La France : plus rien que l’une des girouettes de Berlin ?…
Le 11 septembre 2017, Olivier Passet saisissait l’occasion qui lui était offerte de mesurer les effets possibles de l’annonce faite à Athènes, le 7 septembre précédent, par le nouveau président de la république française, Emmanuel Macron, d’une… refondation de l’Europe.

Le prévisionniste évalue tout d’abord l’évolution, selon les pays différents européens, de ces coûts unitaires qui synthétisent les hausses de productivité, mais aussi les effets de la maîtrise accentuée sur les salaires réclamée par l’Allemagne. Puis, il établit le tableau des pourcentages de croissance sur un an…
Le résultat général ne devrait surtout pas nous surprendre :
« Cet aperçu montre d’abord que le moteur de la croissance est toujours centré sur l’Allemagne, même si le pays ne paraît pas en proue de la reprise. Et que ce pays emporte dans son mouvement les PECO, son fameux Hinterland, et toutes les économies d’Europe centrale et du Nord qui ont su se positionner en complémentarité de son économie. »
Pour les autres (France et sud de l’Europe), les économies en question font ce qu’elles peuvent, avec toutefois un gros bon point (entaché d’une certaine ironie) pour l’une d’entre elles :
« La péninsule ibérique paraît s’être greffée sur la plateforme germanique, grâce à l’ajustement de ses coûts… mais jusqu’à quel point ? »
…formule qui nous rappelle la laisse qui maintient tout cela dans l’Empire allemand…
Quant à l’ironie, elle tient à ceci qui est effectivement plutôt hilarant…
« N’est-ce pas plutôt un simple effet de rebond lié au fait que cette région a plus plongé que les autres et qu’elle ne fait que retrouver, 10 ans après la crise, les niveaux de production qui prévalaient alors ? »
Décidément très forts, ces Allemands !…
Passons maintenant aux résultats « intellectuels » de l’accentuation globale de l’exploitation de l’être humain par l’être humain telle qu’elle s’opère, avec une certaine délicatesse, depuis Berlin…
« Dire, à partir de là, que l’écrémage productif remet ces économies sur les rails du rattrapage est bien prématuré. Il suffit de regarder la R&D par habitant pour en douter. Aucun mécanisme endogène de rattrapage ne se met en place entre pays du centre, qui polarisent les activités à forte valeur ajoutée, et ceux de la périphérie, voués à approvisionner à faibles coûts la plateforme allemande. »
L’imbécillité humaine restera donc plus ou moins clouée au sol… là où il faut, et plus particulièrement, pour ce qui regarde la France, grâce sans doute à ce que l’Université et l’Education nationale ont désormais pour vocation de laisser sur le bas-côté…
Autre petite annotation très intéressante produite par Olivier Passet pour aider à initier un Macron à l’histoire de l’enfoncement du pays qui l’a élu à la place – enviable et enviée – de girouette de Berlin :
« Face au bloc productif allemand, les autres grandes économies généralistes – France, Italie, et maintenant Royaume-Uni – peinent de plus en plus à trouver leur place. Et ce sont elles qui sont à la traîne du mouvement. »
Mais voilà que le petit exercice qu’il vient de réaliser sous nos yeux aura eu un effet dynamisant sur notre analyste qui y revient le 19 septembre 2017 avec un titre qui montre bien qu’il y a quelque chose qui ne passe pas chez lui : « Une Europe vassalisée sous plateforme allemande. »
Evidemment, l’ordinaire du peuple français s’en fiche et s’en contrefiche…
Ainsi, à sa façon, Olivier Passet est-il déjà un enfant perdu… et qui paraît porter son malheur avec lui depuis longtemps :
« J’ai coutume de dire que l’Europe est en passe de devenir une « plateforme de production allemande ». »
Et si l’Allemagne a finalement réussi à gagner la Seconde Guerre mondiale et, par contre-coup, la Première, le peuple français peut-il faire autre chose que d’aller tout de suite se coucher… sur cette Histoire qu’il ne lui reste plus qu’à conchier pour en perdre définitivement jusqu’aux derniers documents ? C’est sans doute l’usage qu’il réserve à Internet…
Mais revenons à ce qui peut être étudié ici, en regardant, de plus près, le sens qu’Olivier Passet donne à l’intitulé : « plateforme de production allemande »…
« L’expression suggère que les autres économies de la zone sont en voie de vassalisation et n’ont d’autre vocation que de passer sous tutelle du donneur d’ordre rhénan en tant que sous-traitant de premier ou second rang. Et qu’à travers son leadership économique, l’Allemagne imprime peu à peu l’ascendant sur la configuration du projet européen. »
Nous savons déjà qu’il s’agit là de l’expression d’une politique allemande de très long terme… D’une politique de puissance… et d’une puissance qui a désormais une dimension planétaire parmi les moins contestables.
D’une certaine façon – et cette fois-ci sur le terrain économique -, l’affrontement entre la Chine et l’Allemagne (les deux premiers pays exportateurs au monde) est en voie de remplacer l’affrontement politique et militaire qui a autrefois eu lieu entre l’U.R.S.S. et les Etats-Unis, sans que pour autant, bien sûr, ceux-ci soient eux-mêmes véritablement sortis d’un jeu qu’ils ne savent pas encore vraiment par quel bout prendre…
Dans cet affrontement planétaire, par quel petit trou la France va-t-elle finir pas disparaître ? et quel sera le prix que sa population devra payer pour un effondrement humain resté plus ou moins sans exemple ?
NB. Cet article est le cent-trente-sixième d'une série...
« L’Allemagne victorieuse de la Seconde Guerre mondiale ? »
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