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La France des oeillères est devenue une société bloquée (et moribonde ?)

Il est bon de laisser vaguer son esprit sur l’atmosphère du moment, les événements, les détails du monde ; se laisser envahir par des impressions intellectuelles, fugitives ou tenaces, les capter pour les coucher sur papier, quitte à en accentuer certains traits. Il en ressortira un constat sur le présent qui, s’il s’insère dans un contexte historique, vaut comme prospective, voire prédiction d’un monde à venir. Une société bloquée ?

Aujourd’hui, le mimosa est en fleur, mais avec un léger retard par rapport à l’année passée. Sans doute un froid tenace et le manque d’ensoleillement. Pas de quoi infléchir le cours régulier de la nature. Les végétaux vivent un rythme annuel, ne corrigeant leur pousse qu’à la faveur de circonstances climatiques. Les plantes sont d’une incroyable plasticité. Les tiges, les branches et les feuilles poussent diversement, en fonction de l’environnement. Elles s’adaptent mais ne changent pas d’essence. Elles ne connaissent pas le progrès. Les chiens et les chevaux non plus, ni du reste les singes. Mais le plus distingué des mammifère, celui qui est doué de parole, de conscience, de volonté et représentation, s’est mis en tête, dans un endroit de la planète et à une époque bien connue, que la destination des sociétés était le progrès. Sous entendu, matériel, technique mais aussi social. Chaque année amène ses nouveautés dans une société de progrès. Mais les mimosas sont en fleurs au mois de février. Un chêne deviendra plusieurs fois centenaire. En l’espace de quelques décennies, les sociétés peuvent s’effondrer. Non sans avoir livré quelques signes avant-coureurs. Des tensions ? Des colères ? Des crises économiques ? Et pourquoi pas, des blocages.

Je n’y avais pas prêté attention. Chaque année, la luminosité varie, en février, en août. Le journal télévisé déverse ses nouvelles. La vie tourne. Un passé, des regrets, des souffrances, des joies, et des projets, des tâches, des espérances. La radio diffuse des nouvelles. Les mêmes. Je n’y avais pas prêté attention. La crise est présente. Le gouvernement veut la réforme à marche forcée mais les conditions ne sont pas favorables. Rien ne semble fonctionner avec sérénité. Cela fait des années. Je n’y avais pas prêté attention. En mars, on traverse les giboulées. En juillet, l’atmosphère se fait lourde et le ciel étrangement sombre, la foudre s’abat, alors que la végétation est luxuriante. On n’y prête pas attention. Comme du reste aux institutions. Cette éducation nationale qui produit des illettrés, ces universités offertes au tourisme des spécialités, fabriquant des futurs chômeurs, cette recherche qui se cherche, ce système de santé dévoyé par d’habiles profiteurs, des soins de plus en plus coûteux, ces abus, cette télévision qui n’invente plus rien, ressasse les mêmes poncifs d’émissions décorées par des stars potiches en promo… on s’habitue. La société se bloque, s’ankylose.

L’homme est déterminé, plus que toute autre espèce, par son cerveau. Si le système nerveux apparaît comme le nerf de l’évolution (c’est moi qui le dit !) alors l’esprit humain est le nerf du progrès social. Et quand l’esprit devient obtus, se rétrécit, eh bien la société se bloque. La crise économique, présentée par les médias comme un désastre, n’a rien de si calamiteux car tout va se remettre en marche avec des dégâts sociaux. Par contre, le blocage des esprits est un problème d’une tout autre nature. Et quand les esprits ne s’ouvrent pas, il arrive que le corps, l’émotion, les obscurités inconscientes prennent l’ascendant, générant le chaos, conduisant les esprits à réfléchir et s’ouvrir à nouveau. Car tout se passe dans la tête. Même si docteur Sigmund nous absout de nos responsabilités en invoquant l’inconscient.

Je me suis demandé pourquoi face à la crise économique, l’idée que je propose n’a pas été examinée. Venant des élites, cela se comprend mais de la part des internautes. Je n’ai eu que de gros soupirs et d’insipides ricanements. Pourtant, la situation mérite qu’on explore toutes les pistes. J’en ai déduit que les cerveaux de mes concitoyens ne fonctionnent plus. Ce qui en fin de compte, permet aux profiteurs de faire des affaires. Tant que le bon peuple ignore les rouages. Dans d’autres domaines, même constat. Une inaptitude à sortir du champ manichéen. Il faut être libéral ou anti-capitaliste, il faut être darwiniste ou créationniste. Hélas, les blocages sont aussi présents dans les médias, chez les universitaires. Finies les controverses. Tout doit être lisse. La société de 2009 n’a rien à voir avec celle des Lumières ou de la Troisième République, ou des années 1960. C’est une société de replis, de peurs, de sécurité, d’émotion. Chacun reste sur ses positions, sans oser penser différemment, sans oser bousculer la routine. Et cette société se sclérose peu à peu. Mais quelques-uns en tirent des bénéfices. Les maîtres du profit savent que l’ignorance des peuples est leur fonds de commerce. Mais pour finir sur une bonne note, je pense que des esprits sont disposés à repenser l’évolution et s’agissant d’économie, il faudrait sans doute un type disposant d’une crédibilité pour exposer mes propositions de solution. Une société n’est jamais bloquée dans l’absolu. Tout est question de rapports de forces et d’esprit !

Quelques questions. Avant 1789, 1848, 1968, voire 1939, la société française était-elle bloquée ? Et la société russe avant 1917 ? Et la société anglaise avant 1689 ? Et la société iranienne avant 1979 ? Et la portugaise avant 1974 ? La réponse à ces questions livrera une intelligibilité supplémentaire à l’interrogation universelle sur l’impasse. N’étant pas historien et pas assez présomptueux, je ne donnerai pas de réponse et du reste, il se peut bien que les réponses soient dans les livres d’histoire. Ce qui au final ne nous aide pas pour résoudre les blocages actuels aux ressorts et contours sans doute inédits.

Mais quelque part, la situation actuelle ressemble par certains aspects à l’Ancien Régime avant la Révolution. Des privilèges, des profits, des corporations, des factions, des groupements d’intérêts. La société française est complètement éclatée en groupes sociaux qui défendent leurs propres intérêts avant de défendre l’intérêt public. C’est aussi cela le blocage. Les œillères, elles peuvent être greffées sur l’homme pour l’aliéner et l’exploiter. Les œillères, elles peuvent aussi êtres formées par l’individu qui décide de mesurer ses actions à la dimension finale de son propre intérêt. Conclusion. Une société bloquée équivaut à une société dont la plupart de ses membres ont des œillères. Les signes de ce blocage, inutile de les énumérer. Il faudrait un almanach. Mais ne nous trompons pas. Il existe des systèmes fonctionnant à peu près mais que d’improbables gestionnaires voudraient réformer au service de l’efficacité et de la performance. A un moment, il faut que ça craque et que la question du projet de société soit débattue car pour l’instant, nous avons un conflit généralisé sans enjeu clair, quasiment une guerre civile jouée dans les médias, entre des factions, corporations, partis, dont les membres ont des œillères. Un fait, une comédie. La société bloquée a ses raisons de l’être. Elle maintient ses positions pour garantir l’orde. Hélas, une amputation sociale se dessine et comme la société en position a des œillères, l’holocauste économique et social est en marche. Ainsi se déterminent les sociétés bloquées dont les membres portant des œillères. Il ne fait pas bon être en dehors du champ de vision des œillères.

Le mimosa fleurit toutes les années. Et je suis attentif à ce phénomène d’une radieuse esthétique annonçant les jours plus long et la quiétude de ces soirées printanières déclinées avec toute l’invention du sage épicurien. Par contre, je n’y avais pas prêté attention, les intellectuels me semblent fanés. Malédiction jupitérienne, le vieux se referme sur ses obsessions. Finkielkraut répète ses litanies et BHL traque l’antisémitisme dans les moindres recoins de la société, y compris dans un grincement de porte. Onfray a réussi le tour de force d’être un vieux con à cinquante balais. Jean-François Deniau était un jeune homme dans sa tête, à soixante-dix balais ! Les scientifiques racontent les mêmes choses sur Darwin depuis des années. Et ce sont toujours les mêmes qu’on voit a la télé. Val sert de décoration à Canal. Tel le vieillard s’appuyant sur sa canne, Val a besoin d’un prompteur pour réciter une analyse un peu élaborée mais que c’est bon de voir l’esprit Canal, avec cette vieille canaille de Val, le bobo rebelle de service. Où se situe cette fameuse clairière dont parlait Heidegger ? Je cherche la lumière chez nos intellectuels mais c’est tout de même plus sensé de se promener dans un champ de lavande, quelques mois après les mimosas en fleur. Je n’y prête guère attention mais mon esprit divague et je raconte des choses inintéressantes depuis quelques lignes. Dieu merci, je sais encore raisonner. Le blocage des esprits est un mal contagieux. Qui se transmet par contact médiatique, surtout par la télé. Le grabataire souffreteux se verra prescrire un séjour dans un sanatorium à Davos pour se dégager les poumons et retrouver le souffle. Même chose pour le souffle de l’esprit, bloqué après s’être plongé dans un environnement médiatique. On prescrira quelques séances de rééducation dans une bibliothèque. Dix pages de Sénèque et vingt de Nietzsche… 

Une question. Comment comprendre ces blocages de l’esprit ? Est-ce en fin de compte un processus humain, trop humain. Une sorte de disposition psychique élaborée avec un ressort relevant de l’instinct et de l’intuition. Avec une finalité. Se protéger de l’inconnu, de l’autre, préserver ses intérêts et surtout, sans doute, se configurer dans une fonctionnalité, une disposition d’esprit adaptée à la structure du monde social et économique. On n’y prête plus attention mais nous avons tous des œillères, tels des étalons sauvages domptés, libres en apparence et formatés pour gérer nos intérêts et ne pas nous laisser distraire par les imprévus. Si vous avez déjà discuté avec un homme politique, vous aurez constaté qu’il prête son oreille mais semble ne pas vous entendre. C’est normal. Il a son bouclier psychique pour naviguer et suivre ses idées.

A certaines époques, des volontés d’ouverture se manifestent. Avec des conséquences dans le domaine social mais aussi le champ des savoirs. Il se dit que la philosophie des Lumières aurait été l’un des ressorts de la Révolution. Nous n’en sommes pas sûr mais nous sommes certains que de 1750 à 1789, des innovations intellectuelles (dont les jésuites firent les frais) ont précédé cette fameuse Révolution qu’on interprétera sans difficulté comme l’expression d’ensembles humains déterminés à débloquer une situation devenue sclérosée. Il y eut un changement de régime. Comme en 1979 en Iran, quand la République islamique a remplacé le régime autoritaire du Shah.

En 2009, le révolutionnaire regarde la télé et son passe temps préféré, c’est d’observer les mimosas en fleur, puis les giboulées de mars, ensuite les bourgeons d’avril. Un œil sur la société n’indique pas un profond désir de changer de société. Les esprits influents sont bloqués. Le peuple, hélas, il a bien été dressé, coaché pour accepter la croissance et l’emploi comme seul horizon. Il y a trente ou quarante ans, la vie intellectuelle était foisonnante. Mécanique quantique en question, Lupasco et la logique dynamique du contradictoire, Palo Alto et les théories systémiques incluant l’interaction, la sortie du binaire, le changement de cadre, si prisé par Watzlawick, la méthode de Morin et sa causalité circulaire, l’autopoïèse de Varela et j’en passe. Tout ça pour aboutir à quoi. Un spectacle de bavards, entre les néo-libéraux et les anti-capitalistes. Un PS à encéphalogramme plat. Et des tas de réflexions manichéennes où l’on désigne des coupables, où l’on choisit son camp, où l’on sert sa faction, sa corporation. Tiens donc, corporation, ce mot évoque bien 1789. Avec la loi Le Chapelier qui suivit. Bel exemple de déblocage dans le domaine des professions. La France a repris ses manies d’Ancien Régime, avec des privilèges, des emplois réservés au fils de… aux filles de… une société bloquée. Alors, qu’attendre ? La société est peut-être achevée. Le processus de transformation a abouti vers un ordre à dimension humaine. Les uns dominent et exploitent une masse humaine formée, formatée. C’est cela la fin de l’Histoire. L’asservissement du grand nombre librement consenti par l’assentiment démocratique et la valeur légitime du suffrage universel.

Pour l’instant, la liberté a été abandonnée. Le peuple a le choix entre l’asservissement et la liberté. C’est plus compliqué en fait mais la liberté commence quand on quitte ses œillères et qu’on parvient à regarder en face son prochain. Pour l’instant, je vous propose de regarder les mimosas en fleurs. Evitez les œillets rouges, vous pourriez être aveuglés. Garofano rosso, c’était plus qu’un roman.

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La France des oeillères est devenue une société bloquée (et moribonde ?)

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44 réactions à cet article    


  • Deadlikeme Deadlikeme 19 février 2009 10:06

    Excellent !


    • plancherDesVaches 19 février 2009 10:44

      Cher auteur de cet article et confrère néanmoins,

      Que vous faites bien de citer Palo Alto... Où est née la PNL :
      http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_de_Palo-Alto
      Dont vous devez connaître les 3 phases :

      - observer, écouter,

      - analyser,

      - manipuler.

      J’adore cette méthode :
      http://www.pseudo-sciences.org/article.php3?id_article=153


      • Kalki Kalki 19 février 2009 11:26

        Je préfère quand à moi l’analyse transactionnelle, mais vous allez me dire que c’est pas le meme genre de dessein.

        Comprendre l’autre pour l’aider et pour respecter, il est pas toujours question de manipuler ou de chercher a vendre comme un commercial ?

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_transactionnelle


      • plancherDesVaches 19 février 2009 11:42

        Bonjour Kal Ki

        En effet. Et je connais des commerciaux honnêtes. Et ce sont généralement des commerciaux qui vendent un bon produit. Evidemment, cela diminue la valeur ajoutée du commercial. Mais est-ce réellement négatif ?
        J’en suis donc arrivé à la conclusion qu’ "un bon produit n’a pas besoin de publicité".
        Ca se vérifie aussi dans la vie courante.

        Intéressé depuis tout petit à progresser dans mon métier, j’ai un jour appris que toute manipulation se retournait contre son auteur, car il n’en existe pas de parfaite.
        Et si vous voulez promouvoir l’AT, faites attention de garder une part d’enfant en vous... ça sert.


      • Kalki Kalki 19 février 2009 18:32

        Oui tout à fait mais on peut s’ouvrir et montrer ses faiblesse d’etre humain, pour etre humain, dans son intimité mais pas en publique, surtout dans les débats,
        quand on veut s’adresser à des adultes, il vaut mieu etre adulte et viser l’adulte,sans montrer de faiblesse d’enfants, pour qu’ils ne tentent meme pas de prendre le dessus ou de se croire supérieur en tant que ’Parent’.

        Peut etre que rechercher la vérité, prendre partie et le défendre c’est aussi etre humain.


      • plancherDesVaches 19 février 2009 18:55

        Bizarrement, j’ai toujours revendiqué le droit à l’erreur. Mais jamais commise deux fois.

        "pas de prendre le dessus ".
        C’est là que votre bât blesse. Vous voulez systématiquement le dessus ? Une foule peut vous respecter, j’en ai déjà fait l’expérience. A condition d’être crédible.

        "prendre partie". Heureusement. Sinon, ce n’est pas respecter l’autre. Et effectivement, j’ai un trés bon ami de longue date croyant. Mais nous avons arrêté de discuter de ce sujet par match nul avec KO smiley


      • Kalki Kalki 19 février 2009 20:25

        "pas de prendre le dessus ".
        C’est là que votre bât blesse. Vous voulez systématiquement le dessus ? Une foule peut vous respecter, j’en ai déjà fait l’expérience. A condition d’être crédible.

        Je concois le débat comme je le concoit.

        Cela peut etre amical, cela peut etre plus virulent.
        Cela dépend de la personne en face.

        Je ne cherche pas a plaire non plus,

        Selon moi, c’est bien aux "Convictions" (ici les commentaires) les plus poussifs qu’il faut s’interresser,

        parfois il faut faire valoir une autre voie directement, il faut leur répondre (meme si certains cas extrèmes ne cherchent pas la communication bidirectionnel et on encore plus de mal a accepter que d’autre puisse avoir d’autre conviction) et c’est pour ca qu’il faut leur répondre.

        Le silence face a certain propos, c’est plus que de la lacheté c’est etre irresponsable (et pas du tout citoyen si ca jamais voulu dire quelque autre part que dans la tete de certaine personne).

        Alors moi aussi je peux parfois allez plutot loin, mais c’est en réponse.

        Alors je fais valoir mon droit à la parole, dans un lieu de débat, parfois pour apporter un coup de main, mon grain de sel, ou parfois pour critiquer sans retenu aucune si c’est nécessaire.


      • plancherDesVaches 19 février 2009 20:37

        Je reconnais.

        Et vous laisse ainsi le dernier mot.

        Va falloir qu’on se trouve face à face, néanmoins, un de ces 4. smiley


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 19 février 2009 21:41

        Dire que la PNL est née de Palo Alto est une bêtise

        Je ne réponds pas à une bêtise


      • plancherDesVaches 20 février 2009 09:48

        Ha ? Moi, je ne peux laisser quelqu’un dans la bétise. smiley

        Pas Palo alto... ? M’aurait-on manipulé ??? Quoique, quel que soit le lieu de naissance, ça ne traumatise pas de ne pas le connaître.

        Vous ne m’en voulez pas d’avoir parler PNL au moins, j’espère... ?


      • moé 19 février 2009 11:35

        Si l’article n’est pas bien accueillis il ne faut pas s’en étonner. Il est moralisateur pour un sou, peu précis et tellement classique. On y mêle volontier une soit disant léthargie des "intellectuels" (Bhl, Onfray Finkelkraut, laissez moi rire pourquoi ne pas nous parler des éco tartuffes tant que vous y êtes), et un renfermement du peuple sur ses petits intérêts (et passions !!).

        Certes le constat peu être dressé ainsi : les positions se tendent chez les uns, on préserve ce que l’on peut, et chez les autres, la grande majorité, on désarme. Mais les feux, un peu partout s’allument, les esprits s’éveillent. Illustration de cela ; les blocages dans les universités ne se limitent plus à l’arrêt d’un flux quotidien contaminé ; un autre flux est proposé et expérimenté : fac alternative et populaire. Les intersyndicales fleurissent et la base des centrales se rebiffent. L’inventivité de ceux que vous ne semblez pouvoir voir (en tout cas vous n’en dites mot) est grande. Pourquoi ne pas directement agir pour nous enlevez les oeillères, plutôt que nous signaler pour la enième fois leur présence. Certes on s’en rend compte au quotidien dans l’action syndicale, il est dure de mobiliser. L’irrationnalité, la peur, le manque de perspectives, le matraquage (tant physique que psychique) de ceux que vous appeler les profiteurs, fait son effet. Certes la démocratie perd du terrain face à l’absolutisme du père Sarkozy (amen). Mais la révolte si elle ne vient pas des intellectuels viendra de tous ceux qui déjà se sont extirpés des circuits aliénants du système et tracent d’autres chemins (les intellectuels viendront constatés les faits qu’ils n’ont su voir). Ces chemins viennent du passé tant décrié par le père, ils signent le refus d’une impasse qui effectivement bloque la société : la guerre de tous contre tous : le libéralisme (très faussement libéral) aussi est une vielle recette déjà testée. C’est une révolution (insurrection) silencieuse qui vient. Le ras le bol s’accumule, les rouages du système désormais connus et anticipés commencent à ne plus fonctionner. 

        Il faut travailler à accelérer le mouvement en vivifiant la démocratie partout où c’est possible. La démocratie c’est justement quand chacun décide d’enlever ces oeillières et réfléchissant par lui même prend les choses en main (plutôt que de déléguer aux profiteurs). La démocratie est la révolution tout simplement. Il n’est jamais trop tard pour sortir de la matrice, cela demande du courage c’est tout. Pour ma part je me suis déclaré en guerre pacifique mais déterminée contre le système. Mes armes : l’éducation, l’information, (la culture est une arme !), la démocratie, le partage, et toutes les contres valeurs qui font paraitre le système bien dérisoire. Une révolution ça se construit, il faut parfois peu de chose pour que le mouvement s’enclenche, une perte de vigilance du système, une radicalité (intellectuelle aussi) des acteurs et c’est parti.

        Certes l’histoire semble s’arrêter, certains des profiteurs semblent ok avec cette situation (sachant que le capitalisme s’accomode très bien des situations : le mouvement guerre/paix, le fascisme : tant que les flux sont libérés ; les profiteurs ont seulement en horreur le communisme intégral où les flux sont dispersés et ne leur reviennent plus). Ce que je reproche à votre texte c’est que l’on pourrait très bien en conclure qu’il faut suivre le discours mobilisateur du Père sarko. Nous on ne mobilise pas dans le même sens et bien sûr chacun accuse l’autre de conservatisme : ça à le mérite de mettre à nu les finalités. Malheureusement pour le ptit président il ne fait plus mouche et le doute s’installe. Donc à ce point deux choix pour les gens : soit effectivement ils se referment sur eux même et leurs maigres ressources soit ils se mobilisent pour une autre société tout à fait possible (there is an alternative !!). Comme vous le dites finallement le vote n’est pas la démocratie, la liberté à un prix, il faut se battre un minimum pour la préserver.


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 19 février 2009 21:40

          Cet article est bien et mal accueilli, parce qu’il sonne vrai et que la vérité dérange

          Je vous laisse à vos illusions de république des anarchistes, même si c’est c’est une piste intéressante que vous ne développez pas et vous vous égarez en tirant des conclusions erronées. Sarkozy est le premier des égarer, le prince aux oeillères incrustées de diamant


        • chourave 19 février 2009 12:26

          Excellent, je vous suis tout à fait !

          Que dire de l’Entreprise bloquée car ceux y sont au pouvoir sont ceux qui ont réussi grace à la servilité et au manque d’ouverture d’esprit.

           


          • vincent p 19 février 2009 12:29

            Merci pour les mimosas, je les préfère aux plantes moins comestibles.

            Les maîtres du profit savent que l’ignorance des peuples est leur fonds de commerce.

            Les maîtres du profit comment à paniquer et à se lamenter ils savent mieux maintenant qu’ils reposent sur du sable, c’est l’éveil brutal des consciences, c’est partout visible dans les médias ...






            • vincent p 19 février 2009 12:35

              Oups pardonnez moi.

              Les maîtres du profit commencent à paniquer dans l’usure.


            • Bernard Dugué Bernard Dugué 19 février 2009 21:42

              Je ne vois pas trop l’éveil des consciences dans les médias mais si vous le dîtes, c’est que ça germe, enfin, espérons


            • Papybom Papybom 19 février 2009 14:47
              Pour information, cher auteur, titulaire depuis 1980 d’un doctorat en pharmacologie ; méfiez vous du mimosa avant d’écrire.
               
              Le Mimosa tenuiflora (= Mimosa hostilis) est réputé pour être à la base du ajuca ou vinho de jurema, une boisson hallucinogène rituelle dans certaines ethnies d’Amérique du Sud. Il s’agit d’un culte ancien signalé dans une chronique de 1788 et une autre de 1843. Le principe actif isolé de Mimosa tenuiflora est le N, N-diméthyltryptamine.
               
              Est-ce la causse de vos délires littéraires ?

              • Papybom Papybom 19 février 2009 15:29
                La France des œillères, allons nous vers La révolution des Œillets (Revolução dos Cravos en portugais) ?C’est le nom donné aux événements d’avril 1974 qui ont entraîné la chute de la dictature salazariste (pas sarkosiste) qui dominait le Portugal depuis 1933.

                • Bernard Dugué Bernard Dugué 19 février 2009 21:36

                  Garofano rosso, l’oeillet rouge, un roman qui se situe dans l’Italie fasciste de 1933


                • moé 19 février 2009 15:40

                  Autre réaction qui me vient par rapport à l’ambiance intellectuelle (parisienne), si on écoute Foucault on se rend compte que le progrès de la pensée est loin d’être linéaire, les progrès de la science encore moins. Peut être que des débats (non pas des faux débats stériles et politiques de Paris) naitront de vraies questions et avancées. N’y a t’il pas une illusion (par manque de récul aussi) à penser que nous nous serions arrêté de penser. Ensuite creuser des tranchées autour de nos positions c’est aussi argumenter notre attitude et régler peut être une fois pour toute certaines questions : je préfère un temps de réflexion qu’une attitude qui viserai à foncer tête baisée dans la constitution par exemple du "marché" européen du savoir (qui se base sur le benchmarking plutôt que sur l’effort commun européen). Au final j’ai l’impression que vous agitez des épouvantails, tout autant qu’en agite notre élite politique bien conseillée.


                  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 19 février 2009 15:41

                    Bonjour Bernard,

                    " Les signes de ce blocage, inutile de les énumérer. Il faudrait un almanach. "

                    Le journal officiel, cent pages quotidiennes de lois incompréhensibles pour le commun des mortels sans deux ou trois années de droit sans compter l’international...n’est-il pas une notice d’emploi du blocage institutionnalisé ? Plus le citoyen demande le changement, plus c’est pire et facteur de crise mondiale par inter-dépendance énergétique, plus l’on s’éloigne de la nature et plus notre stabilité ressemble à un blocage, plus notre société s’approche du confort social maximum, et plus il faut légiférer à tour de bras et réformer sur toute la ligne...Nos autoroutes ne devraient-elles pas être gratuites et l’entretien payé par l’impôt ?

                    " Mais ne nous trompons pas. Il existe des systèmes fonctionnant à peu près mais que d’improbables gestionnaires voudraient réformer au service de l’efficacité et de la performance "

                    Il existe surtout des systèmes entièrement nouveaux, issus de la recherche privée en technologies du futur, que les gestionnaires improbables de l’Etat s’empressent de vendre aux actionnaires étrangers, tel UNIROSS, alors qu’ils procureraient une autonomie et la stabilité énergétique telle qu’elle profite gratuitement et fort gracieusement au mimosa...UNIROSS a développé sa recherche autour des supracondensateurs qui se chargent en une seconde un million de fois et sont entièrement recyclables. L’Etat aurait pu aider ce fleuron de l’industrie française qui assurerait l’énergie autonome pour chaque citoyen dans un avenir de quinze ans.

                    On voit tout l’intérêt de ce blocage dans la facture finale.

                    Chaque nouvelle loi est un nouvel interdit sous peine de poursuite et faillite immédiate, l’on est coupable dès la fermeture des menotes, et vingt ans après, la fausse rumeur n’est toujours pas blanchie moralement, sauf si l’on est un élu...et parfois simplement parce que l’on expose un avis personnel aux oreilles d’un représentant administratif tel un maire ou son propre père.

                    http://www.alterinfo.net/Le-message-premonitoire-des-Indiens-d-Amerique_a7738.html décrit avec précision l’enfer dans lequel nous nous formatons nous-mêmes avec consentement quinquennal...La démocratie est l’art de signer son arrêt de mort à petit feu et il est désormais reconnu que c’est la dernière année de vie qui coûte le plus cher à la sécurité sociale voire même tout son capital patrimonial personnel...

                    merci pour votre résistance quotidienne et salutaire...et pour ce beau mimosa, il ne manquait plus que la vidéo du grillon avec son 5D.


                    • Bernard Dugué Bernard Dugué 19 février 2009 21:34

                      Il se peut bien que nous soyons gouvernés par des voyous de l’économie et de la politique

                      pour preuve, R Bachelot qui rechigne à supprimer la pub pour les bonbons, ce qui serait juste d’autant plus qu’il faut protéger l’enfance, et qui va interdire les dégustations de vin. Je ne dit pas ce que je pense de cette ministre, mes propos seraient condamnés par la loi


                    • srobyl srobyl 20 février 2009 12:40

                      La très chère Roselyne souffre simplement d’amnésie.
                      Parmi les choses qu’elle n’hésite pas à supprimer, par contre, on trouve les services de santé et les maternités de proximité, conformément à la politique d’économies prônée par son bon maître, le Génie du XVIème..... Elle qui est née dans le fin fond de la France profonde, en Nivernais (originaire de Fertrève, 117 habitants), elle a refusé tout dialogue avec les élus locaux et les personnels hospiatliers lorsqu’elle est venue à Auxerre suite aux protestations des maires de l’Arrondissement de Clamecy concernant lesdites suppressions !
                      La France d’en bas parvenue en haut , parfumée cosmétique et en tailleur rose bonbon renie ses origines. Que les femelles de cul-terreux aillent donc accoucher plus loin !


                    • srobyl srobyl 21 février 2009 13:53

                      Mille excuses d’avoir rebondi sur ce nom., il déclenche chez moi un T.O.C....Mais comment faire autrement que de rebondir ?


                    • LE CHAT LE CHAT 19 février 2009 16:17

                      Dans la france aux oeillères , y’a aussi les demi-oeillères !
                      http://static.blogstorage.hi-pi.com/blogourt.fr/n/ne/neststupidequelastupidite/images/gd/1176295608 .jpg

                      d’ailleurs , il rôde dans le coin des mimosas .....



                      • Internaute Internaute 19 février 2009 18:12

                        La solution que vous proposez part du principe que l’argent c’ est de la richesse ce qui est basiquement faux. L’argent n’est qu’un moyen d’échange de la richesse, laquelle est le fruit du travail des gens, le fruit de la production.

                        L’idée de distribuer des billets de banque fraîchement imprimés aux individus ne résoudra pas le problème. Tout d’abord, comme nous ne produisons plus rien, cet argent ira en Chine. Deuxièmement, la mesure est trés inflationiste. Vous mettez dans le circuit un paquet d’argent supplémentaire pour une même quantité de biens. Les premiers servis vont en profiter mais trés vite l’inflation va s’installer. Ils viennent d’essayer cela au Zimbawe avec les conséquences que l’on sait. Si l’arrosage du peuple avec de l’argent frais était une solution, les habitants du Zimbawe seraient tous riches.

                        La solution ne peut venir que de la réparation du tissus industriel en France et en Europe, c’est à dire de l’abandon du mondialisme cosmopolite. Comme vous l’avez entendu, notre président ne l’envisage pas. Il faudra donc attendre qu’il s’en aille.


                        • Bernard Dugué Bernard Dugué 19 février 2009 21:31

                          Lier l’argent au travail est une illusion.

                          Les profiteurs, en baissant les revenus du travail, ont transgressé ce principe alors, autant le faire pour le peuple. L’argent pour tous, un revenu universel, et l’inflation, quelle erreur, nous sommes dans une tendance déflationniste. Je suis pratiquement certain de mon plan. Mais je ne peux rien contre un système qui a des oeillères et qui préfère aller dans le mur


                        • zelectron zelectron 19 février 2009 18:51

                          "Les maîtres du profit savent que l’ignorance des peuples est leur fonds de commerce. "
                          Les maîtres du profit CROIENT SAVOIR que l’ignorance des peuples est leur fonds de commerce.

                          en opposition à cet adage :

                          L’EDUCATION FAIT LA PUISSANCE DES NATIONS. (Lao Tseu, je crois dans l’art de la guerre ?)


                          • Bernard Dugué Bernard Dugué 19 février 2009 21:28

                            Je verrais plutôt Jules Ferry dans le lien entre éducation et puissance des nations


                          • tomasi75 19 février 2009 18:52

                             La France résiste car elle ne veut pas perdre son identité :

                            rapelez vous des valeurs francaise sur cet article :
                            http://voxx.over-blog.com/article-11007503.html


                            • ddacoudre ddacoudre 19 février 2009 19:04

                              bonjour dugué


                               de tous tes articles que j’ai pu lire c’est bien le meilleur, il est le reflet de l’existence qui ne scinde pas les événements en partie compréhensible à notre raison car elle sait que nous répondrons à tous par les sens dont nous sommes dotés. une jolie harmonie dans cet article liant nos sens et la raison, ce qui fait entrer de la poésie dans les drames du vivant.

                              les blocages ne disparaissent qu’avec l’éclatement du noyau de cohésion en fonction de la valeur de chacun de ses éléments etc ; tu connais cela, puisque c’est nous qui avons inventé les sciences, qui ne peuvent développer que les mêmes mécanismes qui nous habitent et que nous retirons de ce que nous pouvons ressentir, traduire et comprendre de la nature.

                              la pression environnementale fera sauter ses blocages, puisque la raison est figé dans la cohésion de la non pensé.

                              cordialement.


                              • Bernard Dugué Bernard Dugué 19 février 2009 21:27

                                C’est un plaisir que de constater que tu as apprécié ce billet que j’ai essayé de soigner au mieux. Mieux que d’autres...


                              • clair 19 février 2009 22:04

                                les oeillères = à force de ne pas vivre comme on pense, on pense comme on vit.


                                • moebius 19 février 2009 22:38

                                   c’est le mimosa qui nous bloque ?


                                  • moebius 19 février 2009 22:39

                                    une hirondelle ne fait pas le printemps


                                    • srobyl srobyl 19 février 2009 23:35

                                      En somme, si je vous suis bien, on en est arrivé à une société un peu analogue à celle du "meilleur des mondes", sans que cela ne relève d’une quelconque volonté machiavélique ni que ce soit l’aboutissement d’une technologie prénatale ?
                                      c’est beau votre texte...j’y ai trouvé (pourtant !) un ton presque durassien (forcément ?)


                                      • srobyl srobyl 20 février 2009 00:00

                                        ps : je déteste le mimosa, qui me fait éternuer, mais je l’aime bien en image (aux deux sens du mot) ; pour le reste, cette saleté de plante dont les Anglais on fait la promotion pose de réels problèmes dans le midi par son caractère envahissant . (encore une plant immigrée, comme le robinier faux acacia...Ah si Heurtebise avait été là) Pardon, Boutefeux, je crois... 


                                      • Montagnais .. FRIDA Montagnais 20 février 2009 08:47

                                         @ l’Internaute : attention, vous allez vous faire botter le cul par le gendarme en écrivant : "mondialisme cosmopolite." Faut qu’on se préserve, nous, les bénis de la comprenette, les souples de la feuille, l’élite nouvelle.

                                        @ l’auteur : c’est quoi la France ? La mère du truisme ? Mais, mille grâces pour vos beaux écrits.

                                        Vive la Finance ! Vive l’empereur Zébulon premier !


                                        • 3°oeil 20 février 2009 09:58

                                          Les systèmes sociaux et politiques, les normes et religieuses, ainsi que les critères scientifiques, sont tous des programmes qui ont pour but de rompre la connexion de l’homme avec le savoir universel, et lui-même. Ces systèmes ont été crées pour maintenir la discorde entre les hommes, pour exécuter un partage qualifitatif entre les meilleurs et les pires, afin que quelque-uns puissent jouir du libre-arbitre, c’est à dire, d’une existence aux dépens des autres.
                                          Un homme qui s’identifie à son intellect ou à son psychisme est incapable de s’extraire de leurs influences.
                                          Le psychisme, semeur du doute et de l’inquiétude dans l’homme, l’oblige à évaluer chaque situation et à s’y opposer. En même temps, rempli de peur, il déséquilibre les décisions, retient l’activité de l’homme. Le psychisme fait appel aux réactions de troupeau. Il suggère à l’individu que l’activité ne peut se manifester que sous le patronage d’une autorité.


                                          • Lann 21 février 2009 00:09

                                            Je ne suis pas à proprement parlé un intellectuel, je ne suis que monsieur tout le monde me semble-t-il alors de ce fait mon commentaire sera très court et se résumera à un grand MERCI.


                                            • gaiaol 11 mars 2009 00:20

                                              test


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