En plein été, un organisme de l’ONU pointe une France « raciste » et pratiquant des discriminations croissantes contre les ressortissants étrangers :
S’il n’y avait que des structures de l’ONU qui montraient l’Etat français comme pratiquant une politique « raciste » et « discriminatoire », cela serait de l’ordre des seules relations internationales officielles ; sans autre importance essentielle pour la vie collective.....
Mais, le pire, le plus profond, le plus pernicieux et le plus dangereux pour l’avenir même des relations de l’Etat français avec le monde est que les opinions publiques partagent, en plus clairement dit, cette opinion, et ce dans un contexte global qui voit un déclin relatif et absolu de la France dans le monde !
Les conséquences potentielles sur le commerce, le tourisme, les investissements, les accords internationaux, en clair sur l’économie française et l’image même du pays de la politique menée depuis 2007 par rapport au reste du monde, à savoir 99% du genre humain, sont catastrophiques, pour utiliser un doux euphémisme. Regardons-y d’un peu plus près.
Mondialisation et discrimination sont antagoniques !
L’Etat français est géré par un gouvernement qui mène une politique étrangère et intérieure- face aux ressortissants étrangers-qui représente, outre toutes autres critiques qu’on peut lui adresser, la négation même de la mondialisation dont il se fait le héraut en paroles.
Pour les citoyens français résidant à l’étranger, cette réalité est indéniable et perçue comme une facteur négatif effrayant : l’Etat français et sa politique face au monde y sont regardés dorénavant comme contradictoires à la liberté de circulation des capitaux, des individus et des marchandises.
A l’heure où, notamment en Asie, des accords de libre échange stimulent les économies nationales du continent, processus initié par l’accord Chine-Taïwan, les résidents français dans le monde notent avec une inquiétude qui tourne à la colère que l’Etat français se referme sur lui-même pour des raisons politiciennes de pur opportunisme, encourageant ainsi fortement les facteurs de crise et de régression socio-économique au sein du pays et de sa population, ainsi que le rejet des résidents français ( plus d’un million) dans leurs pays d’accueil !
Les contradictions sont plus que manifestes en ce qui concerne la France et l’Asie, que le gouvernement français actuel courtise sans cesse et sans succès notable sur le long terme.
Il suffit, pour mesurer la chute d’affection, de confiance et d’image de la France dans les pays qui sont au coeur de la mondialisation en cours (Chine, Inde, Pakistan, Brésil, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Vietnam....) de lire et écouter les médias populaires.
Leur discours sur la France a beaucoup changé depuis 2002-2003, mais l’inflexion déterminante a commencé à se faire jour fin 2007- début 2008.
Alors que le tourisme et le voyage à but commercial et/ou d’affaires venant d’Asie et du Brésil s’est accru depuis 2007 vers la France, l’opinion donnée publiquement sur le pays par ces visiteurs est devenue largement négative, voire franchement hostile !
Pèle-mêle, les motifs de ressentiments sont multiples : accueil en France de mauvaise qualité, services publics chers, d’accès difficile, dégradés et insuffisants, racisme et discrimination dans tous les domaines d’activités, difficultés d’investissements, taxes lourdes, élus jugés corrompus et/ou incompétents, telles sont les accusations PUBLIQUES que véhicule la « vox populi » des voyageurs venus d’Asie en France à travers les médias, notamment via Internet.
Quant aux couples dits « mixtes », en clair franco-étrangers, séjourner en France plus de 3 mois est devenu une source de commentaires caustiques de plus en plus critiques. Il apparaît clairement que si les Etats étrangers pratiquaient la même politique française hautement discriminatoire contre les ressortissants français, ce qui en résulterait serait un coup terrible porté à l’économie française et aux droits humains des citoyens français.
Le cas le plus récent qui a mobilisé l’attention humiliée de millions d’internautes en Asie, déclenchant une avalanche de critiques cinglantes contre l’attitude de l’Etat français, a été l’acte de douaniers français de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle demandant en français ....à une citoyenne taïwanaise- donc de langue chinoise- très connue dans son pays- si elle avait quelque chose à déclare (sic !!!) et ayant trouvé dans ses bagages un appareil photo numérique comme en apportent en France des dizaines de millions de touristes, exigeant d’elle 150 euros d’amende pour fraude et près de 400 euros de droits de douane pour ledit appareil (re-sic !!).
Depuis cet incident, on a recensé, rien que dans les Etats de langue chinoise, plus de 35.000 plaintes- témoignages contre les actions des douaniers français....Quant aux ressortissants asiatiques en France, les récents incidents survenus à Paris dans le quartier de Belleville indiquent que le processus d’intégration républicaine est clairement en panne ! Là aussi, la sonnette d’alarme a retenti.
Quelques aperçus des critiques très directes ici pour les lecteurs sinophones, les intervenants étant originaires de la Chine, de Taïwan, de Singapour, de Macao, et de Hong-Kong ::
Le plus incroyable et surréaliste dans l’affaire de Roissy est que la personne ainsi traitée par les services de l’Etat français était une femme d’affaires célèbre dans toute l’Asie, assurant la promotion des investissements asiatiques en France !!!
Depuis, elle a revu sa position et..... décourage de manière influente et efficace les initiatives économiques asiatiques vers la France, opinion qui trouve un écho croissant dans le public concerné et au-delà chez les partenaires des pays asiatiques qui sont le fer de lance de la mondialisation !
Comme cette visiteuse l’écrivait elle-même sur un blog très lu par les milieux d’affaires sinophones, « mondialisation et discrimination sont antagoniques » !
La phrase sonne comme un avertissement aux oreilles d’un gouvernement français qui ne gouverne pas en fonction des réalités mondiales, mais sur la base de réactions circonstancielles face à des évènements locaux de nature secondaire.
Les fossoyeurs de l’économie française dans le monde
Récemment, le New York Times avait aussi tancé sévèrement les propos de Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux sur le dossier du retrait possible de la nationalité française à des citoyens naturalisés pour des faits délictueux jugés :
En Asie, cette polémique a fait surtout rire au détriment des autorités françaises car certains(es) ont posé de judicieuses questions de bon sens :
l’Etat français allait-il lui-même créer sur son sol de nouveaux « apatrides » par de nouvelles lois discriminatoires contraires à la Constitution de la République ? En quoi cette mesure annoncée pouvait-elle faire baisser une délinquance vue par les tenants de cette orientation comme majoritairement d’origine étrangère ? La France allait-elle générer des camps de « sans nationalité » sur son territoire, camps qui seraient alors des terreaux féconds pour une délinquance plus violente, car les auteurs seraient plus « marginalisés » et « exclus » de la société ?
Ce qui ressort de cette polémique de temps de vacances estivales en France est une image INTERNATIONALE de plus en plus dégradée du pays. La première conséquence directe est la chute des investissements dans des projets productifs, ce qui explique en partie la baisse d’ampleur « historique » des emplois salariés en France en 2009-2010 !
Voici peu, une proche relation des plus hautes sphères de l’Etat chinois confiait en privé que les ressentiments de la communauté chinoise en France allaient devenir LE baromètre des relations franco-chinoises, alors même que les rapports entre la Chine et Taïwan s’amélioraient par un accord de nature historique de libre échange, très favorable au moins pour les 3 ans à venir à l’économie taïwanaise, selon les experts en prévision économique.
Alors que la place de la France dans l’économie mondiale recule sans trêve, que son rôle dans les affaires internationales régresse sans relâche, la politique globale insensée menée envers les ressortissants étrangers par l’Etat français engendre une rancune, voire une colère croissante contre le pays et ses intérêts dans le monde.
Faire la sourde oreille, se mettre des œillères contre ces réalités mondiales qui frappent de plein fouet les intérêts des expatriés français et de l’économie française à l’étranger, est dangereux.
Ainsi, un Français expatrié à New York et travaillant à Wall Street disait récemment : « ce gouvernement est composé de fossoyeurs de l’économie française dans le monde ».
Une phrase qui reflète une opinion qui monte parmi le million de Français qui vivent et travaillent en dehors de la France et sont donc en contact direct avec les réalités internationales du monde tel qu’il est et évolue.
Principe de réalité internationale continue contre politique du zigzag permanent
Ce qui surprend le plus dans la politique de l’Etat français, vue surtout par les Français de l’étranger, est l’incohérence constante du gouvernement et l’accumulation d’erreurs d’appréciation incroyables, incompréhensibles, de nature infantile.
Ainsi, il semble que les dirigeants de l’Etat français en sont encore à croire que leurs déclarations INTERIEURES, en France et à destination du public français, ne seront pas connues et....jugées par l’opinion publique mondiale !
Pour eux, il semble que les frontières de l’hexagone empêcheraient les mots de circuler dans le monde comme elles auraient arrêté naguère le nuage radio-actif venu de Tchernobyl de pénétrer en France. L’inconscience le dispute ici à l’inconséquence.
Là aussi, il semble que la compréhension des nouveaux rapports nés de la mondialisation n’est pas intégrée par les responsables français. Ils ne mesurent pas que leurs phrases en France seront répercutées dans le monde et auront donc des conséquences lourdes, sur le long terme, pour le pays et ses 65 millions d’habitants.
Un fossé se creuse entre le principe de réalité qui devrait être le facteur déterminant de prise de décision des politiques et la politique de zigzag permanent d’un gouvernement qui a perdu, visiblement, la plus petite notion des conséquences nuisibles et destructrices de ses actes internes à l’international tout en vantant la mondialisation à laquelle il ne comprend visiblement pas grand-chose.
Ce fossé est dangereux à terme : il urge que l’Etat français revienne au principe de réalité : le monde existe, il faut donc en tenir compte et les déclarations de circonstance, empreintes d’une courte vue accablante d’irresponsabilité politique, économique et diplomatique, n’y changeront rien.