La France est devenue une médiocratie

Un pays sans ambition internationale, qui érige le « principe de précaution » en toutes matières pour se protéger de tous les dangers, réels, potentiels et même fantasmés, qui renonce à être et qui préfère avoir, qui ne prend plus aucun risque alors que la vie elle-même est un risque, devient un pays qui a renoncé à avoir de la personnalité, un pays médiocre, une médiocratie. Pas étonnant, dès lors, que ses leaders politiques soient, pour la plupart, des médiocres (des gens sans intérêt, sans éclat, quelconques, selon le dictionnaire) à commencer par celui qui dirige le pays mais aussi ses principaux opposants. Un pays médiocre a les leaders politiques médiocres qu’il mérite.

Ce pays, la France, pour ne pas la citer, est devenu un pays frileux, pétrifié par la mondialisation, le terrorisme, les défis environnementaux, etc. et qui a décidé de se replier sur lui-même en espérant qu’en faisant l’autruche cela lui permettra de passer à travers ses responsabilités. Ce peuple renonçant, c’est vrai, Nicolas Sarkozy a tenté vainement de le réveiller mais en jouant au petit chef genre Berlusconi plutôt qu’au leader charismatique qui se trouve plutôt du côté d’Obama (bien qu’il faille encore attendre un peu pour s’en assurer). Dès lors, il s’est aliéné une population qui s’est dit que, finalement, il était là d’abord pour lui-même, pour son ego, pour sa famille, pour son salaire, pour se faire réélire, pour ses belles vacances et ses diverses frasques people plutôt que pour redresser le pays et le remettre sur les bons rails. Dommage car il avait su convaincre majoritairement les Français que le pays nécessitait des réformes et qu’il fallait les faire maintenant. Après la calamiteuse présidence de Jacques Chirac - dont, il faut le rappeler que le seul haut fait d’arme est quand même de s’être opposé frontalement et avec hargne (alors que un peu plus de diplomatie aurait été utile…) à son allié de toujours, un des seuls pays au monde avec qui nous n’avons jamais été en guerre et qui est venu nous sauver deux fois après que nous l’ayons aidé à devenir libre, les Etats-Unis ! – cela aurait pu être rafraîchissant et dynamique. Cela aurait pu mais n’a pas été jusqu’à présent.

Quand on voit la palette des présidentiables, on ne peut être qu’un peu morose sur un changement en 2012 et c’est un gros euphémisme ! Listons-les ces futurs chefs d’Etat potentiels : Sarkozy (deuxième édition), Bayrou, Royal, Hollande, Besancenot, Aubry, Fillon, Villepin, Fabius, Le Pen (après le père, la fille), Strauss-Kahn, Buffet, Mélenchon, Jospin (le retour ?)… Voilà des gens estimables mais tellement peu capables de redonner un élan à notre pays et à notre société. Ne les accablons pas, nous les avons amplement mérités ! L’histoire nous enseigne bien qu’un peuple qui renonce est déjà à moitié mort mais les Français ne connaissent rien à l’histoire, malheureusement pour eux. Et tant qu’ils étaient les citoyens d’une grande puissance puis d’une puissance moyenne qui compte, cela n’avait pas autant d’importance qu’aujourd’hui où la France est une puissance très moyenne que plus personne n’écoute sauf ceux qui veulent, par opportunisme et par intérêt conjoncturel, s’opposer aux vraies puissances qui comptent et que l’on écoute.

Tant que les Français croiront que l’on peut avancer en reculant, que l’on peut vivre en s’enfouissant la tête dans le sol, que leur voix compte toujours en ne disant que des banalités politiquement correctes, notre pays deviendra de plus en plus petit.

Heureusement, tout n’est pas donné d’avance. On attend ce leader charismatique qui serait capable d’insuffler un idéal et redonner le goût de la responsabilité. Malheureusement, pour l’instant, ma sœur Anne du haut de sa tour nous annonce que l’autoroute qui mène au pouvoir n’est encombrée que par de vieilles guimbardes. Et que Barack Obama, malgré ce que beaucoup de Français croient, a été élu aux Etats-Unis (vous savez le pays rempli d’imbéciles gouverné par l’idiot George W Bush) et pas en France…

Alexandre Vatimbella