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La fouille

Parole de Nuit Et Brouillard :

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent. 

 La fouille intégrale c'est-à-dire « à poil » dans mon inconscient c’est ca. Le départ, la violence, la mise à nue et l’avilissement de l’être humain comme dans des wagons plombés. Mais c’est un droit que nous avons. Elle se fait à l’incarcération. Ensuite pour les parloirs et tous les mouvements sensibles. La fouille intégrale est obligatoire. Elle est à la volonté du gradé si celui-ci sent qu’un détenu pu lui cacher quelque chose ou présente un risque pour lui ou pour autrui.

 Le détenu peut cacher, sur son corps des objets illicites voir contendant sur sa peau ou dans son intimité.

 Depuis la nuit des temps cela existe. Au temps du bagne Papillon (célèbre bagnard) avait des plans : tube de fer contenant argent ou drogue caché dans son anus.

 Donc la fouille à corps est une mission nécessaire. Je n’oublie pas que cet acte a un caractère de violente humiliation.

  Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
 Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
 Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
 Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent.

 C’est obligatoire, combien de lame de rasoirs, de drogues, cachetons de tout genre, j’ai trouvé sous la langue, sous les aisselles, entre les fesses et dans le cul. Si on ne fait pas la fouille c’est une faute professionnelle. Si le détenu se suicide avec objet caché dans son corps la famille porte plainte et c’est nous qui nous retrouvons en prison.

 Pas chance ce vendredi 26 octobre. L’intervenant d’un groupe qui était dans la salle informatique, c’est aperçu qu’une souris avait disparu. Pas une fille, le petit instrument avec un fil comme une queue relié à l’ordinateur. Quand même un comble « pour un trou à rat ». Donc le prof m’appelle pour faire part de cette disparition. C’est très gênant car nous savons que cela peut permettre avec les nouveaux téléviseurs en cellule de recharger les portables passés entre les mailles de notre vigilance.

 Je lance l’ultime appel pour que la souris réapparaisse. Comme personne ne répond. Avec mon groupe de surveillants nous allons procéder à la fouille à corps, 

 Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
 Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
 Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
 Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent.

 C e n’est pas de gaité de cœur, que nous faisons cette fouille, c’est même une corvée. Donc nous commençons, sachant très bien qu’entre le temps de notre fouille et la disparition, la souris a certainement pris des ailes et, est allée dans les étages. Mais, pour être sur que personne dans ce groupe la cache, nous effectuons notre fouille. Donc nous les conduisons,

  Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
 Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
 Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
 Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent.

 Vers la salle de fouille. Nous procédons à cette fouille en vérifiant bien surtout les vêtements, doublure etc, et nous regardons sur le corps s’il n’y a pas d’objets collés. Sur certain détenu que nous savons de bonne foi, nous évitons de leur faire enlever leur ultime rempart. Sur les « tête de lard », au contraire, nous leur faisons enlever leur caleçon. Ils doivent s’accroupir et tousser pour expulser un objet ou autre qui peut être caché dans l’anus, c’est réglementaire. Sur les fortes têtes, il nous arrive d’user de cette méthode. Avec les résidents habituels, ceux qui passent plus de temps à l’intérieur que dehors, pour eux cette fouille fait partie de la prison.

 La fouille c’est se mettre nue sous la contrainte devant une personne habillée qui nous donne des ordres. C’est une forme de viole.

 Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
 Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
  Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
 Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent.

 Je pense aux innocents d’Outrau, rien ni argent ni quoique ce soit ne pourra réparer leur traumatisme. Je pense à mon ami R… surveillant pénitentiaire accusé à tort qui a subi les pires outrages, et comme il gueulait son innocence, ils l’ont mit au quartier disciplinaire. Etre obliger de se mettre a nue montrer ses entrailles alors que nous somme innocent c’est un traumatisme a vie. Il était innocent, la justice lui a donné de l’argent, mais après se que subissent les innocents l’argent n’a aucun sens.

 Ce mettre nu dans la vie normale ou faire du naturisme, c’est vachement sympa. La nudité consentie et apprécié c’est naturelle. Mais être obligé de ce mettre à poil et obéir à un autre sinon, ils viennent à quatre et te déshabille quand même, tu es dévêtu de force c’est l’horreur.

 Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
 Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
 Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
 Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent.

 Quand à ceux qui sont coupables, ils savent qu’ils ont enfreins la loi, c’est normal cela fait partie de la procédure et en générale, ils ne sont pas plus gêné que cela. Par contre celui qui rentre pour la première fois. Il demande :

 « Tout »

  « Oui »

 Quand il est en slip, il attend on est obligé de lui dire :

  « Le slip »

 Ensuite il essaie de cacher son appendice. Faire cela devant un homme vêtu, c’est une soumission très dure.  

 Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
 Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
 Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
 Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent.

 La fouille est un mal nécessaire pour les détenus les plus durs que nous recevons, en plus des mesures de sécurité pour qu’ils ne portent pas atteinte à leurs intégrités. C’est aussi un moyen, lorsqu’ils ont franchi la porte, de lui montrer qu’il ne s’appartient plus de Monsieur il passe à numéro d’écrou. Nous devenons maitre de son destin et de sa vie en l’empêchant de s’évader et même de ce suicider.

 Lorsque j’ai été obligé de faire une fouille c’est comme cela que je l’ai ressenti. 

 Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
 Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
  Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
  Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent…………


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19 réactions à cet article    


  • soi même 29 août 2013 10:21

    Je vois pas l’allusion à la déportation ?

    Certes une fouille est dégradent, un vol c’est quoi ?


    • soi même 30 août 2013 13:06

      Par contre je vois une allusion macabre à de la politique fiction.


    • In Bruges In Bruges 29 août 2013 11:06

      Toujours la méme prose raccoleuse et farcie de fautes de Super-Maton - à la retraite-qui pose devant la Ferrari...
      Ca devient gonflant.

      Prochaine article : comment cantiner ? Vaut-il mieux étre seul en QHS que à 3 en Maison d’Arrét ?
      Je propose aussi des comparatifs, comme pour les bagnoles :

      Les Murets contre Clairvaux.
      St Maur versus Fresnes.

      Le mitard est-il vraiment ce qu’il était ?
      Comment se coincer une assistante sociale à l’infirmerie ?
      etc, etc


      • sorelisa sorelisa 30 août 2013 10:41

        ce n’est pas ma Ferrari ;. je n’en n’est pas les moyens, quoique celle là à 20 ans. je possède une voiture de 15 ans d’age. mais cette photo me plait, c’est la moins moche. et laissez moi rêver. la Ferrari et le rêve mecanique de beaucoup d’hommes.


      • Mr Dupont 29 août 2013 11:17

        Mr l’auteur


        Prochain article : 

        « Comment après avoir été compréhensif avec mes détenus , j’ai pu m’offrir ma Ferrari la retraite venue »

        Comme Mr Soi-même : je ne vois pas pourquoi vous faites rérérence à la chanson de Jean Ferrat ?

        J’y vois comme une forme de sacrilège : à la chanson et aux faits qui s’y rapportent

        Ce site tourne en eau de boudin de laisser paraître de pareilles âneries

        • Gabriel Gabriel 29 août 2013 11:27

          Je suis d’accord avec vous, j’avoue que prendre « Nuit et brouillard » pour traiter ce sujet me semble vraiment déplacé. Je me demande quelle référence va prendre l’auteur le jour ou il parlera des victimes de ces malheureux taulards qui passent à la fouille ?...


        • Agafia Agafia 29 août 2013 20:09

          Sacrilège, M Dupont comme vous dites,et lemot est faible.
          Quand j’ai été faire un tour sur le blog de l’auteur, en tombant sur cet article, je me suis dis « il va pas oser le copier-coller sur Avox ? »
          Bien si, smiley il a osé, smiley
          Les déportés et leurs familles apprécieront smiley


        • LE CHAT LE CHAT 29 août 2013 12:01

          Heureusement que c’est une souris et pas un ragondin !  smiley


          • jef88 jef88 29 août 2013 14:30

            Sans le refrain, ce serait mieux !
            d’autant qu’il n’y a aucune comparaison à faire avec les conditions de la déportation
            mon père est mort à Auschwitz après 6 mois de détention , comme plus de 60% de ses camarades


            • alain_àààé 29 août 2013 15:15

              je suis heureux de voir que des gens connaissent la chanson de JEAN FERART.c est mon chanteur préfére depuis plus de 50 ans que j écoute méme aujouidhui.


              • syl8555 29 août 2013 19:28

                Il faut savoir que ce qui est écrit ici est en partie inexact, puisque la réglementation a changé depuis que l’auteur est parti à la retraite.


                Il emploie plusieurs fois le mot « obligatoire ».
                La fouille, selon la nouvelle loi pénitentiaire (2009), n’est pas obligatoire, mais possible, toujours sur justification (si un élément permet de suspecter le détenu : découverture d’objet à la palpation, ou dans sa cellule, ou antécédent, ou détenu considéré comme dangereux...). D’ailleurs, une dizaine de tribunaux administratifs ont déjà condamné des établissements qui continuent à pratiquer illégalement la fouille systématique de tous les détenus après les parloirs.

                Ensuite, la pratique qui consistait à demander à un détenu de s’accroupir n’a jamais été autorisée...
                L’ancienne réglementation (1986) prévoyait qu’on pouvait, pas de façon systématique, mais si on suspectait particulièrement le détenu, lui demander de se pencher et tousser.
                Certains surveillants demandaient à la place au détenu de s’accroupir, mais ce n’était pas réglementaire.
                Depuis 2011, la procédure de fouille a été revue : il n’est plus autorisé de demander à un détenu de se pencher et tousser.



                • sorelisa sorelisa 30 août 2013 10:27

                  merci, je ne savez pas. je ne suis pas d’accord sur le principe. mais la loi, c’est la loi


                •  C BARRATIER C BARRATIER 29 août 2013 19:37

                  Le plus simple si on a des états d’âme, c’est de semettre à poil aussi, le fouilleur et le fouillé. Mais on commence par le mauvais bout ! il faut d’abord fouiller les valises diplômatiques et contrôler par la force armée tous les paradis fiscaux.


                  • Agafia Agafia 29 août 2013 19:59

                    J’ai déja réagi sur votre blog tant ça m’a révoltée de vous voir établir un parallèle entre une fouille à corps dans une prison française, effectuée dans la légalité sur une population de personnes condamnées ou dans l’attente d’un jugement, avec des centaines de milliers d’innocents de tous age mis à mort par le régime nazi...
                    C’est vraiment n’importe quoi...


                    • foufouille foufouille 29 août 2013 20:26

                      c’est trash. je comprend pas que tu soit rester si cela ta faisait ce genre de truc


                      • sorelisa sorelisa 29 août 2013 20:40

                        Je passe par agora pour avoir plus de réaction et pour réfléchir ensemble sur ce problème de société ; et pour cela je multiplie les sources de communiquations 


                        • foufouille foufouille 29 août 2013 23:17

                          un détecteur de métaux et une échographie pourrait résoudre le problème


                        • Mr Dupont 29 août 2013 20:53

                          Mme (r) Agafia


                          Votre indignation vous honore : elle est la preuve que personne n’oublie ces millions de personnes innocentes , dont des enfants pouvant à peine marcher, des bébés séparés de leur mère, tous morts assassinées dans les plus atroces souffrances

                          Ce pauvre maton à la retraite , bouffi d’orgueil, assez satisfait de lui apparemment n’est même pas conscient de l’émoi et de l’indignation qu’il a suscité avec ses rodomontades 

                          Qu’il vienne s’en excuser serait la moindre des choses



                          • sorelisa sorelisa 30 août 2013 10:45

                            je reconnais que c’est exagéré, je suis juif et voir descendre les détenus et se mettre nu par dizaine, m’a fait revenir ses images. c’est un ressenti, pardonnez si j’ai choqué

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