout. 


      • microf 19 décembre 2024 21:59

        L´histoire m´a appris que lorsqu´en Occident une personne est critiquée et mal vue, c´est que c´est faux.

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