La Francophonie, bientôt puissance économique ?
Il fut une belle époque où le français était la première langue du monde. Certes, cela ne date pas d’hier puisqu’on parle d’une période allant du XIIe au XIVe mais ces deux siècles ont permis d’asseoir le rayonnement du français dans le monde entier. Si cet idiome ne trône plus en tête du palmarès des langues les plus usitées sur la planète, la langue française au travers de la Francophonie possède aujourd’hui un potentiel économique qu’on ne peut nier.
Vers une Union francophone forte
Fin août, l’économiste Jacques Attali a rendu un rapport à François Hollande qui présente la « Francophonie et la Francophilie comme des moteurs de croissance durable ». Pour l’écrivain « le potentiel économique de la Francophonie est énorme » et la France mais également tous les autres pays membres de cette institution, pourraient bénéficier d’un véritable boom de leur activité si on instaurait un « marché commun de la francophonie ».
« Il faudrait aller vers une union francophone potentiellement aussi forte et intégrée que l'Union européenne afin de renforcer la coopération sur des secteurs économiques essentiels », commente Jacques Attali. Cette stratégie se révèle évidente lorsqu’on se penche quelques minutes sur les différents éléments qui font de la Francophonie le 6ème espace géopolitique en termes de population, position qui pourrait même grimper de deux places dès 2050.
Selon l’OIF, on compte « 220 millions de locuteurs répartis sur les cinq continents ». Si on recense seulement 4 % de francophones dans la population mondiale, l’ensemble de la Francophonie fournit tout de même 16 % du PIB mondial. Il devient alors intéressant dans une époque secouée par la crise et par le manque de croissance de pouvoir capitaliser sur le socle francophone qui lui présente un taux de croissance de 7 % en moyenne.
Les pays francophones d’Afrique de l’Ouest, en plein développement, offrent une richesse qu’il faut également considérer avec une grande intelligence : « C'est un potentiel de croissance économique considérable. Il faut considérer que c'est un moteur majeur de croissance, il y a une nécessité à en faire une priorité » renchérie Jacques Attali. Plus qu’un simple espace régi par une langue commune, la Francophonie doit faire en sorte de donner une véritable valeur économique à ce trait d’union si particulier qu’est la langue française. En profitant notamment des implantations réussies d’entreprises françaises au Maghreb, comme le préconise le rapport Attali, et ainsi « faire émerger des écosystèmes productifs, susceptibles à terme d’attirer de nouveaux investisseurs autour des nouvelles spécialisations industrielles de ces pays ».
Le français, une langue business
Le monde des affaires est dominé par l’anglais il n’en fait aucun doute. Langue devenue universelle, réflexe idiomatique qui facilite la vie et qui plombe bien souvent les chances des autres prétendants de se voir attribuer le label « langue des affaires et de la finance ». Pourtant, dans cette hégémonie anglo-saxonne, on aurait tort d’ignorer la puissance de la langue française. Celle-ci donne l’opportunité à 75 états et gouvernements membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) de pouvoir échanger au quotidien. Une étude menée par l’OIF sur l’impact économique de la langue française et de la Francophonie démontre même que « Les États dont le français est une langue officielle (…) pèsent significativement dans l’économie mondiale, notamment dans les secteurs culturels ».
Toujours selon l’étude, « parler français est un atout professionnel. Plus que jamais, la maîtrise de plusieurs langues, dont une de communication internationale comme le français, constitue un atout décisif dans la compétition internationale et les économies mondialisées ». Pour rendre compte de manière plus complète de l’importance de la langue française dans le monde, l’OIF s’apprête à sortir l’édition 2014 de La langue française dans le monde, présentée le 5 novembre prochain au siège de l’OIF à Paris, et livrer ainsi des « données fiables sur la situation de la langue française dans plusieurs domaines » comme la culture ou l‘économie.
On prévoit que le nombre de francophones pourrait atteindre les 700 millions d’ici à 2050. Une donnée qui vient surévaluer le potentiel économique de la Francophonie à moyen terme. Présent sur les cinq continents, enseigné partout dans le monde, le français est un outil qu’il ne faut pas hésiter à utiliser si l’on souhaite nourrir la croissance des nations qui le plébiscitent. Selon le dernier rapport de la documentation française, deux pays qui parlent la même langue vont échanger environ 65 % de plus que dans le cas contraire. Une tendance qui devrait s’accroitre avec l’avènement des nouvelles technologies et la facilité de voir la langue française se propager à la vitesse d’une conversation en ligne, d’un échange virtuel monétaire, tout cela auréolé par un Cloud qu’on appellera donc bientôt plus communément « Nuage ».
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