La France respire-t-elle ?

France, ta jeunesse est au commissariat ou bien auprès du Haut commissariat !

La jeunesse française est fliquée ; elle a le STIC qui lui colle à la peau (surtout si elle est bronzée). Pour tenter de lui faire oublier que son avenir est bouché, et pour la contenir dans ses derniers soubresauts de désespoir, on crée pour elle tout spécialement un Haut commissariat, confié au consensuel Martin Hirsch. Utilité de ce haut commissariat ? Nul ne sait...

Et puis, il y a cet autre aspect cher à la politique de Sarkozy, cette lubie inquiétante : renforcer l’identité nationale. Alors, on parle de créer un autre musée de l’Histoire de France. Utilité ? Les historiens s’interrogent...

Alors pour la jeunesse encore, on ouvre les portes des musées gratuitement. L’initiative est louable mais est-ce là tout ce que peut entrevoir un gouvernement pour redonner souffle à la jeunesse ? Est-ce dans les musées que la jeunesse respirera le mieux, tandis que partout ailleurs elle vit sous surveillance de plus en plus étroite ?

Pourtant tout avait bien commencé. Oui "tout" ! le "tout" du slogan "Ensemble tout devient possible". S’agissait-il de mieux vivre ensemble ? Hélas non ! ce n’était pas le sens qu’il fallait comprendre. Le "vivre ensemble" aujourd’hui que devient-il ? Il manque d’air on dirait.

La France respire-t-elle ? Ne va-t-elle pas chercher le peu d’air qu’elle respire en Amérique auprès d’un président qui n’est pas le sien ? Faut-il qu’elle respire vraiment mal chez elle pour aller chercher de l’air aussi loin ! Et l’Europe n’est-elle pas son poumon obstrué ? Et comme si cela ne suffisait pas, le président de cette France cyanosée vient proposer ses services au nouveau venu du Nouveau monde en se proposant de "changer le monde" à ses côtés : à sa manière ? Mais qu’il s’abstienne ! Qu’il s’abstienne ! Cet homme qui a flatté l’Amérique de Bush ne sait déjà pas changer la France...

Ce président français, grand amateur de chansons de variété entonne un air bien connu de Gilbert Bécaud mais dont le texte serait parodié : "Et maintenant, que vais-je défaire ?" Car défaire semble malheureusement la mission principale que s’est donné l’hôte de l’Elysée : Sécurité sociale, solidarité nationale par l’impôt, Education nationale, santé, Justice, indépendance de la France au sein de l’OTAN, indépendance des médias...

La France respire-t-elle ? Les règles du jeu sont-elles discutées et admises par vous et moi ? Non. La manifestation de protestation des députés de l’opposition le 20 janvier à l’Assemblée et les rebuffades du Sénat sur la réforme de l’audiovisuel ne disent pas autre chose. Oui, même au Parlement, l’air est devenu irrespirable ! On dirait que les élus du peuple comprennent enfin ce que ce peuple subit au quotidien. Mais cela reste à confirmer car ces élus nationaux vivent si loin de nous, dans une autre sphère...

Pour finir, regardez bien notre pays et sondez votre coeur sans détour ; demandez-vous sincèrement, quelles que soient vos idées, vos opinions : La France est-elle un pays qui favorise aujourd’hui les libertés, l’épanouissement individuel ? Respire-t-elle à pleins poumons ? Si Sarkozy a pu jouer un rôle honnête pour déjouer les crises, le temps à venir ne doit-il pas être accordé à un(e) réparateur(trice) de démocratie ? Dans tout corps de métier, dans tous les domaines de l’existence, le recours aux réparateurs est nécessaire, parfois vital. Du plombier au médecin en passant par le mécanicien, les réparateurs ont un rôle à jouer. En politique, c’est pareil. Un réparateur de démocratie devra intervenir demain, ou, mieux, un éveilleur de démocratie.

Alors, demain la France respirera peut-être...